Chapitre 11

75 4 0
                                    

Depuis que j'ai dormi avec Drago, notre relation a encore évolué, mais pas dans le bon sens. Il est devenu distant, et je pense savoir pourquoi. Il a compris qu'il me plaisait, et il semble vouloir me faire comprendre que ce n'est pas réciproque.

Je suis en train de m'occuper d'une cliente quand les deux Malefoy arrivent à la librairie. William, tout excité, se précipite vers moi pour m'aider, grimpant sur la chaise haute. Drago, lui, reste en retrait. Je suppose qu'il énumère mentalement une nouvelle liste de consignes à respecter... Une fois la cliente partie, il s'approche du comptoir. Mais avant même qu'il ne puisse dire un mot, William l'interroge.

— « Papa, c'est quand que tu seras l'amoureux de M... »

— « Jamais ! », rétorqué-je, coupant court à sa phrase.

Je sens le regard perçant de Drago sur moi, tandis que j'évite soigneusement de le fixer.

— « Pourquoi cette question ? », demande-t-il à son fils, me regardant toujours.

William hausse les épaules.

— « J'veux pas qu'elle ait d'amoureux ! », boude-t-il.

Je m'accroupis à sa hauteur, posant une main sur son épaule pour le rassurer :

— « Hey, petit chat, t'inquiète pas, je n'ai pas l'intention d'avoir un amoureux. », le rassuré-je avant de lui faire un clin d'œil. « Et tu sais, si ton père et moi étions amoureux, toi et moi, on ne pourrait plus se marier quand tu seras grand ! »

À cette remarque, il sourit.

— « J'en ai de la chance ! », me répond-il.

— « Oui, t'en as de la chance... », murmure Drago, si bas que je suis sûre que William n'a pas entendu.

William s'éloigne pour sa petite inspection quotidienne des rayons, et Drago reste là, immobile, tandis que j'essaye désespérément de trouver une occupation pour échapper à cette situation. Après quelques secondes, il s'approche, franchissant l'espace entre nous. Il est proche. Trop proche. Je me fige, incapable de reculer.

Sans un mot, il pose ses mains sur ma taille et, avant que je ne puisse protester, il pose ses lèvres sur les miennes. C'est doux, imprévu, et je n'ai pas la volonté pour le repousser et je l'embrasse en retour. J'aurais dû. Je le sais. Mais je ne le fais pas. Lorsque nos lèvres se séparent, je le regarde, perdue.

— « Jamais, tu dis ? », murmure-t-il en souriant avant de partir.

Je me sens si stupide ! Qu'est-ce que j'ai fait ?

William revient peu après, brandissant un livre Disney, tout excité. Avec un sourire, je bascule en mode nounou parfaite, mes pensées tournoyant encore autour de ce baiser inattendu. La clochette de la porte résonne et me rappelle à l'ordre. Je me tourne, accueillant la nouvelle venue d'un sourire : Beth.

— « Beth, ça me fait plaisir de te voir ! Tu ne peux pas imaginer à quel point ! »

— « Oula, toi, tu as des choses à me raconter ! Salut William ! », répond-elle en m'adressant un clin d'œil complice.

William la salue rapidement avant de se replonger dans ses dessins. M'assurant qu'il ne nous écoute pas, je raconte tout à Beth : la soirée chez les Malefoy, le dîner, et bien sûr, ce qui vient de se passer avec Drago.

— « Attends, il t'a vraiment embrassée ? », répète-t-elle, incrédule.

J'acquiesce. Elle fronce les sourcils, comme si elle réfléchissait intensément. Il y a quelque chose dans son expression que je n'arrive pas à lire. Elle n'a pas l'air aussi enthousiaste que d'habitude.

La Libraire du chemin de TraverseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant