Chapitre 23 :

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Avertissement

Ce chapitre contient une scène d'automutilation. Comme la fois précédente je vais mettre ces lettres « TW » pour vous prévenir lorsque le passage commencera. Je fais cette note parce que comme pour l'agression, ce passage peut être très dur à vivre pour des personnes sensible, alors ne vous mettez pas mal, le chapitre peut se lire sans il s'agit encore une fois de ma volonté d'inclure cet aspect d'Ania que vous ne connaissez pas mais qui se voit sur son physique. Il était important pour moi de parler de ce genre de mal être. Si cela vous arrive, sachez que vous n'êtes pas seul, des gens vous comprendront et vous aideront. Ne perdez pas espoir ! Je n'ai pas perdu le mien et aujourd'hui, je ne regrette pas de vivre.

Une pensée pour tous ceux qui lutte contre ce fardeau, tout ira mieux.

Mademoiselle

Anastasia

Cela fait deux jours que Lucifer a dit à Michel que leurs parents ne reviendront plus. Deux jours que Michel dort avec moi. Deux jours que ce gamin ne dit plus un mot. Exactement comme avant. Il s'est enfin endormi sous mes papouilles et je m'autorise à le laisser seul pour aller parler à son grand frère. Même si on a couché ensemble, je ne dois pas me défiler. J'inspire et quitte la chambre du petit pour me diriger vers le bureau du diable. J'inspire et j'expire une seconde fois puis toque. Sa voix m'ordonne d'entrée et c'est comme une impression de déjà vu. J'entre et je ne suis vraiment pas sûre de moi. Je regrette presque lorsque mes yeux rencontrent les siens : encore plus froid qu'avant.

-Qu'est ce que tu veux ? Demande-t-il avec un ton distant et qui m'ordonne de ne pas lui faire perdre son temps.

-Je voulais te parler, si tu as le temps.

Bien tu fais exactement le contraire de ce qu'il veut.

-Ecoute, commence-t-il en se levant.

Son ton est froid, dur et surtout, signe de mauvais présage.

-C'était cool cette baise mais ça s'arrête là. Viens pas me demander ce qu'on est l'un pour l'autre parce que ma réponse ne changera pas : t'es la baby-sitter de mon gosse et tu dégages dans 1 mois. J'étais dans un sale état, j'avais besoin de me changer les idées et tu étais là. Combo parfait. J'ai pris mon pied et voilà, ça s'arrête là. Si tu crois que tu vas pouvoir avoir un impact dans nos vies tu te trompes alors je préfère que tu ne te fasses pas d'illusion. T'es de passage dans nos vies.

J'écoute. J'encaisse. J'avale.

-Je...

Rien ne sort. Parce que je ne sais tout simplement pas quoi dire.

-Tu ? Abrège Anastasia parce que je n'ai clairement pas que ça à faire.

Ses bras se croisent sur son torse.

-J'étais venue te parler de Michel et de comment tu voulais gérer son deuil pour que le plus de personne soit présent pour lui.

Son visage se décompose.

-Mais je vais te laisser. Michel dort, je vais faire un tour.

Je fuis le bureau aussi vite que je peux. Je l'entends m'appeler mais je descends rapidement les escaliers. Dans le salon, les garçons sont là. J'attrape mes clés et je retiens la crise d'éclater. Bordel j'ai mal.

-Ania ? Tu vas quelque part ?

Je me tourne vers Jack et je dois me faire violence pour arriver à lui répondre.

-Ouais, je n'en ai pas pour longtemps.

Je sors rapidement mais lui aussi me rappelle à l'ordre. Je m'installe devant le volant et je démarre directement. Je quitte l'arrière de la maison en augmentant les kilomètres heures et la chance est avec moi puisque le portail est ouvert. Alors dès que j'ai quitté la maison du diable, mon pied ne se détache pas de la pédale d'accélération. J'étouffe. J'ai l'impression que je suis en train de mourir. Mon cœur me fait atrocement mal. Pourquoi fallait-il qu'il ouvre sa grande gueule ? Je roule, je ne sais pas où je vais, mais je veux juste m'éloigner un peu et... Et je ne sais pas. Je me gare une demi-heure plus tard. Je rejette la tête en arrière et je ferme les yeux. Mais mes démons refont surface comme ils ne l'avaient jamais fait. Je ressens leurs mains sur moi comme si ils étaient là. J'entends tout ce qu'ils m'ont dit. Ça me hante. Mais ce qui change et qui décuple ma crise c'est qu'il s'ajoute à eux. Je frappe mon volant en hurlant dans ma caisse. À quel moment ça va s'arrêter ? Je tremble. J'ai envie de mourir. J'ai envie que ça s'arrête parce que j'ai beau fuir, j'ai beau mettre des kilomètres entre eux et moi, ils sont collés à ma chair.

The Baby Sitter Of The Devil's BrotherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant