Chapitre 2 : Départ

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Depuis hier, je suis enfermée dans cette chambre où je commence à me sentir à l'étroit, je n'ai aucune nouvelle de Legolas et personne ne vient me rendre visite. Le temps me semble si long , alors que tout se bouscule dans ma tête. Je vais devoir tout quitter sans espoir de revenir... Pourquoi le roi a-t'il décidé cela ? N'y avait-il pas d'autres solutions ? Cela me révolte , mais le désespoir m'accable...

Finalement, je décide d'aller me rafraichir dans ma salle d'eau, j'enlève ma robe de chambre en soie blanche et la pose sur un tabouret. Je trempe un orteil dans l'eau pour en vérifier la température, idéale comme toujours, je m'y laisse glisser avec délice. Je détache mes cheveux pour les laisser retomber naturellement sur mes épaules nues.

Je prends ma crème de bain et me l'étale sur tout le corps avant de plonger entièrement dans l'eau pour me rincer. Je sors en douceur voulant profiter au maximum de ce moment de détente. Je passe une serviette au tour de moi et retourne dans la pièce principale de ma suite pour m'habiller.

Sur le coffre au pied du lit, se trouve une robe vert clair aux manches longues que je n'ai jamais vue ainsi que mon petit-déjeuner ( lembas* avec une salade verte et une pomme ) Préparés par ma chère nourrice: Niniel , qui se tient juste à côté . Niniel est blonde elle a un visage fin et enjôleur avec des petits yeux presque noirs en amande , ce qui est assez rare ici ... Elle porte une robe jaune pâle s'arrêtant juste au dessus de ses chevilles montrant ses petites ballerines assorties.

-Bonjour Ma dame. me dit-elle tristement avec une petite révérence.

-Bonjour Niniel. Répondis-je gentiment.

-Je vous ai préparé votre petit-déjeuner, et voici une robe que j'ai confectionnée sur ordre du roi pour notre départ d'aujourd'hui.

-Nous partons aujourd'hui ?! Dis-je affolée.... Vous avez dit « notre » ? Souriais-je dans un moment de lucidité.

-Breda, je vous connais depuis toujours, je vous ai donné le sein, je vous ai vue grandir ... Je ne peux pas vous laisser aller là-bas seule. Je sais que ça vous détruirait.
-M...merc-i...Bafouillais-je les larmes aux yeux , mais ...

Elle ne me laisse pas continuer et m'offre une petite caresse réconfortante sur la joue .Elle m'aide à mettre ma robe avant de me demander de m'asseoir pour me coiffer alors que je mange. Je me retiens de crier lorsque Niniel essaie tant bien que mal de défaire les nœuds dans ma chevelure.

OOoOoOoOoOo

Je tournoie une dernière fois pour observer ma robe dans le miroir, au niveau des jambes elle se sépare en deux pour laisser apparaitre un autre tissu dans les tons bruns. Sur le bout des manches, du corset et de la longue traine, il y a des petites dorures représentant des feuilles en tout genre. Le tout, fait dans un tissu léger, doux et brillant, c'est magnifique. Même si j'aurais préféré la porter dans d'autres circonstances. Et avec mes cheveux au naturel, c'est encore mieux.

Je marche lentement dans les couloirs, respirant une dernière fois cette délicieuse odeur de chèvrefeuille, regardant chaque détail de l'architecture je ne veux oublier aucun détail.

Je reste figée sur place, il est là devant moi, mon Legolachinooouuu. Il s'approche et me dit :

-Alors, c'est le grand jour ? C'est plus une affirmation qu'une question mais je hoche la tête en murmurant un petit « oui ».

Il s'approche de moi et pose ses mains sur mes joues, je lève des yeux remplis de larmes vers mon archer préféré, et il dépose un rapide baiser sur mon front. Une larme montre le bout de son nez, mon Legolachinou (oui, c'est nul comme surnom, je sais) l'essuie d'un revers de main. A cet instant, je n'ai qu'une seule envie, le prendre dans mes bras, mais il attrape doucement mon poignet et y met un petit bracelet doré assorti à ma robe, représentant des cornes de cerfs qui se croisent comme sur le trône.

-Lorsque tu seras triste, je veux que tu regardes ce bracelet et que tu chantes notre chanson, celle qu'on nous chantait étant petits pour nous calmer, tu te souviens ? Je hoche la tête de façon affirmative. Je suis trop bouleversée pour lui répondre...Il me serre dans ses bras musclés puis brusquement il me lâche et s'en va rapidement.

C'est tout, car je crois que tout comme moi, il déteste les adieux (il faut dire que je déteste beaucoup de choses...).
Les grandes portes s'ouvrent sur Thranduil me regardant d'un air hautains, déjà en selle sur son grand cerf blanc et entouré de garde sur leurs chevaux, j'enfourche également ma monture moi un cheval appelé Indis signifiant « la lune » à cause de sa robe blanche.
Le départ se fait dans le silence total, personne ne parle. Je jette un regard en arrière pour voir Legolas sur un balcon regardant le départ , et Niniel me suivant sur Kyron , un cheval noir comme les profondeurs de la moria .Nous dépassons le pont enjambant la rivière turquoise, la forêt se dresse devant nous, belle et pleine de couleurs.

Mais plus nous avançons plus les plantes se font rares, et plus l'air semble empoisonné et lourd, les arbres sont tous à moitié morts ... Les rares plantes, ont de drôles de couleurs , elles sont vertes , noires , jaunes , mauves ... Les chemins sont recouverts par des feuilles mortes , donnant l'impression qu'il n'y en a jamais eu ici . Le plus flippant, ce sont les nombreuses toiles d'araignées que nous croisons, puisque ce ne sont pas vraiment des toiles de « petites » araignées !

-On dirait que cela vous étonne, pourtant vu le nombre de fois où vous avez dormi dehors....se moque Monseigneur grincheux !

Attendez, je rêve où il a essayé d'être drôle ? Ce doit être mon imagination qui me joue des tours...

-Vous avez un nouveau bracelet. Constate- t-il.

Je lui réponds qu'il s'agit d'un cadeau de son fils.

Nous restons silencieux un moment avant qu'il ne se décide à répondre :

-Il vous aime, un peu trop à mon goût ....

Que sous-entend-t-il? Je le déteste ... définitivement .....Il essaie de me faire pleurer ou hurler ? Je marmonne dans ma barbe (inexistante) des trucs incompréhensibles pour bien montrer ma frustration. J'inspecte alors mon bracelet je le regarde sous toutes les coutures, et je remarque de l'écriture elfique dedans : « Pour ma petite sœur » . Je souris devant cette attention , et je commence à murmurer les paroles de notre chanson. Je me questionne aussi sur ma future belle famille ? Seront-ils comme tous les nains que l'on m'a décrits? Grossiers, impolis, sales, aimant beaucoup (trop) l'argent ? Arriverai-je à être heureuse là-bas ? Et surtout , je m'interroge sur mon futur mari...

J'ai vu la lumière se dissimuler dans le ciel
Le vent m'a murmuré un soupirTandis que la neige recouvrait mes frères tombés
Je leur chanterai ce dernier adieuLa nuit tombe à présent
Ce jour prend fin
Désormais la route nous attend
Et je dois m'en aller
Au-delà des collines et sous les arbres
Par les terres n'ayant jamais vu la lumière
Le long du flux argenté ruisselant vers la mer
Sous les nuages et les étoiles
Sous la neige et les matins hivernaux
Je rejoins enfin ce chemin qui mène à la maison
Et cette route me porte enfin
Je ne peux l'exprimer
Nous avons fait tout ce chemin
Mais le jour est arrivé
De vous dire adieu
Tant de lieux explorés
Tant de peine éprouvée
Mais je ne regrette rien
Comme je n'oublierai pas
Tous ceux qui ont accompli ce chemin à mes côtés....

Même si la chanson est triste, je me sens mieux, et je suis prête à aller vers l'avant et affronter ma nouvelle vie avec pas...

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Voilà ^^ Donc pour ceux ou celle qui voudrait savoir , la chanson c'est "The last goodbye" de Billy Boyd pour le hobbit 3 !
Je tiens à préciser que lorsque les dialogues sont en gras et en italique cela signifie qu'il parle elfique , ou sidarin si vous préféré;)
Bisous ^^

Enchaînée, partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant