Un voyage sans fin

Ce n'est qu'un au revoir...

Église de Saint Antoine, France 2015

"Nous sommes tous réunis ici, dans la maison de Dieu pour rendre un dernière hommage à Jonathan et Alice Leroy. Eux qui nous ont quitté trop tôt.... "

Nous pouvions réussir à entendre les pleurs des familles, amis ou même connaissances derrière les saintes paroles du père Monaghan. L'église était de style gothique, très sombre. Il y avait au premier rang la famille, mais surtout les enfants des victimes, Elisabeth et Kathleen sa cadette.
Leurs visages étaient vides, dénués d'émotion, elles ne pleuraient pas, elles enduraient la cérémonie.
Au bout d'une dizaines de minutes le père Monaghan appela Elisabeth à l'autel pour prononcer quelques mots. Celle-ci se leva, le regard toujours aussi inexistant, encore sous le choque et l'incompréhension de la situation.
Une fois devant eux, elle sortit un bout de papier où était rédigé un discours. Tous les regards la fixait remplis de compassion et de pitié...

- Bonjour à tous, tout d'abord laissez-moi vous remercier, moi et ma famille d'être venus aujourd'hui en ce jour si funeste. Papa et maman auraient vous voir ici, mais peut-être pas dans ce genre de situation.. dit-elle avec un brin d'humour. Je tenais à partager avec vous un souvenir qui me tenait à cœur :
C'était un soi d'automne, ils étaient partis dîner en nous laissant seules à la maison. J'avais seize ans et Kathleen en avait neuf. Je préparais à manger lorsque Katie poussa un énorme cri dans le salon, je me suis donc précipitée à son chevet pour m'assurer que tout aller bien.
Une fois près d'elle, je me rendis compte que notre chienne Oréade, était étendue par terre ne montrant plus aucun signe de vie. Nous étions effondrées. Nous sommes restées près d'elle toute la soirée.
Au retour de nos parents, nous l'avons enterrée au fond du jardin près du pommier. Nous lui avions préparé une cérémonie pour lui dire adieu, elle était d'ailleurs, très proche de celle-ci d'ailleurs, si ce n'est que nous étions en plus petit comité.
Plusieurs jours s'étaient écoulés mais Katie était toujours aussi inconsolable. Alors, pendant le repas mon père lui expliqua qu'Oréade était dans un plus bel endroit avec ses amis, sa famille et tous ses congénères. Que là bas il y avait pleins d'os et de jouets différents ! Alors une fois son explication faite, elle lui demanda avec le sourire retrouvé s'il y avait une vie après la mort. Il lui adressa un large sourire et acquiesça : " Tu sais ma puce, la mort n'est qu'une porte vers un autre univers encore plus exceptionnel et rempli de surprise que celui ci, il y a par exemple plein de licornes et de châteaux dans les nuages que tu n'oserais l'imaginer ! C'est pour cette raison qu'il ne faut jamais pleurer ceux qui sont partis car ils sont désormais dans un monde meilleur où la magie et l'insouciance prônent sur tout !

À la fin de ces mots Lise était en pleure. L'évocation de ces souvenirs faisait ressurgir la nostalgie qu'elle avait gardé en elle. Après avoir repris son souffle, elle continua :

Alors voilà Papa Maman, c'est comme ça que je vous imagine : dans un monde remplis de merveilleuses choses, dans une de ses fameuses maisons en nuage, élevant tout un tas de licornes bleu, et rigolant de plein cœur tout en veillant sur nous tous en permanence ! Expliquât-elle en souriant, les yeux fermés imaginant la scène ! Aujourd'hui je ne vous dis pas adieu, car je sais qu'on se reverra tôt ou tard, même si cela doit attendre des années, j'attendrais... on attendra, je vous le promets. Et quand cela sera fait, on pourra enfin reprendre notre souffle !

À la fin de son discours, Lise jeta un œil sur sa sœur cadette avant de s'arrêter devant les cercueils, " Ne pas pouvoir vous serrer dans mes bras sera pire que l'enfer... mais je l'affronterai je vous le promets, moi et Katie on le surmontera ! Au revoir Papa maman vous nous manquerez désespérément, et douloureusement " Elle caressa une dernière fois les cercueils avant de repartir s'asseoir près de sa soeur. Elles se serrèrent mutuellement dans leurs bras pendant que le cortège débuta.

Merci à tous de votre lecture pour ce début d'aventure ! Cela ne fait que commencer...