Elle ~ une obsession dévorante ~

Chapitre 30 : Le calme avant la tempête

Megan continuait de se réfugier dans les bras de Tara à chaque moment de doute et de faiblesse. Et chaque fois qu'elle cédait à cette tentation, la culpabilité la submergeait un peu plus.

Un soir, après une dispute avec Éris concernant Serena, Megan s'enfuit directement chez Tara. Elle ne supportait plus la tension constante avec Éris, ni l'impression d'être reléguée au second plan. Tara, comme toujours, l'accueillit à bras ouverts, prête à lui offrir la chaleur et le réconfort qu'elle ne trouvait plus chez Éris.

Elles partagèrent une bouteille de vin, et les mots que Megan gardait enfermés en elle commencèrent à s'échapper, fragiles, entre deux gorgées d'alcool.

— Je... je me sens tellement perdue, avoua Megan, sa voix brisée. J'aime Éris, vraiment, mais parfois... parfois je me demande si c'est suffisant.

Tara écouta attentivement, tout en lui offrant des réponses douces et calculées, renforçant subtilement ses propres sentiments pour Megan.

— Tu ne devrais jamais te sentir en deuxième place dans la vie de quelqu'un, Megan. Tu mérites mieux que ça, chuchota Tara, ses doigts effleurant ceux de Megan.

Megan, éméchée par le vin et consumée par la douleur de ses propres sentiments contradictoires, se laissa une fois de plus emporter par les attentions de Tara.

Leur intimité, chaque fois qu'elle se produisait, la plongeait dans une spirale où le désir et la culpabilité se mêlaient. Et chaque fois, une part d'elle se sentait plus éloignée d'Éris.

Pendant ce temps, Éris ressentait de plus en plus la distance entre elles. Les messages de Megan étaient courts, les appels moins fréquents, et leurs moments ensemble semblaient manquer de la passion qu'ils avaient autrefois. Pour Éris, cette situation était insupportable.

Elle observait de loin, son esprit analysant chaque interaction, chaque mouvement de Megan. Les excuses se multipliaient : des soirées avec ses amies, des "occupations" soudaines, des silences longs et mal à l'aise. Éris savait que quelque chose se tramait, mais elle n'avait pas encore de preuves.

Ses instincts la poussaient à surveiller de plus près, mais elle se retenait. Elle ne voulait pas agir précipitamment, pas avant d'être sûre de ce qu'elle soupçonnait. Le problème était que plus le temps passait, plus Megan semblait s'éloigner, et cela nourrissait l'angoisse d'Éris.

Un soir, alors qu'Éris se trouvait seule dans l'appartement qu'elle partageait parfois avec Megan, elle consulta les réseaux sociaux de Tara. Rien d'évident n'était affiché, mais elle remarqua des détails insignifiants : des photos où Megan apparaissait en arrière-plan, des mentions vagues de soirées. Ce n'était pas suffisant pour qu'Éris tire des conclusions, mais c'était assez pour envenimer ses soupçons.

La jalousie.

Une émotion qu'Éris maîtrisait pourtant avec habileté, commençait à la ronger.

Megan, quant à elle, se trouvait de plus en plus piégée dans une toile qu'elle avait elle-même tissée. Ses moments avec Tara devenaient une échappatoire facile, mais le retour à la réalité avec Éris était de plus en plus difficile à supporter. Chaque regard qu'Éris lui jetait semblait être une accusation silencieuse.

Elle passait des nuits sans sommeil, se tournant et se retournant dans son lit, se demandant comment elle avait pu en arriver là. Elle passait dorénavant ces nuits à peindre, s'étant rappeler les mots qu'Éris lui avait dites des mois plus tôt :

« Parfois, mettre des mots ou des couleurs sur nos sentiments peut nous aider à clarifier ce que nous voulons vraiment »

Les mots lui manquaient alors elle se plongea corps et âme dans ces créations. L'amour qu'elle ressentait pour Éris ne s'était pas éteint, mais il était désormais entaché par une trahison silencieuse. Et chaque jour où elle continuait à voir Tara en secret la plongeait un peu plus dans ce gouffre de culpabilité.