La lumière filtrait à travers les rideaux, pâle et tranquille. Elle venait caresser le drap blanc, les épaules découvertes d'Éris, la chevelure brune de Megan éparpillée sur l'oreiller. Il n'y avait plus de tension dans les corps. Juste une chaleur tiède, un enchevêtrement discret de jambes et de souffles.
Éris ouvrit les yeux la première. Elle ne bougea pas. Elle resta là, allongée, à observer le plafond comme s'il détenait une réponse à toute ces interrogations. La main de Megan reposait toujours sur sa hanche. C'était léger, apaisant.
Un silence épais flottait dans la pièce, mais il n'avait rien de lourd. C'était un silence de respiration, de présence. Il avait ce goût d'intimité qu'on n'ose pas troubler.
Elle tourna lentement la tête. Megan dormait encore, les lèvres entrouvertes, le front apaisé. Éris la regarda, longtemps. Et malgré elle, un sourire naquit au coin de ses lèvres, fatigué mais sincère.
Puis elle murmura, sans vraiment savoir pourquoi :
— J'ai rêvé de toi cette nuit.
Elle n'avait pas prévu de le dire. C'était sorti comme ça, entre deux pensées.
Megan ouvrit lentement les yeux. Cligna des paupières, un peu floue. Puis elle sourit, encore à moitié endormie.
— J'espère que c'était pas un cauchemar. Murmure t'elle dans un souffle.
— Non. C'était... étrange. On marchait sur un quai, il faisait nuit. T'avais une lanterne. Et tu me guidais.
Megan s'étira doucement, ses doigts glissant sur la peau d'Éris dans un geste presque inconscient.
— C'est joli, comme rêve.
— C'est bizarre, surtout. J'me souviens rarement de mes rêves.
Un silence. Puis Éris se redressa un peu, adossée au mur, ramenant les draps contre elle. Ses traits restaient marqués, mais moins fermés.
— J'crois que j'ai envie de me confier.... bientôt.
Megan ne dit rien. Elle s'assit à son tour, le drap glissant sur ses épaules nues. Son regard chercha celui d'Éris.
— Je suis là, quand ce sera le moment. J'ai pas besoin que tu me racontes tout. J'ai juste besoin de savoir que t'as envie que je reste.
Éris détourna les yeux, semblant réfléchir puis les reposa lentement sur elle.
— J'ai envie que tu restes.
Ce n'était pas une déclaration. C'était un aveu, sincère.
Megan s'approcha. Déposa un baiser léger sur l'épaule d'Éris.
— Alors je reste.
Dans ce matin gris, sans drame ni éclats, quelque chose s'était posé. Un socle, peut-être. Fragile encore, mais bien réel.
•••
Le café refroidissait sur la table. Megan s'était habillée à la hâte, un pull trop grand à moitié rentré dans son jean, les cheveux encore humides. Elle regardait son téléphone, l'air concentré.
— Il me reste plus une seule goutte de magenta, marmonna-t-elle. Et j'ai laissé mes toiles dans le salon.
— Tu comptes y aller maintenant ? demanda Éris, adossée au chambranle, un bol dans les mains.
— Je pensais, ouais. J'en ai pas pour longtemps. Trente minutes aller-retour, max.
Elle releva les yeux vers elle, cherchant une réponse dans le silence.
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Elle ~ une obsession dévorante ~
De TodoDans l'immense New York vibrante et chaotique, Éris, une femme énigmatique et discrète, croise pour la première fois Megan, une jeune femme à l'énergie solaire et au charme désarmant. Subjuguée par cette rencontre, Éris développe une fascination obs...
