Chapitre 14

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  La flèche finit par arrêter sa course sur une branche d'arbre.
- Réessaye, je lui dis en enlevant la flèche de l'arbre. Je lui lance la flèche et il la rattrape, il tend l'arc à double courbure, il dégage ses épaules et tire. La flèche passe à côté de la cible, vole pendant quelques secondes au-dessus des arbres avant d'atterrir dans un buisson.
- L'arbalète était plus facile, m'affirme Kai avec une voie enrouée en essuyant son front avec son bras.
- Apprendre à se servir d'une arbalète est un jeu d'enfant, je déclare.
Je me redresse et laisse échapper un soupir. Je me mets derrière lui pour l'aider :
- Inspire profondément, répartis ton poids sur tes deux pieds, prends l'arc avec ta main gauche ( je mets lentement ma main gauche sur la sienne pour l'aider à prendre l'arc correctement ). Maintenant, place l'encoche de la flèche sur la corde et tend l'arc, je sens son souffle contre mes cheveux, je fond mes yeux dans son regard perçant, j'aperçois ses lèvres sensuelles, tremblotantes, je me détache de lui. Tire.

  Il tire, la flèche atterrit au milieu de la cible. Il se retourne pour me faire face et sourit, un sourire magnifiquement sûr de lui avec une petite pointe de timidité laissant apparaître une fossette au creux de sa joue. Je suis assise sur une pierre et lui il est debout, ce qu'il rend sa silhouette encore plus majestueuse et incroyablement mince, il lâche :
- On dirait que je m'améliore.

  Il met sa tête dans ses bras, je sens qu'il m'observe du coin de l'oeil ce qui me rend étrangement nerveuse. Il redresse sa tête comme s'il avait eu une illumination, il fouille dans la poche de son jean et sort une boîte noire légèrement rayée.
- Joyeux anniversaire, il tend la boîte vers moi pour que je la prenne. Je souris à son égard et ouvre la boîte. Je découvre un pendentif améthyste avec une pierre semi-précieuse remplis de nuances de violet et de bleu, comme si on avait réussi à mettre dans cette petite pierre toutes les couleurs de l'univers. Kai m'attache le pendentif autour du cou, un petit frisson parcourt mon corps lorsque la pierre froide retombe à quelques centimètres au-dessus de ma poitrine.

  Je tourne ma tête vers lui et ne peux m'empêcher de laisser échapper un petit sourire. Sans que je ne sache pourquoi, je pose ma tête sur son épaule carrée. En hésitant il entoure ma taille de son bras gauche musclé. Nous observons le soleil embrasser l'horizon, les innombrables nuances de bleus et de roses et pendant quelques secondes, nous arrêtons de penser tout simplement. Même si je suis une Meurtrière, je ne reste malheureusement pas moins humaine par conséquent, je reste une adolescente.

*

  Je suis assise dans mon lit, je nettoie mes armes soigneusement. Après avoir finis de les nettoyer, je prends une des cigarettes de ma veste en cuir et la mets dans ma bouche. Je cherche un briquet dans mes affaires, je fouille dans mes poches, dans mes tiroirs mais rien, je ne trouve rien. J'aperçois un bout de papier sous un de mes vêtements, je tire le papier et je découvre que c'est un sorte de parchemin proprement enroulé. Pas un parchemin ancien et poussiéreux, mais un parchemin blanc comme les plumes d'une chouette des neiges et avec une légère odeur de rose. Je défais la ficelle qui l'enroule et lis attentivement la lettre :
" Chère Oberry, nous sommes fiers de vous invitez au somptueux bal des Henderson ce vendredi soir-là dans l'ancienne demeure des Lightwoof. Tenue exigé. -H. "

  Les Henderson autrement dit, les vampires qui ont tué mes parents. Je laisse tomber la lettre sur le parquet, ils savent où je suis, pourquoi est-ce qu'ils m'invitent ? S'ils avez voulu me tuer ils l'auraient fait depuis longtemps, alors qu'est-ce qu'ils veulent ? Qu'est-ce qu'ils attendent de moi ? Tout est flou dans ma tête mais une sonnerie de téléphone me sort de mes pensées. Je prends mon portable et remarque que c'est Léna, je réponds :
- Hey ! Y'a un problème ? je lui demande encore un peu bouleversée.
Elle ne répond pas mais je sais qu'elle est au bout du fil, j'entends son souffle.
- Obe ? Sa voix est basse et étouffée, comme si elle ne devait pas faire de bruit. J'entends des bruits de pas lourd plus loin d'elle. Aide moi, il...il arrive. Elle raccroche.
- Léna ? Léna !
  Précipitamment, je prends ma veste et descends les escaliers en courant, je manque de tomber en ratant une marche mais me rattrape grâce à la trappe. Arrivée en bas, je décide de prendre mon vélo comme Léna n'habite qu'à quelques pâtés de maisons de la mienne.

  Je monte sur mon vélo rouge et pars à toute vitesse. Je roule jusqu'à arriver devant sa maison, je me gare dans l'allée et jette pratiquement mon vélo qui retombe en écrasant quelques fleurs. Je cours, arrivée devant la porte, je m'arrête et ouvre la porte lentement. La maison est noyée dans le noir, il n'y a aucun bruit hormis le bruit de mes pas craquant sous le plancher, j'allume la lumière.

- Joyeux anniversaire Oberry ! me dit tout une foule. Léna s'approche de moi suivit de près par Holly :
- T'as flippé on dirait, elle me dit en rigolant, je sens une légère odeur d'alcool sortant de sa bouche, tu sais, c'est un peu comme dans les films d'horreur avec un psyc....
- J'ai compris Léna, t'as bu ou quoi ?
Je regarde Holly et remarque qu'elle secoue la tête positivement.
- Qui, moi ? Pas du tout, elle se rapproche de mon oreille en titubant, bon ok mais juste un petit peu.
  Elle explose de rire ce qui laisse échapper de sa bouche quelques postillons, elle me prend la main et me présente à des gens que je ne connais pas.

  Je pars me frayer un chemin à travers la foule en train de danser sur une musique de David Guetta, je cherche Holly en regardant derrière moi et bouscule quelqu'un.
- Pardon, je m'excuse immédiatement.
  Je contemple sa silhouette élancée, je regrette mes mots en découvrant son visage, Thomas. Léna arrive en soufflant dans un sans-gêne et elle me regarde bizarrement ( peut-être mon regard haineux envers lui ).
- Qu'est-ce qu'il fait ici ?
- Thomas ? On est dans la même classe en histoire et il m'a dit qu'il te connaissait bien et...
  Je la prends par le bras en me frayant un passage au milieu de tout le monde en évitant de trop me serrer contre eux, elle met sa tête sur mon épaule :
- Il est trop, trop sexy, et son corps hum, oh mon Dieu, tu l'as vu ? Elle se mord la lèvre inférieure, j'ai envie de lui lécher les tétons.
  Elle s'écroule par terre, je soupire, j'essaie de la tirer jusqu'à un endroit plus tranquille sans qu'elle se fasse marcher dessus.
- Léna ? dit un jeune homme blond d'environ une vingtaine d'années en s'avançant avec une démarche ferme.
  Il aperçoit Léna, il me la retire et la met sur son épaule en deux temps trois mouvements. Il redresse ses yeux vifs vers moi, je ne me souviens plus de son nom mais je le reconnais, nous étions dans la même classe en 4 ème.
- On dirait qu'on ne supporte pas tous l'alcool, il me lance. Il se retourne et pars l'installer dans un canapé à quelques mètres plus loin.

  Je m'assois au bar et demande un verre de vodka à une fille que je ne connais pas. Je sens quelqu'un se rapprocher et s'assoir à côté de moi, je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s'agit.
- Qu'est-ce que tu veux ? Je lui demande avec une voix puissante pour me faire entendre par-dessus le brouhaha.
- Juste te souhaiter un bon anniversaire comme tout le monde ici, il me répond en gesticulant sur sa chaise.
- C'est fait tu peux partir. Je me retourne vers lui et découvre un sourire illuminé son visage, pourquoi t'étais pas venue en cours pendant... je compte dans ma tête, pendant environ deux semaines ?
- Tu te soucies de moi maintenant ? C'est mignon, il me lance avec sarcasme. Tu as vu la femme à la combinaison noire est de retour, elle a tué cinq étudiants, il ne parle que de ça aux infos, dans les journaux et même le New York Times ! Quand j'habitais dans le New Jersey, la femme à l..
- Change pas de sujet, je le coupe.
  Il fronce des sourcils ce qui laisse apparaître une petite ride en haut de son front.
- T'étais sérieuse ? Je lève les yeux au ciel et pose mon coude sur la table de bar. Disons que j'avais juste... besoin de vacances.
- Vraiment ? Besoin de vacances ? T'as pas trouvé mieux comme excuse ?
  Je lâche un petit rire fatigué.
- Je ne sais pas ce que j'ai fais pour que tu me détestes autant.
- Tu l'as cherché, je sais ce que tu m'as fait la dernière fois... quand je me suis réveillé chez toi. Je ne suis pas débile, j'ai bien vu que tu avais lavé mes vêtements..., je lui réponds sèchement.
  Je scrute son teint étonnamment pâle.
- Je suis sûr que tout au fond de toi, tu m'aimes bien, il affirme. Je rigole sarcastiquement et le dévisage. Regarde, tu ne peux pas t'empêcher de me regarder !
  Étrangement, je ne peux résister à l'envie de lui sourire.
- Tu veux vraiment m'aider ? Il agite sa tête positivement. Très bien, alors tais-toi et bois, je lui conseille en finissant de boire le shoot de vodka, j'en reprends un autre que je lève à son égard et répète : juste tais-toi et bois.

Le monde d'à côté | tome 1 : Le loup blanc { En pause }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant