Chapitre 4 : Un RDV pas comme les autres

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Aurore, qui observait son collègue, remarqua son changement d'humeur. Elle s'approcha discrètement vers lui.

-Je suppose que c'est lui ?

Gabriel hocha légèrement la tête, un éclat de malice dans les yeux.

-Oui, c'est lui.

Ils échangèrent un regard complice avant de retourner leur attention à la télévision. C'était maintenant au tour de Marine Le Pen de s'adresser au public. Elle apparut à l'écran, toute souriante et s'apprêta à parler avec une assurance caractéristique.

-Je viens à l'instant d'apprendre que le président a dissous l'Assemblée et je ne peux que saluer cette décision qui s'inscrit dans la logique des institutions de la Cinquième République. Nous sommes prêts à exercer ce pouvoir si les Français le veulent bien lors de ces futures élections législatives.

Attal ne prêtait même pas attention à ce qu'elle disait. Il connaissait trop bien ces discours, répétitifs et prévisibles. Au lieu de cela, il préféra observer son amour interdit qui se tenait derrière elle. Jordan restait impassible mais Gabriel pouvait voir l'étincelle de triomphe dans ses yeux, ce qui ne faisait qu'attiser ses sentiments conflictuels.

-Gab, tu m'écoutes ? Chuchota Aurore, légèrement exaspérée.

Il sursauta légèrement, se tournant vers elle avec un sourire d'excuse.

-Désolé, Aurore. Je... je réfléchissais.

Elle le regarda avec une pointe de suspicion.

-À quoi, exactement ?

Il esquiva la question avec un sourire mystérieux.

-À notre avenir, à ce que nous devons faire pour gagner ces élections. Rien de plus.

Aurore soupira.

-Ne te laisse pas distraire, Gabriel. Nous avons du travail à faire.

Gabyby habiba habibi acquiesça, se concentrant de nouveau sur la discussion stratégique en cours. Mais même alors qu'il écoutait les plans de ses collègues, son esprit vagabondait vers minuit, vers cette rencontre clandestine avec Jojo le chenapan. Il savait que chaque décision, chaque mot échangé, pourrait avoir des répercussions majeures, non seulement pour lui mais aussi pour leur avenir.

Après deux heures de discussions intenses avec son équipe, le ministre et ses collègues décidèrent de rentrer chez eux pour se reposer. Ils savaient que le président les convoquerait probablement le lendemain pour expliquer sa décision. Cependant, Attalou c'est Afflelou et cantalou ne voulait pas attendre. Il voulait absolument des explications et vite avant qu'il ne devienne complètement fou.

Il monta les escaliers d'un pas rapide, son cerveau était pas loin d'exploser à cause de ce remue-ménage provoqué par un babouin. Arrivé devant la porte du bureau présidentiel, il toqua fermement.

-Entrez.

Il ferma la porte derrière lui et sans perdre de temps, il l'interrogea d'un ton accusateur.

-Pourquoi as-tu pris cette décision sans même m'en parler avant ?

Emmanuel, assis derrière son bureau, leva les yeux, visiblement agacé.

-J'étais énervé par le score. Si les Français veulent le chaos, eh bien, ils l'auront !

Gabriel, abasourdi, s'écria.

-C'est indigne de nos valeurs ! Avec cette décision, c'est mon poste qui est en jeu ! Je n'ai fait que quelques mois et c'est déjà presque la fin pour moi ! On ne peut pas prendre des décisions à la hâte surtout quand c'est le sort des Français qui est en jeu !

Amour improbableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant