### **Les Confessions Finales**
La nuit est tombée sur Paris, enveloppant la ville dans un silence pesant. Les cellules humides et sombres de la prison résonnent faiblement des gémissements des prisonniers. Dans l'une de ces cellules, Esmeralda est recroquevillée dans un coin, son corps meurtri, ses vêtements déchirés. Son souffle est court, mais ses yeux restent ouverts, fixes, refusant de céder au désespoir.
Dans une autre cellule, séparée par un mur épais, Raiponce repose à peine mieux. Sa chevelure, autrefois brillante, est en désordre, traînant sur le sol sale. Malgré ses blessures, elle regarde par une petite ouverture dans le mur, où un morceau de ciel étoilé est visible.
« Esmeralda... » murmure-t-elle faiblement, espérant que son amie puisse l'entendre.
Mais Esmeralda reste silencieuse, trop fatiguée pour répondre.
***
Claude Frollo marche lentement dans les couloirs sombres de la prison, une lanterne à la main. Son visage est marqué, comme s'il avait vieilli de dix ans en une journée. À chaque pas, le bruit de ses chaussures résonne comme un glas funèbre.
Il s'arrête devant la cellule d'Esmeralda. Pendant un moment, il reste immobile, sa respiration lourde, hésitant à entrer.
« Monseigneur ? » murmure un garde, mais Frollo lève une main, exigeant le silence.
Il pousse finalement la porte et entre dans la cellule. Esmeralda tourne lentement la tête vers lui, ses yeux brillants de haine et de défi.
« Que voulez-vous, Frollo ? » crache-t-elle, sa voix rauque mais encore pleine de colère.
Frollo avance, ses mains tremblantes. « Je suis venu... Je suis venu pour te sauver. »
Elle éclate d'un rire amer qui se transforme en un gémissement de douleur.
« Me sauver ? C'est toi qui m'as mise ici. C'est toi qui as commandé ma torture. »
Il recule légèrement, comme si ses mots l'avaient frappé.
« Je... Je n'avais pas le choix. Je voulais... » Il s'arrête, incapable de finir sa phrase.
Esmeralda le fixe, ses yeux flamboyant de défi malgré ses blessures. « Tu voulais quoi, Frollo ? Que je tombe à tes pieds ? Que je te supplie de me pardonner ? Tu es plus faible que moi, et tu le sais. »
Frollo, comme si ces mots avaient brisé un barrage en lui, tombe à genoux devant elle.
« Je suis faible ! » hurle-t-il. « Faible, parce que je t'aime ! Faible, parce que je te hais ! Faible, parce que tu es tout ce que je ne peux pas avoir ! »
Il se frappe violemment la poitrine, ses ongles creusant des sillons rouges sur sa peau.
« Dis-moi... » murmure-t-il, les yeux humides. « Dis-moi que tu m'aimes. Même si c'est un mensonge. Dis-le-moi, et je te sauverai. Je te ferai libérer. »
Esmeralda détourne les yeux, dégoûtée. « Je préfère mourir. »
Frollo laisse échapper un cri guttural, sa douleur se transformant en rage. Il se relève brusquement et quitte la cellule, claquant la porte derrière lui.
***
Dans une aile obscure de la prison, Mère Gothel marche lentement, tenant une bougie qui éclaire à peine son visage. Ses mains tremblent légèrement, et ses lèvres sont pincées, comme si elle retenait un torrent d'émotions prêtes à éclater.
Elle s'arrête devant la cellule de Raiponce, observant un instant la silhouette frêle de la jeune femme, assise dans un coin, sa longue chevelure tombant en désordre autour d'elle.
Gothel pousse la porte doucement, le grincement métallique résonnant dans la cellule. Raiponce relève la tête brusquement, ses yeux rougis par la fatigue et la douleur.
« Qui êtes-vous ? » demande Raiponce, méfiante.
Gothel entre lentement, refermant la porte derrière elle. Elle avance avec précaution, tenant sa bougie comme un trésor précieux.
« Ne sois pas effrayée, » murmure-t-elle, sa voix douce mais tremblante.
Raiponce se redresse légèrement, les poings serrés. « Je ne vous connais pas. Pourquoi êtes-vous ici ? »
Gothel esquisse un sourire triste, presque douloureux. « Non, tu ne me connais pas. Mais moi, je te connais. »
Raiponce fronce les sourcils, ses yeux se plissant de méfiance.
Gothel s'arrête à une distance respectueuse, tenant la bougie près de son visage pour que Raiponce puisse mieux la voir.
« Je te regarde... depuis des mois, » commence-t-elle, sa voix presque chuchotée. « Chaque jour, je te vois danser dans les rues, ta lumière éclatant même au milieu de la misère de cette ville. »
Raiponce reste silencieuse, troublée par ces paroles.
Gothel continue, sa voix se brisant légèrement. « Je me cachais dans les ombres, là où je pensais appartenir. Mais toi, tu étais comme un soleil. Je ne pouvais pas détourner les yeux. »
Raiponce recule légèrement, mal à l'aise. « Pourquoi... me regardiez-vous ? »
Gothel avance d'un pas, son expression mêlée de supplication et de désespoir. « Parce que je t'aime. Parce que je n'ai jamais vu quelqu'un comme toi. Chaque mouvement de tes pieds, chaque éclat de ton rire... c'était comme un souffle de vie dans ma poitrine vide. »
Raiponce secoue la tête, déconcertée. « Vous êtes folle... »
Gothel pose une main tremblante sur son propre cœur, comme pour empêcher quelque chose en elle de s'effondrer.
« Peut-être. Mais ce n'est pas de ma faute, Raiponce. C'est toi. Tu m'as rendue ainsi. Je te regarde, je t'admire, et chaque jour je me dis que je ne mérite pas même de poser les yeux sur toi. Mais je ne peux pas m'arrêter. »
Raiponce fixe Gothel, ses lèvres tremblantes, incapable de trouver les mots.
Gothel tombe à genoux devant elle, la bougie vacillant dans sa main. « Je t'en supplie... Dis-moi que tu m'aimes, même si c'est un mensonge. Regarde-moi, ne serait-ce qu'une fois, comme je te regarde. »
Raiponce détourne le regard, mal à l'aise et terrifiée.
Gothel tend une main vers elle, mais elle n'ose pas la toucher. « Raiponce, sans toi, je ne suis rien. Une ombre, un vide. Avec toi, je pourrais être quelqu'un... quelque chose. »
La jeune femme secoue la tête, ses yeux brillants de larmes. « Je ne vous connais pas. Et je ne ressens rien pour vous. »
Ces mots frappent Gothel comme un coup de poignard. Elle laisse échapper un rire amer, se relevant lentement, son visage se tordant sous l'effet de la douleur émotionnelle.
« Rien ? » murmure-t-elle, sa voix brisée. « Alors toutes ces nuits à te regarder danser, tous ces instants volés... ce n'était que des illusions ? »
Raiponce se lève, se plaçant contre le mur le plus éloigné. « Je ne vous ai jamais demandé de me regarder. Ce que vous ressentez... ce n'est pas de l'amour. C'est une obsession. »
Gothel recule d'un pas, sa respiration saccadée. Elle presse une main contre sa poitrine, ses ongles s'enfonçant dans sa chair jusqu'à faire couler du sang.
« Tu dis que ce n'est pas de l'amour... mais alors pourquoi est-ce que ça me fait si mal ? »
Elle se frappe le torse, son visage tordu par une douleur qu'elle ne peut contenir.
Raiponce, malgré sa peur, murmure doucement : « Parce que ce n'est pas réciproque. »
Gothel rit faiblement, mais ses larmes coulent maintenant librement. Elle tourne les talons, s'éloignant vers la porte.
Avant de sortir, elle s'arrête, la main sur la poignée. Sans se retourner, elle murmure : « Même si tu ne peux pas m'aimer, Raiponce, je t'aimerai. Jusqu'à ce que cet amour me détruise. »
Puis elle quitte la cellule, laissant Raiponce seule, tremblante et le cœur lourd, incapable de comprendre la profondeur de la folie qu'elle vient de voir.
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notre dame de paris raiponce et esmeralda
Fanfictionvoici une nouvelle version de Notre dame de paris en ajoutant les personnages de raiponce comme amie d'esmeralda et Mère Gothel qui et la complice de Frollo