Le monde d'à côté | tome 1 : Le loup blanc { En pause }

Chapitre 4

Une voiture grise est garée devant la maison inhabitée en face de chez moi. Je m'approche discrètement de la fenêtre et remarque qu'il y a une silhouette à l'intérieur de la voiture. Au bout de quelques secondes elle sort de la voiture. C'est un jeune homme brun, grand d'environ dix-huit ans et plutôt sexy. Il observe pendant quelques instants la maison en face de chez moi et prend des cartons dans sa voiture. Il rentre ses cartons dans la maison et se met devant, à observer les alentours.
J'entends un bruit dans ma chambre et retourne ma tête, mais il n'y a rien. Je retourne ma tête vers la fenêtre et je croise le regard du jeune homme. Je baisse ma tête sous ma fenêtre. Ses yeux, ses yeux marron noisette, jamais je ne les oublierai. Au bout de quelques minutes, j'entends un bruit de moteur et puis plus rien. Je relève ma tête, il n'est plus là, il est parti. Je m'allonge sur mon lit, j'envoie des messages, je regarde mes notifications et ma porte s'ouvre. C'est ma mère, je recule, elle me regarde avec un air désolé. Elle hésite quelques instants, elle cours vers moi et me prend dans ses bras. Je suis surprise, elle ne m'avait jamais prise dans ses bras auparavant. Elle met mes cheveux blonds derrière ma tête en les caressant et me regarde.
- Je suis désolée pour hier, je... je ne voulais pas dire de... de méchancetés, m'avoue-t-elle avec pitié.
- Et bah, n'empêche que tu l'as dit, je répond sèchement. Elle me regarde perplexe en essayant de trouver d'autres excuses.
- C'était un test, je suis désolée que ça ait mal tourné. Voyant que je ne réponds pas, elle me reprend dans ses bras. Je sais que ce n'était pas un de leurs tests, elle veut juste rejeté la faute sur quelque chose. Elle met ses mains sur mes épaules et me dit :
- Je sais que tu t'en fiche de mes excuses, alors je veux que tu me promettes une chose, une seule chose ! Essaie d'améliorer tes notes. Blabla, blabla pff tu parles ! T'es pitoyable ! Je lâche un soupir.
- Je te le promets. Elle me sourit.
- Bien, et n'oublie pas ce que nous t'avons toujours dit, Stay Strong, ne fait confiance à personne, même pas à nous, ne fait confiance qu'à toi-même.
Stay Strong, ces deux simples mots résonnent comme un écho dans ma tête. Et oui, ma vie se résume à ces deux mots, aux phrases de mes parents. Ne fait confiance à personne, n'aime personne. Et à leurs tests, je dois contrôler ma colère, accepter de tuer n'importe qui même ma propre mère, me battre avec mon père jusqu'à qu'il perde connaissance. Ils disent qu'ils sont fières de moi, que je suis meilleure qu'eux, que c'est pour mon propre bien, mais, tout ce qu'ils ont réussi à faire de moi, c'est une machine à tuer.
Elle part de ma chambre en fermant ma porte doucement, les mots Machine à tuer résonnent dans ma tête. J'entends, encore et encore, ces mots dans ma tête. Je lâche un sourire. Être décrite comme une machine à tuer, me fait sentir invincible, dangereuse. Ce qui me fait repenser à cette nuit.

Il pleuvait, comme d'habitude, mon père m'attendait dans la voiture. Je ne savais pas ce que je devais faire, d'habitude, il me donnait des instructions, mais, là rien, alors je pensais que c'était un de leurs fameux tests. J'observais les alentours, c'était une ruelle froide et humide, où il n'y avait personne. Je levais les yeux en scrutant le ciel noir, je distinguais quelques nuages et la douce lumière de la pleine lune. Soudain, je le voyais, tapit dans l'ombre, il ne bougeait pas, j'avais l'impression qu'il m'observait. J'essayais les gouttes de pluie sur mon visage, je n'avais pas peur mais j'étais mal à l'aise, je n'arrêtais pas de me tortiller. J'entendais des petits grognements, je ne savais pas d'où ils provenaient, peut-être de lui ? Peut-être était-il fou allié ? J'étais perdue.