II - C'est pas toi, crétin, c'est Jojen Reed !

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« Lloyd, Sangster, j'aimerais que vous restiez un instant s'il vous plaît ! »


Merde. Qu'est-ce que j'ai fait ? Pourquoi il me retient avec Thomas ? Tout le monde part, et je m'approche de son bureau, Sangster sur mes talons.

« Sangster, je voulais te dire que comme tu n'as pas suivi mon cours pendant les deux années précédentes, tu vas sûrement te poser des questions sur mes méthodes de travail. C'est bien simple, j'aime laisser de la liberté aux élèves et ne pas entraver leur créativité avec des sujets. Si tu as des questions, n'hésite pas à les poser à Lloyd ici présente, c'est une de mes meilleures élèves et elle sera ravie d'y répondre. »

Je faillis exploser de rire ? Sérieusement ? Je ne peux pas m'empêcher une petite pique.

« Monsieur, si je peux me permettre, je ne suis pas sûre que "ravie" soit le mot le plus approprié... » je coupe.

Thomas me refait son sourire à la con. Putain lui j'ai de plus en plus envie de l'emplâtrer dans un mur...

« Peu importe. » finit le prof. « C'est tout Sangster, vous pouvez vous rendre à votre prochain cours. »

Ce dernier acquiesce, attrape son sac et s'en va. Je m'apprête à faire de même mais je suis interrompue par la voix du prof.

« J'ai dit Sangster, Mademoiselle Lloyd. »

Merde. Fait chier. Trop de jurons dans ma tête à ce moment-là pour que je réponde.

« Lloyd, je voulais vous dire qu'avec... tout ça... vous devriez aller consulter la psychologue du lycée... elle se ferait une joie de vous avoir en thérapie vous savez... »

Attends il est sérieux le mec ?

« Pourquoi vous me dites-ça ? » je demande.

« Vous savez très bien, Lloyd, maintenant dépêchez-vous d'aller en cours, j'ai une classe de première qui m'attend... »

Oui je sais très bien, mais je n'ai pas besoin de la psy du lycée. J'ai déjà consulté une masse de psys, croyez-moi. Mais je ne vais pas vous dire pourquoi. Du moins pas maintenant. Je m'empresse de sortir et je tombe... nez à nez avec Thomas. Il nous espionnait ?

« On t'as pas dit qu'écouter aux portes c'était mal, Sangster ? » je demande avec un air moqueur.

Il fronce les sourcils. Encore.

« Pourquoi t'as besoin d'un psy ? » il demande.

« J'ai pas besoin d'un psy, on m'a suggéré d'aller en voir un et j'ai aucune idée de pourquoi on me l'a suggéré. Heureux ? Maintenant, tu m'excuseras, mais j'ai cours ! » je râle.

Je vais à mon casier, attrape mon livre de maths, claque violemment la porte et me rend à ma salle de maths, sans jeter un seul coup d'œil à Thomas. La mauvaise nouvelle, c'est qu'on a pratiquement toutes nos classes ensemble. La bonne nouvelle, c'est qu'il essaye pas de me ré-adresser la parole de toute la journée et qu'il commence à traîner avec des cons du style bad boys du lycée ainsi que leurs pouffiasses de copines. Parfait. Il a trouvé sa place. La sonnerie me coupe dans mes pensées. Elle annonce la fin des cours pour moi, car je finis une heure plus tôt. Je vois Thomas se diriger vers une autre salle en râlant. Il doit encore avoir cours. Bien fait pour sa gueule. Je pars du lycée en rigolant, et les gens me regardent bizarrement, mais j'en ai rien à foutre.

Je rentre chez moi, j'envoie valser mes chaussures dans un coin, je balance mon sac sur mon canapé, je cherche des clopes, mon briquet et des écouteurs et je me fous dans mon hamac en fumant et en écoutant de la musique. Un hamac ? Ouais. Comme personne habite ici, j'ai un côté de mon hamac attaché à mon balcon et l'autre côté attaché au balcon du voisin... Comme je suis complètement claustrophobe, j'aime beaucoup être là. C'est difficile, je suis claustro mais également asociale...

ShadowsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant