Elle ~ une obsession dévorante ~

Chapitre 37 : Amour et loyauté

La lumière douce du matin s'infiltrait à travers les rideaux tirés, projetant des ombres subtiles sur les murs de la chambre. Le souffle régulier d'Éris, apaisant comme une mélodie, berçait Megan. Encore lovée contre le corps chaud d'Éris, elle traçait distraitement des cercles sur sa peau nue, son esprit partagé entre un calme inattendu et une vague angoisse sourde.

Ses pensées s'embrouillent un instant avant de s'éclaircir, et une chaleur familière envahit sa poitrine : l'amour, vif et indéniable.

Elle observe Éris, profondément endormie, son visage adouci par le sommeil , presque enfantin. Megan ne peut s'empêcher de sourire. Les doutes et la culpabilité qui l'avaient hantée semblent s'effacer, du moins pour le moment. Elle dépose un baiser sur la joue d'Éris, la tirant doucement de son sommeille. Elle ouvrit lentement les yeux, un sourire doux étirant ses lèvres.

— Déjà réveillée ? murmura-t-elle les yeux mi-clos, sa voix rauque de sommeil.

— Hm... juste en train de profiter du spectacle, taquina Megan en effleurant le visage d'Éris.

Cette dernière ouvre les yeux, feignant un air dramatique :

— Profiter du spectacle ? Ça sonne comme une excuse pour m'espionner pendant que je dors. Tu sais, c'est presque inquiétant.

Megan éclata de rire et se lova contre elle, son nez frôlant le cou d'Éris.

— Oh, arrête, je sais très bien que tu adores ça, rétorque Megan avec un sourire moqueur, l'embrassant sur le nez.

— Tu sais que je ne suis pas du matin. Murmure Éris à quelques centimètres des lèvres de sa compagne.

— Heureusement, je suis là pour te réveiller doucement, répondit-elle avec un sourire en coin.

Un silence complice s'installa. Éris passa une main dans les cheveux de Megan, leurs jambes entremêlées sous la couverture, son regard se perdant dans le plafond.

— Tu sais, reprit-elle soudain, ce genre de moment... je n'en avais jamais eu avant Marcus.
Megan releva la tête, intriguée.

— Avant Marcus ? Tu veux dire...

— Avant qu'il ne m'adopte. Avant ça, Je n'avais aucune idée de ce que c'était, une famille normale, je n'avais personne. Pas de repère. Pas d'endroit où je pouvais juste... être.

La voix d'Éris se brisa légèrement, et Megan serra doucement sa main l'écoutant attentivement, fascinée par cette rare ouverture.

Éris continua, un peu plus hésitante :

— Mon passé... il est tout sauf simple. Quand Marcus m'a adoptée, j'étais... brisée, je suppose. Elle soupira, ses doigts jouant nerveusement avec un coin de la couverture. Donc quand je suis arrivée chez lui, j'étais sur mes gardes. Serena, elle... c'était pire. Elle m'a détestée au début, elle me regardait comme une intruse, une rivale peut-être et franchement, je ne pouvais pas lui en vouloir.

Megan reste silencieuse, laissant Éris s'ouvrir à son rythme.

— Elle était tout ce que je n'étais pas : brillante, confiante, parfaite. Moi... j'étais une ombre dans sa maison.

— Pourtant, aujourd'hui, vous semblez proches, observa Megan. Qu'est-ce qui a changé ?

Éris sourit faiblement.

— Je ne sais pas vraiment. Peut-être qu'on a compris qu'on n'avait pas besoin de se détester. Elle m'a tendu la main. Pas par pitié, mais parce qu'elle voyait quelque chose en moi que je ne voyais pas encore. Elle laissa passer un silence avant de reprendre son récit. On a traversé tellement de choses ensemble... Serena m'a appris à faire confiance. À croire qu'une relation pouvait exister sans calcul. Elle m'a appris que la famille, ce n'est pas forcément douloureux et sanglant.