ISABELLE
Je reste immobile un moment, incapable de bouger ou de parler. Ses mots tournent en boucle dans ma tête :
"J’ai besoin de temps."Est-ce qu’elle comprend à quel point c’est cruel ? C’est comme m’arracher un morceau de moi-même et prétendre que je vais pouvoir continuer sans.
Je serre les poings, me mordant l’intérieur des joues pour ne pas exploser. J’ai envie de hurler, de pleurer, de m’effondrer devant elle, mais quelque chose m’en empêche. Peut-être ma fierté ? Peut-être cette peur qu’elle décide de partir pour de bon si je deviens trop insupportable.
Je la regarde, et elle semble si calme, si... distante. Comme si elle avait déjà décidé que nous étions terminées, mais qu’elle n’avait pas encore trouvé les mots pour me le dire.
I : *En murmurant* Tu crois que le temps va tout réparer, Alix ? Parce que moi, je crois qu’il est en train de nous détruire. Chaque jour où je te sens plus loin, c’est comme si je mourais un peu plus.
Elle ne répond pas, mais ses doigts continuent de caresser ma main doucement. Ce geste, si tendre, me donne envie de pleurer. Comment peut-elle être aussi douce alors qu’elle est en train de me briser ?
I : Tu sais, parfois j’aimerais être quelqu’un d’autre. Quelqu’un de moins compliqué. Quelqu’un qui ne te fait pas fuir.
Elle détourne les yeux, et je sens mon cœur se serrer. Elle n’a pas de réponse à ça, et moi, je n’ai plus la force d’attendre une réaction. Alors, je me redresse lentement, quittant la chaleur de ses genoux. Elle me regarde, surprise, mais ne fait rien pour me retenir.
I : Peut-être que tu as raison. Peut-être que t’as besoin de temps. Mais moi aussi, Alix. Moi aussi, j’ai besoin de temps. Du temps pour comprendre pourquoi je me bats autant pour quelqu’un qui semble déjà avoir lâché.
Ses yeux s’écarquillent, mais elle reste silencieuse. Je prends une grande inspiration, sentant ma voix trembler.
I : *dans un murmure* Si tu veux du temps, prends-le. Mais ne me demande pas d’attendre éternellement. Parce que je ne sais pas si je serai encore là quand tu reviendras.
Je me lève, titubante, et me dirige vers la porte. Chaque pas me fait mal, mais je continue, refusant de me retourner. Refusant de voir si elle me suit ou non. Si elle m’appelle ou reste là, figée.
Quand j’atteins la porte, je m’arrête, le souffle court. Un instant, j’hésite, espérant qu’elle dise quelque chose, qu’elle me retienne, qu’elle m’assure qu’on peut encore se sauver.
Mais il n’y a rien. Juste le silence.
Alors, je pars.
ALIX
Des mois sont passées, j'ai eu mon bac avec mention mais rien... Aucune nouvelle d'Isabelle...
J'ai essayé de regarder les infos et voir ce qu'elle était devenue mais rien que d'entendre son prénom ou sa voix à la télé en sachant que je ne pourrai plus jamais la voir... Ça fait tellement mal.
Je suis allongée dans mon lit quand tout à coup mon père rentre.
C : Alix ? On devrai parler je pense.
A : De quoi ?
C : De toi et d'Isabelle.
A : Ah bon ? Et y'a quoi à dire ? A part que c'étais ma "nounou" et qu'elle a disparu du jour au lendemain.
C : Et bien justement. Elle est partie du jour au lendemain alors qu'elle était bourrée. Elle ne me retourne plus les invitations pour aller manger sans parler que je l'ai eu au téléphone la dernière et elle était en pleure. Alors je te donne 1h pour me dire ce qu'il se passe.
A : SORS DE MA CHAMBRE.Mon père avait l'air confus. Je ne sais pas ce qui m'a pris de lui hurler dessus mais j'avais tellement mal.
Il me rappelait juste que j'avais mal... Que je souffrais parce que j'ai laissé partir la femme que j'aime... Et que si j'avais mal c'étais de ma faute.Il s'en alla sans un mot et dès qu'il ferma la porte je me mis à pleurer.
Elle me manque tellement...
Je la veux...Je finis par m'endormir tellement j'ai mal...
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Tentation Interdite
Ficción GeneralAlix une jeune femme de 18 ans voit son père s'en aller pendant un mois. Elle est sous la surveillance d'Isabelle la meilleure amie de son père. son corps de déesse ne la laisse pas indifférente... Alix : Je ne dois pas craquer Isabelle : Je ne doi...