The Baby Sitter Of The Devil's Brother

Chapitre 16 : Anastasia

Je referme doucement à la porte de Michel. Je souffle un grand coup en étant dans le couloir. Depuis la soirée, ma cage thoracique compresse mes poumons, mon hypervigilance fait se crisper absolument chacun de mes muscles parce que j'ai peur. Je suis terrifiée à l'idée qu'ils reviennent. Et si Harvey leur avait dit où je me trouvais. J'inspire espérant respirer de nouveau mais rien n'y fait.

J'entends les garçons en bas. Lucifer m'a dit qu'ils devaient bosser alors on a essayé de ne pas les déranger et c'est vrai que depuis ce matin, je ne les ai pas vu arrêter. Je passe dans ma chambre prendre mon carnet de dessins et en haut de l'escalier j'hésite. J'ai besoin d'être près d'eux pour ne plus avoir peur. Juste quelques minutes, exactement comme avant. Avant qu'il ne vienne éclater la bulle dans laquelle j'avais réussi à me mettre et qui me protégeait. J'inspire et je descends. Lucifer est avachi dans une chaise, les pieds sur la table, les yeux rivés sur un dossier qu'il tient en mains, tout comme Dylan qui semble avoir une pile à lire. Les trois autres sont devant leurs ordinateurs, dans le même état d'esprit. Concentrés et imperturbables. Lorsque j'entre dans la pièce de vie, montrant un peu plus ma présence, Dylan me sourit automatiquement.

-Tiens, tu viens nous dire bonne nuit ? Demande-t-il malicieusement.

-Mh, non. Je voulais savoir si je pouvais rester un peu avec vous.

J'ai à peine terminé ma phrase que Jack me tire une chaise à coté de lui.

-Du moment que tu ne fais pas de bruit, il devrait tolérer ta présence, ricane Dylan en lançant des coups d'œil furtif à Lucifer qui me fixe.

-Promis, vous aurez l'impression que je ne suis pas là.

Je m'installe, relevant une de mes jambes et j'ouvre mon carnet à une nouvelle page. Je réfléchis en les regardant travailler. Je me permets de les détailler un peu, de les mémoriser, de les voir. Jack à les yeux presque translucide, un bleu si clair qu'il parait blanc de loin. Il est le plus mince de ces compagnons mais on sent sa force émaner de sa présence. Rayan lui est extrêmement grand : je suis sûre qu'il frôle les deux mètres. Ses cheveux bouclés lui retombent devant les yeux si bien qu'il est obligé de les tenir d'une main. Nolan a, lui décidé de laisser pousser sa barbe et sa carrure remplie l'espace qu'il occupe, montrant un aspect dominant de sa personnalité qu'on ne décèlerait jamais. Dylan a des traits très angéliques comparé à Nolan, il parait tout de suite doux et mignon avec ces grands sourires et sa manière d'être. Mais j'ai remarqué plusieurs cicatrices sur son visage : une en dessous de son œil une autre sur sa mâchoire et enfin une plus petite en dessous de son oreille. Et enfin Lucifer. C'est hallucinant la ressemblance qu'il a avec son petit frère mais leurs personnalités les opposent. L'un est un timide maladif, qui reste terré dans son monde à cause d'une immense fragilité alors que l'autre ne se soucie de rien, dégageant un contrôle et une perfection sans faille à travers une apparence froide.

Je retombe sur ma page blanche et je commence à tracer des traits aléatoires venant définir petit à petit un visage. Je me concentre à mon tour lorsqu'un coup me fait faire un immense trait en plein milieu de ma feuille. Je me tourne vers Jack qui fait semblant d'être occupé alors qu'un énorme sourire sur ses lèvres le trahit. Alors à mon tour je le bouscule et il se donne en spectacle avec une expression des plus dramatiques en se frottant là où j'ai donné mon coup. Tout ça en silence pour ne pas s'attirer les foudres du diable. Il fait ensuite semblant de bouder en me tournant le dos tout en croisant les bras avec une moue enfantine. J'attrape alors un autre de mes crayons et dessine sur son bras un soleil, seul chose qui m'est venu à l'esprit lorsque je l'ai vu pour la première fois : un rayon de soleil ambulant. Lorsqu'il voit mon chef d'œuvre il sourit automatiquement et il me pince la joue pour me taquiner. Je lève les yeux au ciel et je viens effacer sa première bêtise.