Chapitre 7

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Je me réveille dans une chambre d'hôpital, le soleil éclaire la pièce. Je débranche les fils auxquels je suis branchée, je suis encore endormie, ma vue est un peu floue. Je m'adosse contre le mur pour reprendre mes esprits, j'avance d'un pas lourd vers la porte et l'ouvre. Les murs sont blancs, les portes sont blanches, tout est blanc. Il n'y a pas grand monde dans les couloirs, hormis quelques infirmières. Je parcours les chambres, cherchant désespérément mes parents, finissant par les trouver, me souriant en me disant qu'ils ont eu plus de peur que de mal, je me raccroche à cette hypothèse.

Je vais dans une grande chambre, il y a plusieurs patients, chacun séparés par un rideau. Je regarde un à un les patients, j'ai l'impression que mes jambes pèsent une tonne. J'avance timidement vers le dernier rideau, je reste figée en découvrant le patient, c'est ma mère. Je cours vers elle, je n'arrête pas de sourire, elle est vivante. Son visage est défiguré, j'ai l'impression que son oeil droit est crevé. J'essaie de la réveillée en la secouant doucement, je la secoue encore et encore, en vain. Je décide de m'asseoir par terre, en attendant qu'elle se réveille.

Soudain, ces yeux s'ouvrent, son rythme cardiaque s'accélère brusquement, je le sais grâce à la machine. Bip, bip, bip, bip, bip.
- Maman ! Lui dis-je, MAMAN ! Elle se calme , elle essaie de parler, j'entends ses murmures. J'approche ma tête vers la sienne, pour essayant de comprendre quelques mots.
- Ce n'était pas..., dit-elle, ce n'était pas des animaux, c'était des v... Biiiiiiippppppp. Son coeur s'arrête.
- MAMAN, MAMAN NON ! Des médecins se précipitent vers son corps éteint, ils m'écartent de la scène, ils essaient de la réanimer, une fois, deux fois, trois fois, j'arrête de compter car je sais qu'ils n'arriveront pas à la sauver, elle est morte, elle ne reviendra jamais. Une infirmière vient vers moi pour me faire sortir de la pièce, je me libère de son emprise et pars en courant.
Je cours dans les couloirs, pour éviter de voir ma mère se faire réanimer désespérément par les médecins, je cours pour éviter la vie, la vie qui m'attends après la mort de mes parents. Je me laisse tomber sur le sol glissant, j'essaie de pleurer, je veux pleurer ! Mais, je n'y arrive pas, à cause de leurs tests, je n'ai plus aucune émotion, aucune. Je reste assise, je me dis ce n'est qu'un rêve, je veux que ce soit un rêve ! J'espère que je vais me réveiller de ce cauchemar, je mets ma tête sur mes genoux, en espérant que tout ça se termine.

*

Je suis assise sur le lit d'hôpital, je fixe la fenêtre, je n'ai pas dit un mot depuis que ma mère est morte sous mes yeux. Je ne laisse apparaître aucune expression sur mon visage, par moments je tire mes cheveux blonds entre mes doigts jusqu'à leurs pointes. Beaucoup d'infirmières sont passées me voir dans la chambre, essayant de me faire dire un mot, à chaque tentative, c'est un échec, je continue de fixer la fenêtre avec une expression neutre.
Pendant toute la journée, des médecins, des infirmières viennent me voir dans ma chambre. Me posant un tas de questions auxquelles je ne réponds pas. J'observe le soleil s'éteindre petit à petit dans le ciel, mais quelqu'un ferme les rideaux pour que j'arrête de fixer l'horizon. C'est un homme, ne mesurant pas plus d'un mètre soixante-quinze, avec des cheveux châtains virant sur le roux, ayant environ la trentaine. Il prend une chaise et s'assoit vers moi en tirant sur sa cravate grise.
- Bonjour, je suis l'inspecteur Évans, j'aurai quelques questions à te poser. Il prend un stylo et un bloc-notes. Je ne dis rien, je me contente juste de le fixer.
- Très bien...me dit-il, première question : si tu n'étais chez toi, avec tes parents hier soir, où étais-tu ? Je ne réponds pas, je baisse la tête et fixe le sol.
- Je sais à quel point c'est dur de perdre ses parents, crois-moi. Mais nous devons comprendre ce qui s'est passé et pour ça, nous avons besoin que tu nous donnes des détails. Je souris tristement et je lui réponds.
- J'avais passé toute la journée chez une amie, je n'avais pas vu l'heure passer et quand... j'ai remarquée à quel point il était tard, j'ai décidé de rentrer chez moi.
- En pleine nuit ? Je hausse les sourcils, il continue, ce n'aurait pas été plus judicieux de dormir chez ton amie et de rentrer le lendemain matin ? Je baisse à nouveau les yeux vers le sol, au pire qu'est-ce que ça peut lui foutre ? Je n'allais pas lui dire la vraie raison, que j'étais restée assommée pendant des heures dans la forêt.
- Question deux, poursuit-il, nous avons trouvé beaucoup d'armes dans votre maison et certaines, sont dangereuses même très dangereuses. À quoi servent-elles ?
- Mon père adore les armes, enfin il adorait, je baisse encore une fois les yeux vers le sol et reprends, même s'il n'eût jamais utilisé une arme une seule fois dans sa vie, il aimait les collectionner, même si je n'ai jamais su où ils les trouvaient et, je ne le saurais jamais. Il écrit mes réponses sur son bloc-notes.
- Bien, hum... dernière question, j'ai besoin que tu sois sincère, vraiment sincère, à ton avis, quelle est la chose qui a attaqué tes parents ?
- Je ne sais pas, vous n'avez qu'à leur demander, à non j'oublie, ils sont morts, je lui réponds en faisant un faux sourire. Il hausse les sourcils.
- Quoi ! Je suis sincère, je rajoute. Il laisse un mince sourire s'éclaircir sur son visage. Il finit d'écrire des mots sur son bloc-notes et le pose sur un meuble à côté de lui. Il prend un air sérieux.
- Donc, je vais te dire ce que nous savons. Tout d'abord, les inspecteurs ont confirmé que ce sont des animaux qui ont attaqué tes parents, mais ils ne savent toujours pas, de quelle sorte d'animal il s'agit comme ces animaux ont vidé complètement de leur sang tes parents.
- Complètement ? Comme les vampires ? Après avoir dit ça, je me rends compte que cette hypothèse tient la route, pour moi. Nous n'avons jamais vu de vampires, pour affirmé qu'ils exister, mais personne n'a affirmer qu'ils n'exister pas.
- Les vampires n'existent pas Oberry et, tu le sais . Nous avions du donner dû sang à ta mère pour essayer de la sauver, mais ça n'a pas marché. Ton père était déjà mort depuis quelques minutes quand nous l'avons trouvé. Donc reprenons, l'enterrement de tes parents se passera après-demain. Et pour finir...,il hésite quelques instants et lâche enfin, demain matin, dès ta sortie, une famille d'accueil viendra te récupérer et tu passeras chercher tes affaires dans ta mais... dans ton ancienne maison.
- De quoi ? Je lui demande fermement en le regardant méchamment.
- Tu as très bien entendu, tu es certes majeur mais comme tes parents sont morts, que tu n'as pas d'argent et que tu n'as pas de la famille ailleurs, nous devons te placer dans une famille d'accueil. Je suis désolé.
- Et ma tente, qui vit en Alaska ?
- Nous essayons de la joindre depuis ce matin mais, elle ne décroche pas. En même temps, qu'est-ce qu'elle s'emmerderait à prendre chez elle une nièce qu'elle n'a jamais vue ! Aucune parole ne sort de ma bouche, aucun son. Je reste immobile dans mon lit fixant le meuble devant moi. L'inspecteur quitte la pièce, heureusement sinon, j'aurais pété une crise. Je fixe tristement pendant des heures, et des heures, le meuble devant moi, me remémorant ma vie d'avant.

Je me souviens de la première fois où j'étais tombée à vélo, je n'avais même pas pleurée ! De la fois où, mon père m'avait emmenée pêcher pour la première fois, je voulais attrapée un poisson avec mes petites mains et j'étais tombée dans l'eau. Je me souviens de mon premier gala de danse, j'étais tellement stressé, que mes parents avaient dû m'accompagner sur scène pour que je danse devant tout le monde. De la fois où, j'avais perdu ma dent dans la cour de récréation, je m'arrêtais pas de la chercher partout, comme un petit chien ayant perdu son jouet.
Tous ces souvenirs me font changés d'avis sur eux. Ce ne sont pas les parents d'on tout le monde de rêves, mais ce sont les miens.

Le monde d'à côté | tome 1 : Le loup blanc { En pause }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant