Enchaînée, partie 1

Chapitre 7

Je marche à pas lents à travers le dédale des couloirs, la nuit passée ayant été mouvementé. Les paroles froides de Thorin et les mots réconfortant de Dis tournant inlassablement dans mon esprit. Oh comme je m'en veux d'avoir parue si faible et abattue, révélant une partie de moi que je ne connaissais pas, ou que je ne voulais pas connaitre. Je n'aime pas laisser paraître ainsi mes sentiments, je déteste ça. Je continue de marcher dans ces couloirs tous semblables, avec ces murs semblant presque turquoise, ces filaments dorés donnant l'impression de faire partie de la roche. Ces nombreux nains tous vêtus de beaux vêtements aux allures animales, ou couvert de crasses après avoir travaillés dans les mines.

Et ce n'est pas le chant des oiseaux qui se fait entendre mais les rires fusant à travers les murs. 

La grande porte du royaume se dresse devant moi, majestueuse et puissante, de nombreux postes d'observation sont placés sur toute sa hauteur, laissant la lumière traverser les très grandes fenêtres sculpté dans la porte en pierre, ainsi qu'un vent frais qui fait voltiger le bas des drapeaux, où l'on peut voir le symbole du royaume, le trône du roi avec sur son dessus, brillante, l'Arkenstone. Le symbole de la puissance de ce peuple. Une vulgaire pierre.

-Tu es prête ? Me souffle Dis qui vient d'arriver.
-Ça dépend pourquoi je dois être prête...


Je tourne la tête vers elle. Dis se tient à mes côtés bien droite, mordant sa lèvre inférieure avec insistance, le regard baissé vers ses mains s'entrelaçant. Tout cela révélant sa nervosité grandissante, ou une grande excitation.
Je m'empresse de demander :

-Que t'arrive-t- il ?
-Regarde. Répond-elle, simplement en m'indiquant la porte du menton.

Le son du cor se fait entendre, ainsi qu'une annonce : "le prince est de retour". Le bruit strident de l'ouverture des portes laisse place à un petit groupe de nain, en selle sur de magnifiques poneys. Ce groupe ne doit pas être constitué de plus de dix hommes en armures de fer, semblant un peu rouillées sur les extrémités aux motifs triangulaires sur leur plastron ; Avec un casque cachant presque la totalité de leur visage mais laissant apercevoir des yeux presque noirs, et un petit bout de leurs barbes.
Leurs boucliers hexagonaux solidement attachés dans leur dos avec leurs armes.  L'un se détache du lot, son armure est plus brillante et il porte une cape de fourrure. C'est à ce moment que je remarque que sa monture est enfaîte un énorme sanglier ayant un pelage ressemblant, étrangement ou malheureusement, à ma couleur de cheveux caché par un casque à picots. C'est le pied !

-Alors, c'est...
- Frerin, mon frère ! Me coupe- t- elle heureuse.

Les soldats descendent de leur bête et les confie aux palefreniers. La jeune naine et moi nous approchons d'eux.

-Frerin! S'exclame-t-elle.

Le nain en question se retourne vers nous, en enlevant son casque.

-Dis ! Viens là! Prononce le guerrier avec un léger accent,  plus qu'heureux de retrouver sa sœur.

Les deux nains se prennent mutuellement dans les bras, avec une douceur attendrissante.

-Cher frère, je te présente Breda, la voleuse de salade.


Je lui jette discrètement un regard noir, qu'elle me rend par un sourire moqueur. Le nain s'approche de moi pour me serrer la main, un énorme sourire collé au visage. En le regardant, je remarque à quel point Thorin, Dis, et lui se ressemblent. Il faudrait être aveugle pour ne pas remarquer chez eux la moindre ressemblance. Les mêmes yeux, plus rieur chez Dis et plus moqueur chez Frerin. Celui-ci possède un nez plus fin, une barbe et des cheveux longs châtains foncés en bataille, collés sur son front par la sueur et un visage plus fin au trait bien marqué. Charmant.

-La voleuse de salade ? 


Je souffle :

-Longue histoire...
-Vous n'êtes pas une naine, je me trompe ?
-Elle l'est, en partie, c'est la pupille du seigneur Thranduil, elle est ici pour épouser Thorin. S'enquérit Dis.

- Quoi ? Je part seulement deux semaines et voilà que j'apprend que mon frère va se marier ! Dis Frerin visiblement choqué et amusé.