Au bout d'une semaine, je décide de retourner au lycée. Dès que je pousse les portes, tout le monde s'arrête de parler, de rigoler, de s'amuser. Ils me fixent tous, sans exception comme si j'étais un extraterrestre. Et puis, des gens commencent à venir vers moi, ils me prennent dans leurs bras en me disant qu'ils sont vraiment désolés ce qu'il est arrivé à mes parents. Bien que je déteste ça, que j'ai une folle envie de les égorger, je ne me débats pas, je dois être comme une fille qui vient de perdre ses parents tragiquement. Holly arrive vers moi en courant, elle me prend dans ses bras, les yeux en larmes, ses boucles blondes cachant la moitié de mon visage. Au bout de quelques secondes, elle me lâche enfin, Léna me prend à son tour dans ses bras, sans dire un mot. Sa mère était morte d'un cancer lorsqu'elle avait six ans, elle sait ce que ça fait. Les gens pensent toujours qu'ils nous réconfortent en nous disant des mots doux ou en nous disant que c'étaient des bonnes personnes, en fait, ils ne font que nous rendent encore plus triste car ça nous rappelle le moment où nous les avons vu pour la dernière fois, allongés dans un cercueil et la douleur que ça fait en les voyant ainsi.
*
Je fixe la fenêtre, je n'écoute pas le cours, je ne sais même pas dans quel cours je suis, peut-être mathématique ou bien histoire, je m'en fous complètement. Je réfléchis à ce que je pourrais faire maintenant que j'ai " une nouvelle vie ", je pourrais arrêter de tuer des gens, penser à mon avenir, avoir des enfants, avoir un travail, être normale mais je ne veux pas cette vie je veux continuer à tuer des gens, j'aime ça ! Je continue de fixer désespérément cette misérable fenêtre mais le professeur me sort de mes pensées :
- Oberry, pouvez-vous nous donner la réponse ?
- Hum, que...qu'elle réponse ?
- Combien de victimes a fait la bataille de Camden ?
- Hum, je... je...
- Alors ?
- 250, répond une voix familière et masculine derrière moi. Je me retourne et vois le garçon de la forêt, Thomas.
- Merci monsieur Jacobs, quant à vous mademoiselle Smith, veuillez apprendre vos cours la prochaine fois au lieu de penser à vos petits problèmes d'adolescents. Soudain, tout le monde s'arrête de parler, un silence glacial envahit l'atmosphère. Le professeur hausse les sourcils comme s'il ne comprend pas ce qui se passe. Quelqu'un décide de briser le silence :
- Ses parents sont morts, monsieur...*
Je suis aux casiers, je sens une présence derrière moi. Je me retourne et vois que c'est Thomas Jacobs, le garçon de la forêt. Il prend un des livres qu'il y a dans mon casier, ce qui m'énerve :
- The mortal instruments, la ci..., il n'a pas le temps de terminer sa phrase, que je le lui arrache des mains et ferme brusquement mon casier. Je marche rapidement pour l'éviter mais il me tire par le bras. D'un seul geste, je mets mon bras contre son torse en le poussant avec violence et il se retrouve contre les casiers. Il me regarde pétrifié.
- Arrêtes de me suivre ! je lui crie avec rage.
- Je voulais juste te souhaitais mes condoléances pour tes parents... et pour ta tante aussi. Et oui, ma tante aussi est morte. D'après la police scientifique, elle se serait faite attaquer par des animaux mais pas comme ceux qui ont attaqué mes parents car elle, elle n'était pas vidée de son sang mais juste quelques traces de morsures. Ils pensent que ce sont des coyotes qui l'ont tué.
Je plonge mes yeux bleus dans les siens. Au bout de quelques secondes, je lâche mon bras et sors du lycée.*
Il commence à faire nuit, je suis sur mon lit dans cette chambre dont je n'arrive toujours pas à m'habituer. Je lis un livre, qui aurait pu imaginer qu'une psychopathe comme moi aimait lire des livres ? Je l'ignore moi-même, c'est juste que... ça me détend. Je pause mon livre et fixe la forêt à travers la fenêtre, j'ai envie de l'explorer. Chris et les autres ne sont pas là, il n'y a que Gage, une fille réservée et mystérieuse, un peu plus âgé que moi, pas très grande, avec des cheveux bruns soyeux et parfaitement bouclé et des yeux verts pistache. Je lui ai demandé des centaines de fois où ils étaient allé, à chaque fois elle m'avait répondu que ce n'était pas mes affaires. Alors, ça ne lui dérangera pas que je parte faire une petite promenade ! J'ouvre ma fenêtre, escalade le mur et pars dans la forêt.
La lumière de la pleine lune éclaire toute la forêt, il n'y a aucun bruit hormis le craquement de la neige à chacun de mes pas. Derrière des buissons enneigés, j'aperçois une cabane en bois, je m'approche. La porte est fermée à clef, je regarde tout autour de la cabane et je vois une fenêtre, juste assez grande pour que je puisse passer. Je prends une pierre, j'enlève la neige qu'il y a dessus et la balance sur la fenêtre qui finit par se briser en mille morceaux.
Une fois à l'intérieur, je vois plein de vieux objets, il y a des jouets en bois, des vieilles horloges, et... tiens, un arc. C'est un grand et majestueux arc en bois, je trouve quelques flèches derrière une vieille et poussiéreuse maison de poupée. Je ressors de la maison, tenant mon arc. Je vois une chouette sur une branche d'un des nombreux sapins, je me rapproche doucement en tendant mon arc. Je m'apprête à tirer la flèche qui traversera le corps de cette misérable petite chouette mais un bruit attire mon attention.
Je vois les feuilles d'un buisson bougé, je ne bouge plus et tends mon arc. J'entends un grognement provenant du buisson, je ne lâche pas du regard le buisson. Soudain, une patte blanche dépasse du buisson puis un corps musclé et poilu se détache de l'ombre, le loup blanc. Je desserre mes doigts de l'arc et le pose sur le sol enneigé. Le loup s'approche rapidement mais en se méfiant quand même de moi. Je m'accroupis pour me mettre à sa taille, je tends ma main vers son museau. Je sens son pelage mouillé sous mes doigts, il me fixe avec ses yeux couleur émeraude, comme s'il cherchait dans mes yeux, la moindre trace de compassion et de douceur. Alors, qu'il sait qu'il n'en reste que des cendres.
*
En revenant à la maison, je me rends compte que je n'ai plus de clopes. Je prends les clefs de voiture de Gage et monte dans sa voiture. Mes parents n'ont jamais voulu m'acheter une voiture alors que j'avais le permis. Je m'arrête devant une petite épicerie. J'attends vers le comptoir, en appelant le commerçant :
- Y'a quelqu'un ? Seul le silence me répond. Comme ma patience a des limites, j'ouvre la porte derrière le comptoir et regrette aussitôt. Je vois un homme couché, même tapi dans l'ombre je sais qu'il est mort mais quelque chose ou... quelqu'un boit son sang !Dès qu'il me voit, il s'arrête de boire le sang et se lève en allant vers moi. Je referme la porte mais il la défonce aussitôt. Je cours à travers le magasin, cherchant quelque chose pour le tuer, je prends une bouteille de verre et la casse pour pouvoir lui couper la gorge. Mais je n'ai pas le temps de bouger qu'il arrive par-derrière et me soulève par le cou. C'est un homme pas très grand, aux cheveux roux virant sur le ch... J'ai déjà vu cet homme ! C'était l'enquêteur qui était venu me poser des questions sur la mort de mes parents, l'inspecteur Evans. Mais, ses yeux sont noirs, entourés par des sortes de veines aussi noires, ses dents sont longues et pointues, sa bouche et son tee-shirt sont couverts de sang.
- Tu pensais pouvoir t'en allais comme ça, il s'exclame. C'est alors qu'avec la moitié de verre je lui coupe le bras. Il me relâche à cause de la douleur et je cours aussi vite que je peux, pas pour m'enfuir, non mais pour trouver quelque chose pour le tuer. C'est alors, que je me souviens que j'ai laissé un flingue dans la voiture.Mais je n'ai pas le temps de sortir du magasin, qu'avec une rapidité phénoménale, il me rattrape et me saute dessus. Je m'écroule sur le sol, je lui mets un coup dans le visage avec l'arrière de ma tête et me relève en une seconde. Cette fois je ne fuis pas, au bout de quelques secondes, il se relève. J'observe son bras droit il n'a plus rien ! Pas l'ombre d'une égratignure !
- C'est un geste audacieux de rester, peu de personnes le feraient, il me dit en faisant craquer son coup, maintenant tu n'as plus aucune chance de t'en sortir vivante.
- Tu crois ça ? À ces mots, je lui jette mon petit couteau que je garde tout le temps dans la poche intérieure de ma veste, tout droit dans le coeur même si je sais qu'il ne mourra pas, ça va le ralentir assez longtemps pour que je puisse le tuer. Il retombe sur le dos, je me mets sur lui de sorte qu'il soit paralysé et je prends sa tête entre mes mains et la frappe contre le sol. Deux fois, trois fois, je le sens il s'affaiblit, il va mourir. Du sang coule de l'arrière de sa tête.
- Je vais mourir et tu vas réussir à t'échapper. Mais, ils finiront quand même par te trouver et cette fois, tu ne pourras pas t'échapper. Je continue de frapper sa tête contre le sol, il continue sa dernière phrase, ils te trouveront, parce que tu es importante Oberry !
À peine il dit ces paroles que l'arrière de son crâne s'ouvre laissant un sang noir couler abondamment sur le sol froid.
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Le monde d'à côté | tome 1 : Le loup blanc { En pause }
Paranormal" Ne fais confiance à personne, n'aime personne, ne t'attache à personne ". Voilà à quoi se résume la vie d'Oberry Smith, c'est ce qu'elle s'interdit depuis sa plus jeune enfance, du moins, sa nature lui interdit. Les meurtriers comme elle , passent...