NESSAYEM
Nous venions à peine de quitter le jet que la chaleur écrasante nous enveloppait déjà. Chaque pas sur le tarmac semblait s'étirer à l'infini, et je sentais le poids de la fatigue accumulée alourdir mes mouvements
Une voiture nous attendait à la sortie, ses vitres teintées promettant un répit bienvenu de cette fournaise
Je me laissai tomber sur la banquette, épuisée par ces incessants allers-retours, et dans un soupir, je me surpris à rêver du calme de ma maison. Là, tout serait différent, un refuge loin de ce tumulte
— Qui est cette jolie poupée annonce un homme
— Évite de poser des questions et roule c'est ton boulot non ?
— La doña et très furieuse Selim vous avez intérêt à trouver vite sa came
— Ne me dit pas quoi faire cabrón mêle toi de ton cul
L'homme obéit sans hésitation, et après plusieurs heures de route, nous atteignons enfin une villa bien plus imposante que celle que nous avions en Égypte
La décrire serait une tâche interminable tant elle était immense, avec des pièces qui semblaient se succéder à l'infini
La nuit était déjà tombée, et dans l'obscurité, on percevait à peine les contours majestueux de la propriété.
À l'intérieur, leurs voix résonnaient faiblement dans les couloirs. Ils discutaient de leur mission, apparemment prévue pour débuter dès l'aube
— Finalemente en mi casa ( enfin dans ma maison ) C'est moi qui régal ce soir je connais un bon restaurant typique
— Je te rappelle qu'on est pas la pour des vacances hermano
Carlos était de loin le plus sympathique des deux, cela se lisait dans son regard, empreint d'une douceur rare.
À l'inverse, Selim, je préfère ne même pas m'attarder sur son cas. C'était un homme sans cœur, froid comme la pierre.
Son visage semblait figé dans une indifférence totale, comme s'il n'avait jamais connu le moindre élan de bonté. Rien en lui n'évoquait la chaleur ou l'humanité
On aurait dit qu'il était incapable d'exprimer le moindre sentiment, sinon celui d'une implacable dureté.
— Ce remplir le bide ne fait pas de mal dit carlos
Il me tenait encore plus fermement qu'au début, comme s'il craignait que je m'échappe. À peine avais-je posé les pieds dans cette villa que nous étions déjà repartis. La douleur dans ma jambe devenait insupportable.
J'étais assise à l'arrière avec Selim, tandis que l'autre s'était installé à l'avant. Depuis notre altercation dans le jet, un silence glacial s'était installé entre nous. Aucun regard échangé, aucune parole elle était devenue muette.
Après une vingtaine de minutes de route, la voiture s'arrêta devant un restaurant. L'odeur qui flottait dans l'air était enivrante, éveillant mes sens malgré la fatigue. Sans un mot, nous sommes entrés
— Mi hijo de amor !! ( mon fils d'amour ) Qu'est-ce que tu as grandi viens me prendre dans t'es bras
C'était une femme d'une cinquantaine d'années, portant un tablier rouge qui témoignait de son rôle d'employée dans le restaurant.
Dès qu'elle aperçut Carlos, son visage s'illumina. Elle le prit dans ses bras avec une affection débordante, l'assaillant de baisers sur les joues
Le rouge à lèvres qu'elle portait laissa de nombreuses traces sur son visage, le couvrant de marques rouges qui contrastaient avec son expression surprise
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Nessayem
RomanceL'amour, c'est lorsque le bonheur de l'autre est aussi important que le sien De l'antagonisme à l'affection, il n'y a parfois qu'un pas que l'amour peut franchir