Fantasy Tery

Chapitre 2.2 : Dans les ruines

— Il fait quoi de bien ce médaillon ? Si tu peux me le dire ?

— En vrai ? Je n'en sais pas plus que ça. Simplement qu'il s'agit de l'énergie mineure de l'élément de la terre. Tu veux voir ?

Sous ce masque, je note que les yeux bleus m'interrogent et me jugent. Hey ! Ce type n'est quand même pas en train de croire que je risquerais de lui voler ce qu'il vient de trouver ?

— C'est vraiment une belle pierre. Je ne sais pas trop comment l'expliquer mais je ressens une forte chaleur et ouch. Hey ! Ça me brûle un peu ! Tiens, reprends-le !

Je lui remets ce médaillon aussitôt dans ses mains avant de souffler sur la mienne. Qu'est-ce que ça veut dire ? Pourquoi je me suis brûlé ? C'est quoi ça ? C'est une pierre magique ou autre ? Je sens que la personne encapuchonnée est dubitative quand elle me dit :

— C'est étrange. Ce n'est pas spécialement chaud.

— C'est bien normal. Tu as des gants. Tu peux tenter d'en retirer un et tu verras si ça ne brûle pas ! Je sais quand même ce que j'ai ressenti.

Je fais plutôt la moue tandis qu'elle me tourne le dos maintenant. Ben quoi ? Faut pas me dire qu'elle est en train de bouder maintenant ! Si c'est le cas, c'est complètement ridicule. Elle se retourne à nouveau et me présente le médaillon une nouvelle fois.

— Tu peux le reprendre dans ta main, dis ? Je voudrais vérifier quelque chose. Tu n'as pas à t'inquiéter. Si tu es blessé, je pourrais te guérir. Promis.

Est-ce qu'elle pense sincèrement que je vais faire ce qu'elle demande ? Eh bien, elle a totalement raison. Je n'ai aucune explication concrète à mon acceptation sauf peut-être le ton dans sa voix. Pourtant, celle-ci ne laisse filtrer aucune émotion à travers son masque. Ou alors justement en dépit de ce dernier, j'arrive à en ressentir une ?

FOU... TU MÉDAILLON ! Il est vraiment en train de me brûler ! BORDEL ! Avant que je ne puisse le jeter, il est disparu de ma main avant que la personne en face de moi ne place sa main gantée sur ma paume dont s'échappe une légère fumée blanche. Une lueur blanche en émane, me faisant froncer le regard et puis plus rien. Aucune douleur ! Comme si elle n'avait jamais existé ! Un petit rire, presque candide, quitte le masque à travers ses lèvres et voilà que la personne me dit sur un ton enjoué :

— Et voilà ! Plus aucune chair rougie ! Étonnant non ? Mais ce qui l'est encore plus, c'est que ce médaillon te fasse ça. Normalement, ça ne devrait pas. Il me faudra demander des informations à l'Oracle la prochaine fois que je lui écrirai une lettre. Qu'est-ce qu'il y a ? Tu me regardes comme si tu avais vu un monstre.

— Ce n'est pas ça. Pas un monstre. Mais ta magie, c'est la première fois que je vois une magie capable de soigner sans que ça soit avec de l'eau ou de la sève.

— Oh ? Vraiment ? Eh bien, peut-être que je suis quelqu'un d'assez exceptionnel en vrai ?

— Oui enfin, fais attention à tes chevilles aussi. Tu ne voudrais pas qu'elles gonflent.

— Elles sont déjà assez musclées comme ça, oui ! Mais merci de te préoccuper et de ta sollicitude à mon encontre.

Y a un truc qui ne tourne pas rond chez cette personne. Je n'ai pas vu ses cuisses, je ne peux pas les commenter mais sa remarque, elle sonne comme si elle avait attendu une telle réplique de la part d'autrui depuis si longtemps. Et puis ce terme : sollicitude. Si ma mère ne m'avait pas appris sa définition parmi tant d'autres mots, jamais je ne l'aurais compris.

— T'es une noble ?

Je lâche ma question sans prévenir, encore une fois. Elle se statufie sur place, comme pris d'un doute sur la réponse à m'offrir. Bien que son masque ne bouge pas de son visage, ses yeux bleus me fuient avant d'entendre un bredouillement de sa part.