Engueulade public

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   Je n'avais jamais voulu que cela arrive. Mais cet événement s'était déroulé comme pour me rappeler l'interdiction de mon sentiment. Voilà que je me retrouvais dans l'obligation de briser un cœur, le cœur d'une personne que je voulais heureuse.


   Quelques jours étaient passés depuis l'acceptation de mes parents et les cours avaient repris. J'avais tout raconté à Eloïse qui m'avait félicité et qui s'était dit heureuse que cela se soit bien passé, ou en tout cas bien terminé.

   Angela n'était toujours pas rentrée et Clément ne semblait pas disposé à me parler. Je n'avais toujours pas compris pourquoi, ou en tout cas je ne voulais envisager aucunes possibilités, de peur de ce qu'elles pouvaient bien signifier.

   J'avais au départ respecté sa distance et son silence envers moi, Eloïse allant de lui à moi. Je lui avais demandé si c'était le fait que j'aime une femme plus vieille que moi qui avait causé cette soudaine fissure dans notre amitié, mais elle m'avait assuré que ce n'était pas le cas, qu'il avait ses humeurs et que ça lui passerait. J'avais bien pu la croire, mais ce silence en devenait insupportable.


   Lors d'un de nos entraînements de baskets, j'avais passé de nombreuses fois le ballon à Clément qui ne m'avait pas regardé un seul instant, comme si qu'il avait voulu éviter à tout prix de croiser mes yeux.

   En sortant du vestiaire, en sueur et reprenant ma respiration, un de nos coéquipier m'avait arrêté :

"Hé Lili !

-Oui ?

-Tu sais pourquoi Clément est comme ça ? Aussi distant avec toi ?

-Non, je n'en sais rien, avais-je avoué.

-C'est dommage, vous vous entendiez bien."

   Et il était repartit. C'est à cet instant-là que j'avais compris. Mon sac positionné correctement et en équilibre sur mon dos, ma veste de joggings ouverte sur un T-Shirt blanc et mes lacets faits en vitesse, j'avais couru dans la cour pour rattraper mon ami.

"Clément !"

   J'avais crié plusieurs fois son nom, sachant très bien qu'il m'entendait, mais il avait fait la sourde oreille, si bien que je m'étais planté face à lui. Il avait regardé mon front quand il m'avait enfin adressé la parole :

"Qu'est-ce que tu veux ?

-Je veux savoir c'est quoi le problème.

-Je ne vois pas de quel problème tu parles."

   Il avait avancé mais je l'avais bloqué avec mon bras.

"Tu crois que c'est ça qui va me retenir de passer ?

-Non, mais ça pourrait toujours te ralentir le temps que je te dise ce qui ne va pas.

-Je t'écoute."

   Mon ami avait regardé face à lui, m'ignorant totalement. Les adolescents qui étaient en train de quitter le lycée nous bousculer mais j'étais restée droite face à Clément.

Cœur briséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant