Chapitre 18 : Lucifer

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Les gars me font des appels de phares et prennent une sortie différente de la mienne. Ils rentrent chez eux pour une fois. Je regarde mes phalanges qui serrent le cuir du volant : rouges, égratignées, pleine de sang. De leurs sangs. Et ils auraient pu finir d'en un état bien pire si on n'avait pas du faire vite. Ces quatre gars sont sur ma liste noire maintenant. Je ferai surveiller Anastasia lorsqu'elle reprendra les cours, au début, pour être sûr qu'il la laisse tranquille et si ce n'est pas le cas, je viendrais m'en occuper moi-même. Je n'arrive pas à décolérer. Dès que Nolan m'a trouvé leurs adresses, je n'avais plus que ça en tête, les tabasser jusqu'à ce qu'ils en perdent connaissance. Je n'ai toujours pas osé ouvrir le dossier médical d'Anastasia qu'il m'a sorti, parce que je savais que si je le lisais avant, je les aurais tués sans me demander si c'était la solution ou non.

Je roule vite pour rentrer le plus rapidement, j'ai besoin de décompresser. J'ai envie de faire n'importe quoi et je sais que c'est sur elle que ça va tomber. Parce que depuis cette soirée, j'ai juste une envie dès que je la vois, c'est continuer de lui faire voir ce que c'est réellement. Je veux sa confiance autant que je veux son corps. Je penche ma tête sur les cotés espérant faire craquer ma nuque douloureuse. J'accélère encore, profitant qu'il n'y ait personne sur la route. Lorsque j'arrive, la maison est éclairée tout comme la terrasse. Je me gare et lorsque je sors, je vois la baby-sitter, son carnet et son crayon devant elle, me regardant.

-Tu ne dors pas ? Demandé-je en m'approchant.

-Je n'y arrive pas, hausse-t-elle vulgairement les épaules avant de refermer son cahier.

-Rentre, lui dis-je en ouvrant la baie vitrée et attendant qu'elle se lève.

Elle rassemble ses affaires et m'obéit sans rien redire. Je l'ai menacé tellement de fois pour qu'elle n'ouvre plus sa bouche sans raison mais là, j'aurai aimé une répartie à la Anastasia.

-Qu'est ce que tu t'es fait à la main ? Quête-t-elle en s'arrêtant dans l'embrasure en désignant mes phalanges abîmées.

-Rien de grave, je réplique.

Elle hoche la tête et me dépasse alors je reprends :

-Tu ne me proposes pas de me soigner ?

-Il n'y a pas écrit infirmière sur mon front, enchaine-t-elle du tact au tac.

C'est ce que je voulais. J'ai souris, un véritable sourire qui m'a fait mal aux joues. Alors je l'ai rattrapé. J'ai arrimé mes doigts à son bras et je l'ai retourné en la plaquant contre moi.

-Ce n'est pas très gentil de dire ça à quelqu'un qui veille sur toi, ajouté-je en me plongeant dans son regard ambré à couper le souffle.

-Toi tu veilles sur moi ? Depuis quand ? Questionne-t-elle, ironique.

-Tu serais étonnée de le savoir, affirmé-je avec un sourire en coin.

Je ne la lâche pas et elle ne s'éloigne pas non plus. Je savais que depuis cette soirée, elle me tolérait un peu plus dans son espace.

-Réponds à ma question sans me mentir et peut-être que je voudrais bien prendre soin de tes mains.

Je suis étonnée du ton qu'elle emploie, de sa prestance actuelle. Comme si elle ne me craignait plus. Comme si j'avais sa confiance.

-Tu n'as plus peur de moi ? Demandé-je en me rapprochant un peu plus, lui prodiguant un mouvement de recul qu'elle réprime.

-C'est impoli de répondre à une question par une question, reprend-t-elle en baissant légèrement le regard.

-Sauf que moi, je n'aime pas me répéter Anastasia, commencé-je en abaissant mon visage vers le sien si bien que nos fronts, nos nez se frôlent.

Ses beaux yeux dérivent plusieurs fois sur mes lèvres, seulement quelques secondes, mais plusieurs fois.

The Baby Sitter Of The Devil's BrotherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant