Chapitre 13

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Je scrute intensément la ruelle noyer par la nuit du haut d'un hangar. Je n'entends aucun bruit seulement celui de mon souffle tremblotant à cause du froid. J'observe un chat errant cherchant de la nourriture dans une poubelle en dégageant un cheveu de ma bouche. Le masque noir qui couvre la moitié de mon visage glacé gêne ma visibilité, je décide de l'enlever. J'attends pendant des minutes et des minutes dans la nuit froide, accroupie à la recherche d'une proie à capturer, je commence à avoir mal à force de rester dans cette position.

Tout à coup, des voix résonnent dans la ruelle. J'entends le craquement des débris de verres écrasés par des chaussures, leurs voix et leurs ombres se rapprocher de plus en plus. À la hâte, je remets mon masque et saute pour retomber sur le sol crasseux et humide. Je me cache derrière un mur en briques et les observe attentivement. C'est un groupe d'étudiants, ils sont tous vêtus d'un costume blanc et noir, ils fêtent un enterrement de vie de garçon, j'ai trouvé mes proies.
Ils se rapprochent de moi, je baisse la tête et sort de ma cachette. En me frayant un chemin, je bouscule un des garçons :
- Hé ! Regarde où tu vas, il me lance. Il aperçoit ma combinaison noire et éclate de rire. Tu vas à une soirée costumée ?
Ils éclatent tous de rires, il s'approche de moi pour essayer d'enlever le masque sur on visage.
À cet instant, je prends mon couteau automatique de ma ceinture et lui tranche la gorge avec hystérie. Il retombe à genoux sur le sol rempli de stupéfaction et de douleur, il met ses mains sur sa gorge comme pour empêcher le sang de couler, il finit par s'écrouler, vidé de son sang.

Je lève les yeux vers les trois autres garçons , leurs visages sont remplis de fureur et aussi d'incompréhension. Lorsque quelque chose comme cela vous arrive, vous ne savez pas quoi faire, il faut quelques secondes à votre cerveau pour comprendre ce qu'il vient de se passer et à prendre une solution, celle qui consiste à fuir. Alors, ils fuient, ils fuient aussi loin qu'ils peuvent et aussi longtemps qu'ils pourront.
Malheureusement pour eux, j'ai choisi cette ruelle. Pourquoi celle-là ? Car, c'est un cul-de-sac, ainsi tous vos espoirs sont réduits à néant, bien sûr, vous pouvez toujours appelez à l'aide mais personne ne vous entendra.

J'arrive au bout de la ruelle, je m'arrête quelques mètres devant eux. Ils m'observent en cherchant toutes sorties, un d'entre eux, un blond se jette sur moi, je l'esquive. Il se retourne vers moi et me donne un coup de poing, je lui mets un coup de pied dans le ventre, il reste courber pendant quelques secondes juste le temps pour enrouler mes jambes autour de sa tête et obligeant à son corps à faire un salto arrière. Sa tête retombe sur le sol, je me relève et lui enfonce mon couteau dans le coeur.

Lorsque je relève la tête, j'aperçois les deux autres garçons en train de s'enfuirent, je sors mon M9 et tire dans la tête de l'un des deux. Son corps s'écroule et l'autre s'arrête de courir car il sait qu'il n'a aucune chance.
- Retourne-toi lentement et viens vers moi, je lui dis. Il l'exécute en mettant les mains sur la tête. Voilà c'est bien, maintenant, à genoux !
Il hésite alors je pointe mon pistolet devant sa tête et il finit par s'agenouiller. De la sueur goutte de son nez et des larmes coulent sur ses joues.
- S'il vous plaît ne me tuer pas. Ma... ma copine est enceinte et... on doit se marier demain.
Il sort de sa veste en cuir marron une photo et me la montre. Je lui arrache des mains et la fixe, c'est une jeune femme blonde avec une chemise à carreaux, je devine de qui il s'agit, je soupire :
- Je sais qui elle est et qui tu es, je sais absolument tout de toi.
Il fronce des sourcils et met sa tête dans ses bras, il se frotte les yeux.
- Tu ne sais rien de moi, il affirme. Je lui souris sadiquement en marchant autour de lui :
- Tu t'appelles Steve Walker, futur ingénieur, fils unique de Patrick Walker, ta mère est partie quand tu avais deux ans, demain tu dois te marier à Emily Roden, enceinte de quatre mois, c'est tout ou tu veux que je continue ?
Il me fixe sans dire un mot, il ouvre la bouche mais aucun son n'en sort, il rigole nerveusement.
- Tu... tu es une psychopathe, il me dit en me montrant du doigt. Je ne réponds pas je me contente juste de l'observer. D'un seul coup, il fond en larmes, ses yeux sont gonflés et rouges, il n'arrête pas de bégayer :
- Je vous en supplie, je n'ai même pas vu votre visage, je... Il arrête de parler et lâche un sourire de tristesse. Je sais que vous vous fichez de mes explications, il m'attrape le bras, mais je vous en conjure, laissez-moi dire au revoir à ma femme, c'est la seule chose que je demande, pitié.
Il me regarde et je plonge dans ses yeux remplis de sincérité. Je m'arrache de son emprise et m'accroupis devant lui en dégageant une mèche de cheveux châtaine de son visage rouge. Je caresse sa joue étrangement douce et baisse la tête pour fixer le sol comme si j'allais fondre en larmes, j'éclate de rire.
- Tu es pathétique.
Je pointe mon M9 sur son front, instantanément, il ferme les yeux et je discerne une larme coulée le long de sa joue pour aller mourir sur sa bouche.
- Joyeux anniversaire Oberry, je me chuchote. J'appuie sur la gâchette.

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Le monde d'à côté | tome 1 : Le loup blanc { En pause }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant