Chapitre 38 : Fragments et équilibres

65 1 0
                                        

Les premières lueurs du matin traversaient doucement les rideaux de la chambre, baignant l'espace dans une lumière tamisée. Megan ouvrit les yeux, un sourire presque imperceptible aux lèvres.

Éris était là, blottie contre elle, sa respiration lente et régulière. Megan observait le visage détendu de sa compagne. Chaque contour, chaque ombre, semblait s'inscrire profondément dans son esprit, comme une œuvre d'art qu'elle ne se lassait jamais de contempler.

Ce calme momentané, après les tempêtes émotionnelles des jours précédents, semblait irréel. Elle tendit la main, effleurant doucement une mèche sombre qui tombait sur le front d'Éris, puis descendit sur la joue d'Éris, traçant doucement la courbe de son visage du bout des doigts.

— Tu comptes me regarder dormir encore longtemps ? murmura Éris sans ouvrir les yeux, un sourire malicieux naissant.

Megan sursauta légèrement, prise en flagrant délit. Elle rit doucement, se laissant aller à une taquinerie.

— Peut-être bien. Mais si ça te dérange, tu peux toujours retourner dans le monde des rêves.

Éris ouvrit lentement les yeux, son regard bleu acier capturant celui noisette de Megan.

— Et te laisser seule pour planifier je ne sais quelle vengeance artistique ? Jamais. Elle se redressa, sa voix moqueuse teintée de tendresse. Allez, avoue. Je suis ta muse, pas vrai ?

Megan éclata de rire, un son léger et sincère qui réchauffa l'atmosphère de la pièce.

— Muse, toi ? Je ne sais pas. Tu es plutôt... ma distraction.

— Distraction ? Éris arqua un sourcil, feignant l'offense, avant de se pencher brusquement pour capturer les lèvres de Megan dans un baiser vif mais appuyé. Toujours aussi arrogante, hein ?

Megan répondit au baiser, approfondissant l'échange, leurs lèvres s'entremêlant dans une danse lente et intime. Elle glissa ses mains le long du dos d'Éris, ses doigts effleurant la courbe de ses hanches. Lorsque leurs lèvres se séparèrent, Megan murmura contre sa peau :

— Et toi, toujours aussi dramatique.

Éris rit doucement, ses doigts traçant des cercles paresseux sur la clavicule de Megan.

— Tu devrais te lever et commencer à peindre avant que je ne devienne encore plus dramatique.

Megan roula des yeux, mais son sourire trahissait son amusement.

— Tu veux me voir peindre, c'est ça ? Pour te pavaner et te vanter de ton rôle de muse ?

Éris haussa les épaules, ses doigts glissant jusqu'à effleurer le ventre de Megan.

— Peut-être. Mais je pourrais aussi rester ici et te distraire encore un peu.

Megan soupira doucement, un mélange d'exaspération et de plaisir. Elle posa une main sur la joue d'Éris, la forçant à croiser son regard.

— Je ne sais pas ce que j'ai fait pour mériter quelqu'un comme toi.

Éris baissa les yeux, son sourire s'adoucissant.

— Oh, tu m'as embrassée en première, tu te souviens ? Tu es la coupable ici.

Le silence qui suivit n'était pas gênant, mais chargé d'une tendresse palpable. Éris rompit finalement la tension en posant un baiser sur la tempe de Megan, puis sur son nez puis sur sa joue, pour finir sur ces lèvres avant de murmurer contre celle-ci :

— Tu sais, je pourrais rester comme ça toute la journée.

— Moi aussi, répondit Megan, enroulant ses bras autour d'Éris pour l'attirer plus près. Mais j'ai faim.

Elle ~ une obsession dévorante ~ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant