on suit l'histoire de Yang Lina, jeune femme de 19 ans, pure française passionnée par cette belle culture coréenne. Ayant appris le coréen depuis la primaire, elle part pour faire ses études supérieures en tant que danseuse et chorégraphe en Corée.
...
Les jours qui suivirent mon retour de l'hôpital furent flous, remplis de rendez-vous médicaux, de séances de thérapie et de longues heures à essayer de retrouver un semblant de normalité. Mais quelque chose s'était cassé, une fissure invisible mais bien présente entre Chan et moi. Il était toujours là, attentionné, protecteur, mais je sentais une distance se creuser, un fossé que nous n'arrivions plus à combler.
Chaque tentative de rapprochement semblait maladroite, artificielle. Nous échangions des mots rassurants, mais nos regards se dérobaient, nos gestes semblaient empruntés. La blessure laissée par l'incident était encore trop vive, trop profonde pour que nous puissions l'ignorer.
Cela faisait quelques jours que je n'avais pas vu Yu-na, ma meilleure amie. Depuis l'incident, j'avais pris du recul, espérant que la solitude m'aiderait à gérer cette peur et cette colère qui ne me quittaient plus. Mais Yu-na, elle, avait décidé de vivre sa vie pleinement, sans se laisser submerger par mes propres inquiétudes. Elle avait raison, bien sûr, mais c'était difficile de la voir avancer tandis que moi, je me sentais figée.
Lors d'une pause, j'ai reçu un message d'elle:
Yu-na :Ce soir, tu sors avec moi ! Pas de négociation possible !
Malgré ma fatigue, j'ai fini par accepter, peut-être par besoin d'évasion. Nous sommes allées dîner dans un restaurant tranquille, et j'ai tout de suite remarqué qu'elle n'était pas seule. Leeknow, un des membres du groupe, était là aussi, et je ne pus m'empêcher de sourire en voyant leurs sourires échangés. Depuis quelque temps, je remarquais qu'ils passaient beaucoup de temps ensemble, et même si Yu-na et moi n'en parlions pas ouvertement, je devinais que quelque chose de spécial était en train de naître entre eux.
Pendant le repas, j'ai observé leur complicité avec un mélange de tendresse et de jalousie. Ils riaient, partageaient des regards complices, et il y avait cette douceur dans leur manière de se parler, une attention sincère qui ne laissait aucun doute sur leurs sentiments naissants.
À un moment donné, alors que Yu-na riait à une blague que Leeknow venait de faire, je me sentis étrangement en paix, comme si leur bonheur était capable de m'apaiser, même brièvement.
Le retour à la réalité, cependant, fut moins doux. À peine rentrée à l'appartement que je partageais avec Chan, je ressentis de nouveau ce poids sur mes épaules. Chan m'attendait dans le salon, l'air sombre. Nos discussions avaient peu à peu perdu leur légèreté, et chaque mot que nous échangions semblait soigneusement mesuré, comme si chacun craignait de dire quelque chose qui briserait ce qui restait de notre relation.
Chan: Comment s'est passée ta soirée ? demanda-t-il, sans lever les yeux de son téléphone.
Lina: C'était sympa, répondis-je, tentant de garder un ton léger. Yu-na et Leeknow étaient avec moi.
Il hocha la tête, mais son expression restait impénétrable. Ce silence était devenu une barrière infranchissable entre nous.
Lina: Chan... je... commençai-je, sans trop savoir ce que je voulais dire.
Il releva enfin la tête, ses yeux fatigués rencontrant les miens. Je sentais qu'il voulait dire quelque chose, mais les mots restaient coincés dans sa gorge. Peut-être ressentait-il la même détresse, le même manque de compréhension que moi.
Chan: Je crois qu'on a tous les deux besoin de prendre un peu de recul, murmura-t-il enfin, la voix presque éteinte.
Ces mots, même dits avec douceur, me frappèrent en plein cœur. Mais quelque part, je savais qu'il avait raison. Cette distance que nous avions laissée s'installer ne faisait que nous éloigner chaque jour un peu plus. Et si nous continuions comme ça, ce fossé finirait par devenir irréversible.
Lina: Oui... je pense que tu as raison, répondis-je d'une voix faible, sentant les larmes monter.
Chan baissa les yeux, et je me détournai pour éviter qu'il ne voie ma tristesse. En silence, je montai dans ma chambre, laissant Chan seul dans le salon. La solitude pesait, mais au fond, c'était peut-être nécessaire.
Dans les jours qui suivirent, j'observai avec tendresse l'évolution de la relation entre Yu-na et Leeknow. Eux semblaient si bien ensemble, si naturels. Leeknow faisait sourire Yu-na d'une manière que je ne lui avais jamais vue auparavant, et elle rayonnait chaque fois qu'il était près d'elle.
Un soir, alors que je me promenais dans le jardin de l'agence pour essayer de calmer mes pensées, je les aperçus au loin, marchant côte à côte. Ils riaient doucement, et, sans que ni l'un ni l'autre ne semble l'avoir décidé, Leeknow prit la main de Yu-na. Ce geste simple, mais sincère, me réchauffa le cœur, me rappelant ce que j'avais eu avec Chan, ce que nous avions perdu.
Je me dis que si j'étais capable de me réjouir pour eux, peut-être y avait-il encore de l'espoir pour moi aussi. Peut-être que cette épreuve, bien que douloureuse, m'aiderait à grandir, à guérir, et à trouver une manière de reconstruire quelque chose de nouveau, que ce soit avec Chan ou seule.
Pour l'instant, je me contentais d'observer, de sourire pour mes amis, et de chercher en moi la force de traverser cette épreuve.
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Bonne soirée à vous😉
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