Chapitre 5.2 : Pas à pas

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— Je ne pouvais pas te laisser ainsi plus longtemps, Tery.

— Oui, bien entendu. En voyant à quel point je suis ridicule, c'est normal que de venir me voir. Et puis c'était quoi ces sangliers qui m'ont attaqué par surprise ? Tu voulais me tuer ?!

— Mais non, espèce d'idiot ! Si c'était le cas, ça ne serait pas des sangliers mais une flèche que j'aurais utilisée, tu ne crois pas ?

Je ne suis pas plus rassuré maintenant hein ? Est-ce qu'il entend ce qu'il vient de prononcer ? Car j'en ai pas du tout l'impression, là. Non car me dire qu'il suffit de me loger une flèche dans le crâne pour me tuer, non, même avec de l'humour, ça passe difficilement. Surtout que oui, je suis certain que je serais mort sans même m'en rendre compte.

— On rentre pour aujourd'hui, Tery ? Par rapport aux sangliers, si tu veux, je peux porter les deux. Je suis sûr que nous pourrons en retirer un bon prix. Tout est bon dans le cochon comme dit le proverbe.

Mince. L'être encapuchonné de rouge utilise les mêmes expressions que ma mère. Je ne suis pas certain que ça soit une bonne référence mais sinon, il comprend ce qu'il vient de dire ? Il vient de déclarer vouloir porter les sangliers. Mais voilà, un sanglier, c'est sacrément lourd malgré sa petite taille. C'était du gras, du muscle et de la violence à l'état brute, du moins quand c'était vivant hein ?

— Bon bon bon, j'imagine que je vais prendre ça pour un oui. Entre la viande, le cuir, les défenses et tout le reste, il y a de bonnes chances que ça soit ta première journée de travail rondement récompensée !

— Et comment est-ce que tu comptes porter ces sangliers hein ? Tu n'as franchement pas l'air plus épais que moi.

— Oooooh si tu savais, Tery. Tu serais même très surpris, je crois ! Mais oui, pour te rassurer, on va utiliser un peu de magie élémentaire. Et hop !

Et hop ? Hop quoi ? J'écarquille les yeux en voyant les deux cadavres de sangliers léviter au-dessus du sol. Oh à peine quelques centimètres mais suffisant pour que l'on puisse apercevoir que de la magie est à l'œuvre.

— Mais tu sais utiliser tous les éléments ou quoi ?!

— Oui, oui. C'est un petit secret que tu peux voir de tes propres yeux. Mais bon, chut, il ne faut pas le dévoiler à n'importe qui.

— Et pourtant, tu le montres à la première personne du coin que tu as rencontrée.

Je n'arrive pas à comprendre comment fonctionne son cerveau à l'être masqué. Juste... Non. Alors que je ne sais même pas utiliser mes lignes, le voir utiliser avec facilité plusieurs éléments alors que c'est impossible, j'ai l'impression que mon corps bouillonne de rage. Il ne se moque pas de moi. Je dois me mettre ça dans le crâne. C'est juste qu'il ne fonctionne pas de la même façon que moi. Il n'est pas pareil mais quand même...

— Un jour, vraiment, je saurais faire de la magie.

— J'en suis sûr et certain. Déjà, tu as réussi à te défendre contre des animaux agressifs. Si cela peut te rassurer, je ne vais pas t'emmener face à des gnomolds ou autres créatures dotées d'intelligence. Il faut y aller pas à pas.

— Tu dis ça comme si ça faisait des années que tu combats. Pourtant, en t'écoutant, tu as l'air d'avoir mon âge à peine. Ou alors, tu es beaucoup plus vieux mais tu parles comme un jeune pour te donner un certain genre ?

— Hey ! Si tu veux me vexer, tu vas y arriver très facilement, Tery ! Je suis aussi jeune que toi, si tu veux tout savoir. Je suis passé à l'âge adulte alors que j'étais en train de me déplacer vers Leskar et... En fait, en y réfléchissant bien, j'ai eu mes dix-huit ans le jour où je t'ai rencontré. Hahaha ! Quelle coïncidence !

Fantasy TeryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant