Chapitre 12

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Je le regarde fixement, et je décide de ne pas me laisser aller. Je vaux mieux que ça D'un seul coup je passe du tout au tout. Et ma colère se dirige vers Louis. J'ai pas le droit de pleurer parce que mon meilleur ami vient de me trahir. Parce que oui, c'est traitre de tenter sa chance auprès de mon crush. Je cligne des yeux, ravale toutes les larmes salés que j'allais verser et tourne les talons.


"J'espère vraiment qu'aucun bus ne sera disponible dans la ville et qu'Harry refusera de te reconduire. Ou non, en faites. J'espère qu'il te fera tomber amoureux de lui et qu'il te brisera le coeur."


Je dis ça sans me retourner, juste avant d'entrer dans la voiture. Je vois sa veste et son amande, mais je m'en fou. Je démarre. Louis m'apparait sous le choque dans le rétroviseur, et sérieusement je sais pas ce que je dois faire. Avant j'aurais été voir mon meilleur ami pour lui pleurer cet incident, lui raconter qu'un proche allait sortir avec celui que j'aimais depuis deux ans. Sauf que c'est lui, en réalité, qui m'a fait ça. La route est brouillée, et si une musique mélodramatique passait a la radio, je pourrais croire que je suis l'héroïne d'un film. J'imagine que c'est pour ça que je ne l'ai pas allumée.


Je me gare dans mon allée, et je me refugie dans ma chambre. Mon père n'est pas là, son déplacement a été prolongé vu que je n'y vais pas. Et pour l'instant, tant mieux. Enfin peut être pas. Parce que j'aurais aimé en parler a quelqu'un.

Je tiens maladroitement mon portable, le tripotant du bout des doigts. Peut être que je devrais appeler Maggie ? Pourtant elle m'a clairement dit qu'elle n'aimait pas beaucoup les gens, je la derangerait surement. Zayn ? Mais il ne me parle que pour un pari désormais. Le pari, il a vraiment pris ça au sérieux? Surement pas au final. Le contact du métisse emplit l'écran et je ne sais pas. En ce moment c'est une habitude, ne pas savoir. J'effleure l'inscription "appeler", et finalement j'appuie.


"Allo?

-Salut, c'est Emma.

-Je sais, ton nom s'affiche sur l'écran, se moqua le brun.

-Je... Je voulais savoir comment tu allais, tu sais depuis le..."


Le blanc dure ce qui me parait être des heures. Je cherche les mots, et ils se perdent dans ma bouche. J'aurais pas du l'appeler.



"L'incident, je conclus.

-Avec ton ami?

-Il y en a eu d'autre?

-Non, non, m'assura mon interlocuteur, et oui ca va, je veux dire, il est arrivé dos a moi et il m'a poussé, j'ai pas eu le temps de réagir.

-Je suis encore désolé, c'est un tel idiot!

-Ca va, vraiment.

-Non ça va pas Zayn! C'est un connard qui ne sait réfléchir qu'avec ses poings et je...

-Arrête de crier, et je crois qu'il te protège, me coupa-t-il.

-C'est de lui qu'il devrait me protéger, marmonnais-je.

-Hein ? Il te frappe ?

-Quoi? Non! Bien sur que non! Je dois te laisser."



Je raccroche sans lui laisser le temps de répondre. Mon téléphone valse contre mon oreiller, et ma tête l'imite mais sur le matelas. Sérieusement, je n'ai jamais eu un début d'année aussi merdique. Déjà le bahut me déteste, Harry est apparemment gay, Louis lui court après, et je suis censée donner une fête ce samedi.


J'hurle presque a la remémoration de ce détail. Je devrais peut-être l'annuler. C'est vrai, recevoir tout ce monde alors que j'ai l'esprit totalement défoncé. J'ai juste envie de m'enfiler trois tonnes de glace en regardant la belle et la bête. Ou bien je dois justement donner cette soirée, boire jusqu'a temps de réellement m'éclater et perdre les pédales. Louis serait trop fière de voir que j'ai été faible.


Ouais je vais la faire cette putain de fête, et je vais faire en sorte que mon coeur soit sous anesthésie grace au plus puissant des remèdes, l'alcool.


Destructive WavesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant