Dépression

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L'inattendue peut être une bonne chose, car les apparences peuvent être trompeuses.


   Je pensais aller mieux. Je pensais que le chaos avait cessé, que ce poids sur mes épaules s'était allégée. Je l'avais cru.

   Mais croire n'amène décidément à rien. J'avais fait des efforts avec tous mes proches. Je suis plus attentive pour mes parents, je suis plus bavarde avec Elizabeth et je suis plus complice avec Clément. Tout ceci n'avait pas été bien compliqué mais je n'avais tout de même pas dis non. Je l'avais fait. J'avais souris. Et sincèrement.

   Alors pourquoi tout ne s'arrêtait pas ? Pourquoi cette douleur persistait-elle ? Pourquoi ça continuait alors que pour la première fois depuis mon réveil, j'avais aimé comment je me trouvais.

   J'étais encore un peu perdue, c'est vrai. Le calme s'était évanouie pour laisser place à un chaos sans nom. Ces tambourinements dans ma tête que je n'avais pas su identifier, ces reproches que j'entendais alors que j'étais la seule, ces voix qui ne cessaient pas. Et quand j'avais commencé certains efforts, ce chaos-là s'était diminuer. Il semblait s'être apaisé. Il semblait me laisser un peu, me laisser respirer. Il m'avait laissé vivre.

   Mais il ne s'éteignait pas. Pas complètement. C'était comme une bête à l'intérieur de moi qui n'avait fait que dormir et dont les respirations régulières m'empêchaient encore de vivre. Cette bête qui ne voulait pas s'en aller, qui restait là, à attendre je ne sais pas quoi ! Cette bête que j'avais envie de détruire parce que je comprenais que je déciderais seule de ce que je veux faire ! Cette bête que je ne voulais plus voir, que je voulais qu'elle disparaisse sans ne plus jamais réapparaître ! Cette bête que je ne voulais plus entendre, que je ne voulais plus sentir. Je ne voulais plus d'elle, je n'avais jamais voulu d'elle ! Sa présence avait bien failli me séduire, mais maintenant je voulais vivre. Vivre de nouveau comme avant. Retrouver ce calme. Retrouver mes propres imprévisibilités. Faire le deuil de mon cœur. Et comprendre peut-être aussi.

   Je voulais qu'elle parte... Il fallait qu'elle parte... Elle devait disparaître pour toujours...

   Qu'est-ce que je devais faire ?

Cœur briséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant