Chapitre 9

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-Etes-vous sérieuse ? interroge Thràin.
-Bien entendu !
-Cette femme est accusée d'avoir volé le roi donc de trahison envers son peuple...Le roi est intransigeant là-dessus.
-Trahison ?! M'écriais-je. Votre altesse, je suis choquée par vos paroles. Cette femme était pauvre et seule, elle travaillait sans relâche pour nourrir sa fille, elle ne s'en sortait plus, alors, elle a enfreint la loi. Mais de là à parler de trahison ! Vous savez mieux que moi de quoi est capable un parent pour sauver et protéger ses enfants...
-C'est moi qui suis choqué par vos propos, me coupe-t-il, vous êtes peut-être promise à mon fils, mais cela ne vous permet pas de me parler de la sorte. Je crois très franchement que vous avez les capacités pour être une bonne princesse d'Erebor, pas la plus belle malheureusement... Marmonne-t-il.

J'ai vraiment envie de lui répondre par une réponse bien cinglante, mais je me retiens.
Il continue : « Mais en ayant des propos pareils... »

-Je m'en excuse prince Thràin, je me suis laissée emporter par mes émotions.
-J'accepte que la petite aille voir sa mère. Souffle-t-il.
-Vraiment ?
-Oui, mais je tiens à ce que ce ne soit pas vous qui accompagne la petite au cachot, mais je vous laisse le choix de la personne...
-Merci...Dis-je retenant ma joie.

Je repars en sautillant vers ma chambre, alors que j'ouvre la porte, je tombe nez à nez avec Niniel en plein rangements. Elle porte une robe verte très claire semblant jaune près du corps, emportée avec elle de Grand'peur, car elle ne supporte pas la mode nanienne. Elle me fait rire à gigoter dans tous les sens les bras chargés de vêtements en tout genre certains essayant de se faire la malle.

-Ma dame, excusez-moi je n'ai pu m'en empêcher, pardonnez mon langage mais c'est une vraie porcherie !
-Ou est Sifna ?

Alors que je terminais ma phrase, la petite sort d'un tas de vêtements mis dans un coin en criant : « J'suis là ! » Les vêtements s'étalent tout autour d'elle recouvrant à nouveau le sol de la chambre.

-Mademoiselle ! Regardez ce que vous avez fait !

Le visage découragé de Niniel et celui de la petite faisant une petite moue ,en gonflant ses joues et faisant ressortir sa lèvre inférieure (ayant compris que sa blague n'avait pas fait rire ma chère nourrice), offre un tableau terriblement drôle.

La petite se précipite dans mes bras et je l'attrape pour la faire tournoyer, la faisant rire à gorge déployée, entraînant Niniel et moi-même dans son fou rire..
Reprenant son sérieux Niniel me demande :

-Alors, vous avez convaincu le prince Thràin ?
-Oui ! Dis-je soulagée, mais malheureusement il ne m'autorise pas à accompagner la petite....Ne me demandez pas pourquoi...Au moins il me laisse le choix de la personne pouvant le faire, mais je ne sais à qui le demander.
-Pourrais-je être cette personne ?
-Toi ?
-La mère de la petite travaille comme servante au palais, je l'ai souvent croisée et nous avons souvent discuté...Cette une femme forte et très gentille, de bonne compagnie.
-Eh bien, c'est parfait alors ! Un garde te conduira là-bas, je vais aller voir Thorin pour le lui dire, bien sûr j'aurais aimé lui annoncer une libération...
-Vous avez fait de votre mieux. Dit Niniel pour me réconforter tout en prenant la petite dans ses bras.
-Melle Breda, je pourrai avoir une histoire ce soir ?
-Bien sûr ! M'amusais-je devant son sourire dévoilant des petites dents de lait.

PDV externe

La jeune rousse erra à travers les couloirs à la recherche de Thorin. Elle se maudit intérieurement de n'avoir jamais demandé à faire la visite du palais. Même si Dis, connue pour sa langue bien pendue, lui avait révélé que Thorin passe ses dimanches à la bibliothèque, lorsqu'il n'avait pas d'entraînement ou de garde à effectuer.
Breda en fut fort étonnée, elle qui peu de temps avant, prenait Thorin pour une brute épaisse. Elle se sentit gênée par les préjugés qu'elle avait eu à l'encontre du prince nain. Mais cela la rendit aussi extrêmement joyeuse car depuis qu'elle est arrivée, la rousse n'avait pas eu l'occasion de lire. Elle qui à Mirkwood passait ses journées la tête dans les bouquins, passant des romans historiques à romantiques... Elle qui aimait tant respirer l'odeur des vieux livres que personne n'avait ouvert depuis si longtemps en passant délicatement ses mains sur les pages jaunies.
Ce serait aussi un moyen d'en apprendre plus sur l'histoire d'Erebor, pour prouver sa valeur à ses yeux et surtout pouvoir rabattre le clapet à messire Thràin.

Elle demanda plusieurs fois son chemin à des servantes, qui pour la plupart disaient ne pas connaitre l'existence d'une « pièce à bouquins » comme elles disaient. L'hybride jura intérieurement, les nains étaient des guerriers aimant vivre les batailles, pas les lire. Personne ne savait exactement à la bibliothèque se trouvait. Elle en entendit se moquer de son surnom trouvé par Dis et ayant déjà apparemment fait le tour du royaume. Elle soupira encore, faisant semblant de rien, ces remarques ne lui faisaient plus rien, et elle continua son chemin, ayant des choses plus importantes à faire...

Elle arriva devant une petite porte en bois, celle-ci semblait vieille et non entretenue, vu son état. Ce fut confirmé lorsqu'elle s'ouvrit dans un grincement qui donne des frissons à Breda. Devant elle se dressait un haut couloir, dans la roche est sculptée de petites étagères montant sur plusieurs mètres au dessus d'elle. La salle était plutôt petite comparée à la bibliothèque de la foret de Grand'peur, moins décorée et entretenue mais une aura de bien être et de calme se dégageait de la pièce. Les bougies placées un peu partout sur les tables alentours rendait ce sentiment encore plus fort. Un petit paradis, à l'abri des regards pour une fan de lecture. Il est agréable de voir, des livres de toutes les couleurs, du bleu, au rose en passant par le vert et le brun. Une grande quantité de livres ne demandant qu'à être lus. En voyant cela, tout ses soucis disparurent un instant, les livres avaient cet effet sur elle, c'était sa magie.
Finissant sa contemplation, elle se retourna vers la personne qui la regardait depuis qu'elle était entrée.
Thorin se demandait bien ce que la pupille du roi Thranduil pouvait bien faire là, il se demandait surtout comment elle avait trouvé son chemin alors que peu de gens viennent et connaissent cet endroit (Ce qui ne lui déplaissait pas, aimant être au calme). Il eu un pincement au cœur en la voyant tournoyer sur elle-même pour admirer cet endroit avec un regard d'enfant devant une démonstration de magie. Le même qu'il avait eu lorsqu'il avait découvert tous ces livres.

-Vous cherchez quelque chose ? Se décida-t-il à demander.
-Oui, je vous cherchais. Dit-elle en insistant bien sur le « vous ».
-Moi ? Pourquoi ? Demanda-t-il interloqué.
-J'ai parlé à votre père, au sujet de la petite Sifna ...
-Vous n'êtes quand même pas allée lui demander de faire libérer la mère ? La coupa-t-il.
-Laissez-moi finir ! Oui, j'ai été lui demander et oui, il a refusé. Je sais que j'aurais dû m'en douter , mais au moins j'ai essayé...Mais il a quand même accepté que Niniel accompagne l'enfant voir sa mère, ce soir.

-Eh bien, c'est déjà ça...je suis désolé que vous n'ayez pu obtenir plus. Si vous voulez je lui reparlerai de faire libérer cette pauvre femme, lorsque je le verrai.
-Oh , ce serait formidable ! Je vous en remercie beaucoup.
-Vous voulez autre chose ?

Breda qui avait détourné les yeux, les reposa automatiquement sur lui à l'entente de ces mots avec un grand sourire, illuminant la pièce.
Les deux jeunes gens passèrent leur journée ensemble à lire, Thorin présenta de nombreux livres à Breda, la plupart parlant de l'histoire d'Erebor. Assis à l'une des tables, un nombre incertain de bouquins devant eux. Le prince lui avait fait de très beaux résumés de ces livres, lui donnant envie d'en savoir plus. Finalement, il lui avair conté toute l'histoire de son peuple, lui montrant de nombreuses peintures, écrits, croquis...

Il lui avait parlé de cela avec passion et joie, un éclat de fierté dans les yeux, qui fait frissonner la jeune hybride, et lui donnait envie de l'entendre parler pendant des heures et des heures. Elle pouvait voir chaque moment apparaitre à ses yeux tant cela était bien raconté et agréable, tellement ses descriptions étaient détaillées. Elle buvait chaque mot sortant de sa bouche.

« Les nains de la Moria réveillèrent par accident un Balrog qui ravaga leur cité et contraint les survivants à l'exil. Leur roi Thráin Ier les conduisit jusqu'à la Montagne Solitaire en 1999. Il y découvrit la Pierre Arcane et décida de s'y installer. Cependant, après sa mort, en 2190, son fils Thorin Ier quitta la Montagne pour s'installer dans les riches Montagnes Grises, où d'autres exilés de la Moria s'étaient installés et prospèraient.
Mais les nains des montagnes grises se firent attaquer par des dragons. Le roi Thrór, et certains survivants revennirent à Erebor. Le Royaume sous la Montagne connaît maintenant une période prospère, notamment grâce au commerce avec les hommes de la ville de Dale, se trouvant dans la vallée que la montagne surplombe. »

Ils se mirent à échanger leurs connaissances, à parler de leur vie respective avant leur rencontre. Etrangement ils ne se disputèrent pas, non, ils étaient même heureux de pouvoir échanger. Jusqu'à arriver à un autre genre de conversation.

-J'ai remarqué que vous avez envoyé une lettre à Mirkwook.
-Oui, mais je ne vois pas en quoi cela vous concerne.
-Eh bien, si mon grand-père vient à décider que vous feriez une bonne princesse naine, nous nous marierons et je tiens à savoir à qui vous envoyez des lettres.
C'était la première fois qu'ils en venait à ce sujet.
-Oui, mais tant que cela n'est pas confirmé, ma vie privée reste ma vie privée.
-Y'a-t-il un autre homme ?

Breda faillit faire une crise cardiaque en entendant ces mots.

-Il n'y a jamais eu d'homme...même si cette lettre était adressée au prince pour qui j'ai une profonde affection.
-Vous l'aimez. Affirma-t-il.
-Je ne peux en entendre plus ! Je viens de vous dire qu'il n'y avait jamais eu d'homme, et je ne vois même pas pourquoi je vous dis cela. Car je n'ai aucun compte à vous rendre ! Balbutia-t-elle.

Les joues de la demi-naine prirent une teinte de rose plus prononcé que d'habitude.

-Je m'excuse, j'avoue avoir été plus qu'indiscret...Mais j'ai l'impression d'être jaloux des hommes qui vous approchent et arrivent à vous faire sourire. Et une question me hante depuis quelques temps : Si vous m'aviez rencontré plus tôt et que nous n'avions pas été promis l'un à l'autre, auriez-vous accepté de m'épouser ?

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Voilà voilà !
ça vous a plu ?
loooovvvvveeee

Enchaînée, partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant