Elle ~ une obsession dévorante ~

Chapitre 18 : des lignes de plus en plus floues

Alors que les jours passaient, Megan commença à mettre de la distance entre elle et Tara. Elle se concentrait sur son art et sur sa relation avec Éris, qui était devenue son pilier. Mais malgré cela, elle ne pouvait ignorer la présence omniprésente de Tara, qui semblait toujours là, comme une ombre.

Un soir, alors qu'elles peignaient ensemble, Megan ne put s'empêcher de penser à Tara.

— Éris, penses-tu que je fais le bon choix en prenant mes distances avec Tara ? demanda-t-elle, le pinceau suspendu au-dessus de sa toile.

Éris se tourna vers elle, feignant l'inquiétude.

— Je pense que tu fais ce qu'il y a de mieux pour toi. Si tu as besoin de temps, prends-le. Ne laisse personne te presser.

Megan soupira, les émotions se mélangeant en elle.

— C'est juste que je me sens coupable. Elle a été là pour moi, mais parfois, elle me fait peur.

Éris acquiesça, son regard soudain plus intense.

— Tu n'as rien à te reprocher. Tu dois penser à ce qui est bien pour toi. Tu as le droit de mettre ta santé mentale en premier.

À ces mots, Megan se sentit soulagée. Éris avait raison. Elle devait se protéger, même si cela signifiait blesser Tara.

Elles continuèrent à peindre en silence pendant quelques minutes, mais l'atmosphère était trop tendue pour Éris. Cherchant à détendre un peu l'ambiance, elle trempa malicieusement son pinceau dans la peinture et traça une ligne bleue sur la joue de Megan.

— Hé ! protesta Megan, surprise, en touchant sa joue.

Éris éclata de rire, son sourire espiègle illuminant son visage.

— Désolée, je ne pouvais pas résister. Le bleu te va bien.

Megan la regarda, plissant les yeux, avant de tremper son propre pinceau dans un rouge vif et de dessiner une ligne sur le nez d'Éris.

— Là, maintenant on est à égalité.

Éris feignit un air choqué avant de se rapprocher et de murmurer doucement :

— Oh, tu veux jouer à ça ?

Megan sentit son cœur s'emballer alors qu'Éris levait doucement son pinceau à nouveau, s'approchant comme si elle allait la marquer de peinture, mais à la place, elle se contenta de tapoter doucement le bout de son nez avec un sourire malicieux. Leurs regards se croisèrent, et pendant un instant, l'anxiété de Megan s'évapora, remplacée par une chaleur douce et réconfortante. Elle se sentit attirée par Éris, comme si la distance entre elles n'avait jamais existé.

Le rire léger et sincère d'Éris résonna dans la pièce, remplissant l'espace d'une chaleur inattendue.

— Si tu as encore besoin de peindre sur moi, tu peux, dit-elle en souriant. Megan se mit à rire, soulagée par ce moment de légèreté.

Cependant, alors qu'elles continuaient à peindre, Megan reçut un message de Tara.

« J'ai besoin de te voir. On doit parler. »

Un frisson d'inquiétude parcourut Megan. Elle regarda Éris, cherchant du soutien.

— Que devrais-je faire ? demanda-t-elle, l'anxiété l'envahissant.

Éris prit une profonde inspiration, son visage affichant une fausse tranquillité.

— Tu devrais y aller. Vous devez clarifier les choses, mais sois prudente. Je ne veux pas que cela devienne trop intense.

Megan acquiesça, mais une vague d'appréhension l'envahit. Elle savait que cette conversation pourrait tout changer.