Chapitre 27 : Loin de tout, près de Nous

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Alice

Ce week-end est crucial pour notre avenir, pour notre famille, je le sens. Marc et moi avons enfin décidé de nous offrir une pause, loin de tout. Cela faisait si longtemps que nous n'avions pas été seuls, sans l'ombre des responsabilités parentales et des tracas du quotidien. Après avoir donné nos dernières recommandations à Monique et Yves, qui s'occuperont d'Automn pendant deux jours, nous nous dirigeons vers la voiture. Une légère appréhension me prend. Bien sûr, je m'inquiète de laisser Automn, mais je me demande aussi si Marc et moi réussirons à retrouver cette complicité que nous avons peu à peu perdue. La vie nous a tellement mis à l'épreuve ces dernières années. Marc, lui, semble détendu. Il démarre la voiture, met de la musique, et un sourire naît sur mes lèvres. Je me sens à la fois nerveuse et heureuse.

La route vers notre destination se déroule dans un silence confortable, ponctué de quelques regards complices. Nous n'avons pas besoin de parler, comme si ce moment nous appartenait, suspendu hors du temps. À notre arrivée, je suis immédiatement frappée par la beauté paisible de l'endroit. Nous avons choisi un hébergement insolite : une cabane perchée dans les arbres. Une fois sur la terrasse de notre petite hutte, une vague de sérénité m'envahit, comme si l'air ici était plus pur, plus léger.

Marc descend chercher nos bagages pendant que j'observe le paysage. L'air est doux, l'odeur des parterres de fleurs sauvages se mêle à celle du bois réchauffé par le soleil. Nous ne sommes qu'à deux heures de la maison, mais c'est exactement ce qu'il nous fallait : une parenthèse, hors du monde, hors du temps.

En entrant dans la cabane, je découvre une chambre simple, mais parfaite. Des draps blancs impeccables, une grande fenêtre donnant sur les arbres, et un silence apaisant. Tout semble prêt à nous accueillir, comme une invitation à lâcher prise. Marc s'approche de moi, sa main effleure doucement ma taille. Je le regarde, et pour la première fois depuis des mois, je ressens cette connexion que nous avons tant perdue. Mon cœur s'emballe, et je sens mes joues rosir légèrement lorsqu'il dépose un doux baiser sur mes lèvres.

Après avoir installé nos affaires, nous décidons de faire une petite promenade. Main dans la main, nous marchons en silence, profitant de la quiétude. Pour le diner nous avons commandé un panier qu'il faut hisser depuis le sol accroché à un système de poulie. Les produits sont simples mais savoureux, accompagnés d'une bouteille de vin pétillant. Nous nous installons sur la terrasse, éclairée par la lueur des bougies. L'atmosphère est intime, et peu à peu, je sens les tensions s'évanouir. Nous parlons de tout et de rien, des souvenirs d'avant Automn, avant que la vie ne devienne si compliquée.

De retour dans la chambre, une légère nervosité m'envahit. Je n'ai pas été aussi proche de Marc depuis longtemps. Je me tourne vers lui, et il me regarde avec une intensité qui fait battre mon cœur plus fort. Il s'approche doucement, et ses mains retrouvent leur place sur ma taille, comme si elles n'avaient jamais quitté cet endroit. Son regard est tendre, mais chargé de ce désir que je reconnais. Je souris, et il m'embrasse. Un baiser doux, qui s'intensifie avec le temps. Ses mains glissent le long de mon dos, et un frisson me parcourt.

Nos corps s'effleurent, se rapprochent. Le monde extérieur disparaît, il ne reste que lui et moi, dans cette bulle dont nous avions tant besoin. Ses lèvres effleurent mon cou, et je ferme les yeux, me laissant emporter par cette vague de sensations. Nos gestes sont lents, empreints de tendresse, comme si nous redécouvrions chaque parcelle de l'autre. Nous prenons notre temps, savourant chaque instant, chaque frôlement, chaque baiser.

Je m'abandonne complètement à lui, à cette proximité retrouvée. Ce moment n'est pas seulement physique, il est rempli d'une émotion profonde, d'un amour que je croyais presque éteint. Mais il était toujours là, juste en sommeil, attendant ce moment pour se réveiller. Quand nous nous retrouvons enfin, l'air est empreint d'une légèreté nouvelle, d'une intimité retrouvée.

Allongée contre lui, ma tête posée sur sa poitrine, j'écoute son cœur battre. Sa main caresse doucement mes cheveux, et je me sens bien, vraiment bien. Je ferme les yeux, bercée par ce silence apaisant, et pour la première fois depuis des mois, je m'endors avec un sourire aux lèvres.

Le lendemain matin, le soleil filtre doucement à travers les rideaux. Je me tourne vers Marc, qui dort encore paisiblement à mes côtés. En le regardant, je ressens une profonde gratitude. Ce week-end, cette parenthèse, nous a fait un bien immense. Nous avons retrouvé quelque chose que je pensais perdu à jamais.

Sur le chemin du retour, je me sens légère. Je jette un coup d'œil à Marc, et je remarque qu'il sourit aussi. Nous rentrons chez nous, comblés, heureux, emplis d'une énergie nouvelle et impatients de retrouver notre fille.

La nouvelle d'AutomnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant