Le choc

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   Le plus dur ce n'est pas de vouloir comprendre. Le plus dur reste de vouloir ouvrir les yeux quand on pensait les fermer pour toujours.


   La première sensation que j'ai ressenti est l'odeur. Une odeur de propre. Une odeur de médicament. Une odeur d'hôpital. La deuxième chose que j'ai pu constater, fût le bruit. Un calme étrange. Presque oppressant. Un silence que je ne méritais pas. Le troisième sens sollicité fût mon toucher. Des draps.

   Le noir m'envahissait. Je savais que je n'étais pas morte. Je le savais. Mais je n'en avais pas encore conscience. Pas tout à fait.

   Il me faudrait ouvrir les yeux. Un jour ou l'autre il faudrait que je le fasse. Que j'assume pleinement mes actes. Que je me retrouve devant les conséquences de ce que j'ai ressentit. Je suis tenter de rester immobile. De ne plus bouger et de me laisser dépérir. Le monde autour de moi ne semble pas vouloir me laisser partir. Au fond, est-ce que je veux vraiment partir ? J'avais fait l'acte, j'avais sauté. Je m'étais écrasé contre le sol et ça n'avait pas marché. Je le savais. J'étais en vie. Ouvrir les yeux c'est tout ce qu'il me restait à faire.

   L'obscurité m'empêchait de regarder ma vie. De voir ce que j'avais fait. D'assumer.

   Cet aveuglement me protégeait. Mais quel danger cachait-il ?

   Mes proches comptaient sur moi.

   Et moi je ne comptais plus sur la mort.

   Si même la faux n'avait pas su me libérer de ce que je ressentais, je devrais briser ces chaînes moi-même.

   Alors j'ouvris les yeux. Les paupières d'abord lourdes, je laissais mes pupilles s'adapter à la lumière solaire. Je respirais profondément. Intensément.

   J'étais en vie.

Cœur briséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant