Fantasy Tery

Chapitre 11.2 : Un prix bien douloureux

Ah... Ah... Bon sang ! J'ai de la terre dans la bouche ! C'est juste horrible ! Je n'arrive pas à faire passer le goût mais c'était ça ou alors je finissais enfoncé dans un arbre ! J'ai évité de justesse mon adversaire mais j'ai de la terre partout ! Je... Je suis fatigué. J'ai mal au crâne et je vois bien que l'autre n'est pas mieux.

— T'étais obligé de bouger, bordel ?!

Oh. Il a percuté l'arbre mais avec sa tête. Il a le crâne légèrement ensanglanté et son foutu groin qui lâche abondamment le même liquide. Magie. Magie. Magie. Il ne va pas bien en face. Il ne va pas bien du tout. J'ai juste à tendre la main et ça sera suffisant pour ...

Les lignes ! Mes lignes noires apparaissent finalement sur mes bras. Cela veut dire une seule et unique chose : je suis en train de me concentrer et... hein ? Pourquoi est-ce que l'autre monstre me regarde étrangement ? Je vois presque de la peur dans son regard.

— C'est quoi cette blague ?! C'est pas possible ! C'EST QUOI CA ?!

Il est en train de me casser les oreilles mais c'est vraiment de l'effroi dans ses yeux et pourtant, il serre encore plus fermement sa lame avant de me courir droit dessus. Il n'y a plus aucune tactique ou stratégie dans ses mouvements. Je peux en profiter ! J'ai l'ascendant sur ce combat pour la première fois ! Le souci, c'est que je ne sais pas pourquoi !

— Faut que je t'élimine ! Là, c'est même plus une affaire personnelle mais vitale !

— Ah oui ? Tu m'en veux...

Je ne vais pas terminer ma phrase. Je l'ai déjà assez provoqué et pour le coup, je veux juste réussir à m'en débarrasser. Imaginer ce que j'ai si souvent produit avec l'Ombre. Imaginer que... non pas une pointe. Cela ne traversera pas le cuir poilu de ce fichu gnomold. Il me faut voir les choses d'une autre façon. Une lame ! Comme celle de mon adversaire. Mais en pierre. Une lourde lame de pierre.

Si je suis capable de faire ça, est-ce que je pourrais faire des griffes de pierre ? L'idée n'est plus si absurde et j'ai comme la sensation que le temps s'est ralenti voire arrêté. J'arrive à percevoir un amas de roche se former entre moi et le gnomold, au-dessus du chemin qui nous sépare l'un de l'autre. L'amas de roche, encore difforme, commence à se façonner pour prendre l'apparence d'une lame ressemblant à celle d'un boucher.

— C'est exactement ça ce dont j'ai besoin.

Oui. Une arme capable de trancher le gnomold d'un coup sec. Ma migraine est encore plus violente qu'avant mais l'arme s'abaisse sur le gnomold, l'arrêtant net dans sa course. Le seul bruit qui résonne à mes oreilles est celui d'os brisés accompagné par un long grognement et hurlement de douleur ... Le gnomold est couché au sol, ses yeux révulsés par la terreur et la colère. Du sang accompagne l'écume à ses lèvres alors qu'il me fixe. Il n'a pas été tranché.

— Fou... Foutu... monstre. ILS SERONT... SERONT AU COU...

Il ne termine sa phrase. Le gnomold ne bouge plus sous la lame de pierre alors que je ne ressens plus mes jambes. M'écroulant sur les fesses, j'observe le monstre en face de moi, haletant comme si je manquais de souffle après une longue apnée.

Qu'est-ce qu'il voulait raconter par-là ? Bah, de toute façon, qu'importe. Ce qui compte le plus, c'est que j'ai réussi à refaire une nouvelle fois de la magie et pas n'importe laquelle ! Cette lame de pierre, c'est vraiment moi ? J'ai juste envie de m'allonger sur le sol et de ne plus penser à rien du tout. Peut-être que ça serait pour le mieux en vrai !

— Deux gnomolds abattus. Si l'Ombre va l'apprendre, je suis certain qu'elle sera complètement folle de joie, hahaha.

Les gnomolds, ce n'est jamais de petites récompenses, c'est tout le contraire même. On peut espérer de très belles choses, pas mal d'argent mais parfois même un objet ou deux. Bon, j'exagère, je ne suis pas certain que le plus jeune des gnomolds rapporte vraiment plus que quelques pièces mais l'autre, le paternel, il...