NESSAYEMJ'observais au loin le soleil, à peine levé, étirant ses premières lueurs dorées sur l'horizon. La chambre où je me tenais semblait vide, glaciale, comme un reflet de l'absence d'Ismaël.
Il n'avait pas passé la nuit ici, et Dieu seul sait où il avait bien pu aller. Cette pensée, lourde de mystère, tournait dans mon esprit, incapable de trouver une réponse qui me rassurerait.
Je tendis la main vers la table de nuit, où mon téléphone reposait dans un silence complice. L'écran m'indiqua 7 heures. Avec un soupir las, je relevai la couette qui m'enveloppait encore et me levai, hésitante.
Mes pieds foulèrent le sol froid tandis que je me dirigeais vers la salle de bain, mon reflet dans le miroir à peine reconnaissable.
Et pourtant, un doute me rongeait. Devrais-je vraiment y aller ? Et si tout cela n'était qu'un piège ? Des questions en cascades me troublaient, leur murmure incessant alourdissant mon souffle.
Mon esprit s'égarait, entre l'envie de savoir et la peur d'agir.
J'ai fait couler un bain chaud, espérant que la vapeur et l'eau apaiseraient le tumulte dans mon esprit. Le temps s'étirait, chaque seconde noyée dans l'hésitation
Après une longue minute de réflexion, une décision s'imposa : j'irais. Je devais savoir. Une bonne fois pour toutes, je devais déterrer ces secrets qui pesaient sur nous, comme une ombre étouffante
Il était le seul à pouvoir me donner les réponses que je cherchais, le seul à détenir la vérité sur cet homme dont l'existence semblait se dérober entre les silences.
Après m'être préparée avec une hâte fébrile, je brossai rapidement mes cheveux. Je les attachai d'un geste presque mécanique, d'un simple chouchou, juste assez pour qu'ils cessent de me gêner.
Chaque détail semblait superflu face à l'ampleur de ce que je m'apprêtais à affronter. Mon cœur battait fort, résonnant dans ma poitrine comme un tambour annonçant une bataille imminente.
Je sors de la chambre, veillant à ne pas faire trop de bruit. Le silence pesant du couloir est seulement troublé par la présence immobile des gardes, leur posture rigide semblant surveiller chaque ombre
Je tente de me faire aussi discrète que possible, avançant à pas feutrés, le souffle retenu.
Arrivée dans le salon, je constate qu'il est désert. Aucun signe d'Ismaël ou de quelqu'un d'autre. Seuls les échos lointains de la cuisine me parviennent, où les cuisinières s'affairent à préparer le repas, leurs gestes rythmiques semblant ignorer le reste du monde.
D'une main hésitante, j'ouvre la porte d'entrée. Deux gardes, postés juste devant, me font sursauter. Leur regard se pose sur moi, perçant et inquisiteur. Pendant un instant qui semble durer une éternité, ils me fixent, silencieux, comme s'ils évaluaient mes intentions.
Mon cœur s'accélère, mais je tente de garder une apparence calme, presque indifférente, espérant que ma nervosité ne trahira pas mes pensées.
— Madame Elsayed, votre mari nous a formellement demandé de vous accompagner à tout moment, pour éviter que vous soyez en danger... comme la dernière fois.
Leur ton était respectueux, mais leur insistance m'exaspérait déjà. Je serrai les poings, prenant une inspiration avant de répondre.
— Je vais juste courir un moment à côté de la maison. J'ai besoin d'être seule, s'il vous plaît.
L'un des gardes hésita, échangeant un regard avec son collègue, avant d'ajouter d'un ton légèrement inquiet :
— Mais, madame—

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Nessayem
RomanceL'amour, c'est lorsque le bonheur de l'autre est aussi important que le sien De l'antagonisme à l'affection, il n'y a parfois qu'un pas que l'amour peut franchir