Amour improbable

Chapitre 16 : Les révélations

Jordan hocha lentement la tête, ses pensées dérivant vers Gabriel. Peu de temps après il termina de remplir les derniers points de son dossier, se concentrant sur son travail pour garder l'esprit occupé. L'heure du rendez-vous approchait et son cœur battait un peu plus vite à chaque minute qui passait. Il savait que ce serait délicat, un déjeuner avec son amant en pleine journée, c'était risqué mais l'envie de le voir était trop forte. Il se dit qu'il inventerait une excuse si jamais on les surprenait ensemble. Après tout, Smith était une personne de confiance, elle ne dirait rien, c'est sa meilleure amie et elle ne laisserait jamais tomber une confidence. Il savait qu'il pouvait compter sur elle.

Le dossier de la matinée étant enfin terminé, Jord se leva pour se diriger vers le bureau de sa patronne, le dossier à la main. Lorsqu'il entra, il aperçut Louis Aliot, qui discutait avec elle.

-Voici le dossier que vous m'avez demandé, annonça-t-il en déposant les feuilles sur la table.

Il se tourna pour partir mais la voix de sa cheffe le stoppa net.

-Attends une minute, Jordan, dit-elle, la voix moins joviale qu'à son habitude. Je voulais te parler. Tu te comportes de manière étrange ces derniers temps. Je te trouve un peu... différent.

Jordyflute qui joue de la flute se figea, l'angoisse naissant dans sa poitrine. Il savait que ça n'allait pas passer inaperçu.

-Étrange ? Pourquoi dites-vous ça ? demanda-t-il, feignant l'innocence.

Mon collègue croisa les bras et haussa un sourcil, accentuant les paroles de la blonde.

-Tu n'es plus le Jordan d'avant. On dirait que quelque chose a changé chez toi.

Bardella rit nerveusement, secouant légèrement la tête.

-Je ne vois pas de quoi vous parlez. J'ai toujours été moi-même. C'est -à -dire Jordan Bardella.

Le Pen inclina légèrement la tête, ses yeux scrutant son visage.

-Vraiment ? Alors pourquoi rentres-tu souvent sans ton chauffeur ces derniers temps ? Ce n'est pas ton genre, Jordan. Avant, tu ne faisais jamais ça.

Le jeune homme se sentit pris au piège mais il savait qu'il devait garder son sang-froid. Ses pensées s'entrechoquaient, cherchant une excuse plausible.

-C'est juste... une question de timing, dit-il finalement. Mon emploi du temps a changé et parfois, il est plus pratique pour moi de rentrer seul. Il n'y a rien de bizarre là-dedans et puis d'autant plus que je suis majeur et vacciné alors je peux très bien me débrouiller seul comme pour rentrer chez moi.

Louis échangea un regard sceptique avec celle qui dirige ce parti.

-Pratique ? répéta-t-il, sa voix marquée d'un léger sarcasme. C'est drôle, parce que ça ne te dérangeait pas avant que ton chauffeur connaisse ton planning de A à Z.

Toujours méfiante, elle ajouta plusieurs phrases afin qu'elle comprenne pourquoi il agit ainsi sur la défensive.

-Ce n'est pas seulement ça, Jordan. Tu sembles... distrait. Moins concentré. C'est comme si quelque chose ou quelqu'un accaparait ton attention ailleurs. Je sais pertinemment que tu es majeur et que tu peux faire comme bon te semble mais n'oublie pas que je t'ai mis président de ce parti.

-Autrement dit Jordan, tu ne peux pas te permettre de rentrer seul avec ce statut. Les élections sont proches et rien nous garantira que tu n'es pas en danger surtout avec les électeurs qui soutiennent le NFP.

Il inspira profondément, luttant pour masquer sa nervosité. Il savait qu'il ne pouvait pas laisser entendre quoi que ce soit sur Gabriel.

-Je vous assure que tout va bien, répondit-il, adoptant un ton plus sérieux. Je suis peut-être fatigué, c'est tout mais je suis concentré sur mes responsabilités comme toujours. Je suis touché que vous soyez inquiets pour moi mais comme je l'ai dit tout va bien. Les élections ont toujours été ma priorité et ça ne changera pas, je compte faire le maximum pour gagner.