Un voyage sans fin

Un cauchemar un peu trop realiste...

-  John j'ai dit non ! Le sujet est clos !

- Elle est assez grande pour connaître la vérité Alice ! Rétorqua d'une voix grave un homme.

La scène se passait dans une cuisine américaine, une femme brune, la quarantaine était en train de couper des poireaux, haussée sur des talons de taille moyenne. En face d'elle se trouvait un homme du même âge, châtain clair d'au moins 1m83. Tous deux se disputaient sur un sujet qui leur tenait à cœur. La femme était d'une élégance rare, elle portait un polo Ralph Lauren bleu avec un petit foulard autour du cou. Préoccupée elle ne quittait pas des yeux son couteau pour ne pas à avoir à affronter le jugement de son mari.

- Écoute chérie, reprit son mari d'une voix douce en s'avançant près d'elle. Elle va bientôt avoir 18 ans, on ne peut pas lui cacher la vérité indéfiniment. De plus si elle l'apprend d'elle-même, ça ne fera qu'envenimer la situation. Lui expliqua-t'il en l'enlaçant par-derrière.

- Me dire quoi ? Intervint une jeune fille depuis les escaliers qu'elle venait de descendre. Elle était habillée avec une chemise à carreaux et une jupe trapèze par-dessus, elle avait les yeux marron verts et une bouche assez pulpeuse. Si des inconnus les avaient vus sa mère et elle, ils auraient sûrement trouvaient que toutes deux se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, de par leurs chevelures mais aussi de par leurs caractères respectifs.
Le mari et la femme se regardèrent pendant un moment affolés, "qu'allons-nous lui dire ?" "Comment le prendrait-t'elle ?" "Devons-nous lui mentir ?" Toutes ses questions se traduisaient dans leurs regards. Alice dressa alors un grand soupir et ferma les yeux pendant un moment pour se convaincre que ce qu'ils s'apprêtait à faire était bien la bonne décision.

- Papa, maman, est-ce que ça va ? Vous êtes très pâles. On dirait que vous venait juste de voir un fantôme ! Dit la jeune fille en ricanant, tout en allant prendre un soda dans le frigo américain. En passant, elle embrassa sa mère sur la joue et son père par la même occasion.

-Mon cœur je pense qu'il faut que tu t'asseyes. Demanda son père en lui indiquant la chaise à côté de lui. Ta mère et moi devons te parler de quelque chose d'important. Repris-t'il en inspirant un bon coup.

- Arrêter, je vais vraiment finir par m'inquiéter ! Les avertis-t'elle, avant de s'asseoir sous la pression des regards insistants de son père.

- Bien. Murmura sa mère avant de se passer la main dans les cheveux. Ton père et moi t'aimons plus que tout au monde! J'espère que tu le sais ?

- Oui bien sûre ! Mais si c'est à propos de ma fête d'anniversaire, vous savez ce n'est pas très grave si vous n'en avez pas organisé une, je ne vous en voudrai pas ! Insista-t'elle en regardant son père avec un petit sourire narquois.

- Si seulement c'était ça.... Soupira sa mère en s'approchant de sa fille.

- Ton père et moi, nous avons toujours voulu avoir des enfants, seulement il s'est avéré que c'était plus difficile que ce que l'on pensait. On a tout essayé, les inséminations, les injections et même la fécondation in vitro... Mais rien n'a fonctionné.
Et un jour un ami nous a parlé d'adoption... Puis, avec le temps cette option nous paraissait interessante, alors nous sommes allés au centre Sainte victoire, un foyer pour enfants abandonnés ou nés sous X.
Nous avons rempli tous les formulaires et avons entamé toutes les procédures. Mais le temps passait et notre rêve de pouvoir un jour dorloter nous échapper un peu plus.
Et puis au moment où nous avions perdu tout espoir, le centre nous a appelé pour nous annoncer qu'une disponibilité venait de se faire. Raconta Alice en se mettant à genoux face à sa fille, elle avait les larmes aux yeux alors que sa fille, elle, ne comprenait absolument rien.

- On a pris nos clés et on a sauté dans la voiture, et quand nous sommes arrivés une soeur nous attendait avec un bébé dans les bras. Cet Enfant était un véritable miracle, c'était une petite fille dans ses petits habits roses et ses chaussons gris. Sanglota la mère en serrant fort les mains de sa fille.
Quand nous avons demandé d'où elle venait, la soeur nous a expliqua qu'elle était survenue de nulle part, tel un ange. C'est une none qui l'avait trouvé, mais le plus incohérent c'est qu'elle était dans son armoire, elle était dans un petit couffin, sans rien, ni un mot, ni même un bijou.

- De là, ta mère et moi nous sommes regardé et avons décidé de l'adopter, nous savions que cette petite princesse allait changer nos vies pour toujours. Elle était tellement belle avec ses petites joues et sa petite bouche. À peine nous l'avons prise dans nos bras que nous savions que jamais on ne serait capable de l'abandonner, nos cœurs regorgeaient déjà d'un trop-plein d'amour pour elle. Déclara le père en regardant sa femme avec amour.

- Attendez ! Je ne comprends pas.....Pourquoi vous me dîtes ça ? Demanda la jeune fille en bégayant. Elle se releva précipitamment de la chaise en apercevant le regard révélateur de son père.

- C'était toi ! Avoua-t'il en essayant de s'approcher d'elle sans succès. Ses paroles eurent l'effet d'un tsunami émotionnel pour l'adolescente, elle avait l'impression qu'on venait de lui enfoncer un coup de couteau dans le coeur.

- C'est un cauchemar.. Murmura-t'elle. Tous ses mensonges pendant 18 ans ! Ma vie n'est qu'un mensonge ! Articula-t'elle en accentuant le ton.

- Chérie laisse-moi t'expliquer ! Intervint sa mère en se précipitant vers elle.

- Non!  Ne m'approche plus! Vous êtes des menteurs! Je ne veux plus jamais vous revoir vous m'entendez!! Jamais!
Hurla t'elle en ouvrant la porte d'entrée afin de s'échapper de cet endroit de mensonge, laissant derrière elle deux parents totalement chamboulés et déboussolés..

- Elisabeth attends, je t'en prie ! Cria sa mère en pleurs se précipitant sur la porte.

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- Elle bouge ! Elle est vivante ! S'écria Legolas en examinant les mouvements irréguliers du corps de l'humaine, on aurait dit qu'elle était entrain de faire un cauchemar.