XXII - C'est qui Wes ?

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« Mais... Connard ! » je balbutie.

Oui, la richesse de mon langage est absolument fabuleuse. Avec un regard meurtrier à mon tour, je m'empare cependant des clés et j'ouvre la porte de l'appart de mon "ami". J'entre, suivie de l'ami en question, balance mes affaires au hasard dans sa maison, parce que bat les steaks, puis je m'affale sur le ventre en étoile de mer sur son canapé. Il est plus confortable que le mien de toute façon.

« Et une place pour moi, non ? » demande la voix du blond.

Je secoue la tête contre le cuir du canapé.

« Les poulpes morts ça reste sur le carrelage. » je réponds.

J'ai à peine terminé ma phrase que je sens un poids super lourd sur mes jambes. Genre, ce con vient littéralement de me sauter dessus.

« Dégage putain ! » je crie, mais au contraire, il s'assoit tranquille sur l'arrière de mes cuisses. « Aaaaaahhhh !»

Il rigole. Parce qu'en plus ça le fait rire, l'enfoiré. J'aimerais vraiment, vraiment me retourner et lui foutre un poing dans la gueule, mais le poids d'enclume sur mes jambes m'en empêchent.

« Espèce d'obèse ! » je m'exclame, sentant mes membres s'engourdir lentement sous le poids énorme de l'autre abruti.

Il ne répond pas et on reste quelques minutes dans le silence.

« On fait quoi ? » demande alors le blond.

Je souffle.

« Bah si tu pouvais commencer par bouger ton gros cul avant que je finisse paralysée à vie, ce serait vraiment génial. » je réplique, en posant mes coudes devant moi, parce que la poitrine écrasée sur le canapé, ça défonce quand même sa race.

A mon grand soulagement, l'immense poids qui pesait sur mes cuisses disparaît soudain, quand Thomas se lève (enfin). Soulagement de courte durée, car en moins de deux, je sens mon corps soulevé dans les airs, pour finalement atterrir face contre le tapis du salon de cet enfoiré.

Je tousse et me retourne rapidement sur le dos pour voir mon putain de voisin de merde se poser tranquillou à MA place, et allonger ses jambes de girafe sur sa table basse. Dans une tentative désespérée, je saute sur ses genoux et j'essaie de l'écraser comme je peux, ce qui, admettons-le, est difficile avec mes 55 kilos tous mouillés.

Mais le cri douleur que pousse Thomas m'indique qu'en fait j'ai quand même pas tant que ça raté mon coup.

« Bordel tu veux me rendre stérile ou comment ça se passe ? » hurle-t-il.

« Stérile ou pas ça change que dalle, aucune femme voudra avoir de gosses avec toi ! » je rétorque.

Je me lève rapidement pour éviter la sentence inévitable qui va finir par me tomber dessus, je le sens, mais je me retrouve plaquée au sol, toujours par l'imposante masse de mon voisin.

« Sérieusement, c'est abusé, t'as un corps de fœtus mais t'es lourd comme un cachalot diabétique ! » je lance.

Aucune réaction. Il est tellement con que c'est trop facile pour moi de le retourner pour inverser les rôles. Le blond se retrouve donc dos au sol, moi au-dessus de lui, une jambe de chaque côté de son corps de maigrichon.

On ne dit rien, on se regarde juste. Et le téléphone sonne. Sauf que cette fois c'est pas le mien, mais celui de Thomas. Qui se trouve dans sa poche arrière de jeans. Je bugue pendant quelques minutes, jusqu'à ce que je voie la main du blond s'agiter devant moi.

« Tu permets ? » demande-t-il en me faisant un geste de la main qui me fait prendre conscience qu'il faut que je me lève si il veut répondre.

« Ah ouais, merde... » je lâche, comme une conne, avant de me lever en vitesse.

ShadowsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant