Chapitre 15

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J'ouvre les yeux, lentement, en faisant une moue grognon. Les rayons du soleil agressent mes yeux, instantanément et par réflex, je mets ma main devant moi pour m'en protéger. Je m'assois doucement sur le lit, dos au soleil, en cherchant d'un oeil où je me trouve. Je baille en mettant ma main devant ma bouche, je sens une odeur d'alcool provenant de mon haleine. Je m'étire voluptueusement et observe minutieusement la chambre, elle est grande et spacieuse, les murs sont recouverts d'une tapisserie couleur beige, déchirée à certains endroits. Je me lève et m'approche d'un tableau qui recouvre la moitié du mur en face du lit, c'est une femme au teint pâle dans une forêt, assise sur un petit pont en bois au bord d'un lac, elle observe d'un air mélancolique la pleine lune reflétant sur l'eau.
- Ça m'aurait étonnée, je grommelle en reconnaissant l'endroit, la chambre de Thomas.

Je me lève et ouvre la porte. Je descends dans la cuisine et remarque qu'il y a un verre de jus d'orange et des viennoiseries posés sur la table, j'en goûte une.

Je bois mon jus d'orange en une fraction de seconde et cherche la salle de bain. Je passe dans le salon et contemple des photos de familles posées soigneusement sur un meuble, dont une qui attire mon attention. Sur la photo se trouve une grande et jeune fille aux longs et épais cheveux noirs, au sourire incontournable. Je suis éblouie par ses yeux mystérieux, ses iris sont si vert, aussi brillants qu'un émeraude. À côté d'elle se trouve un petit garçon brun, plus jeune qu'elle. Lui, contrairement à elle, a les yeux noisette, ses cheveux retombent justes au-dessus de ses yeux et il a un air maussade, on dirait presque qu'il fait une grimace, Thomas. Il a tellement changé que s'en est presque déroutant.

J'entends des pas lourds derrière moi, je me retourne et aperçois Thomas, torse nu avec un pantalon de travail délavé. Si j'étais une autre fille, je crois que je serais tombée à la renverse. Malheureusement, je suis la seule et l'unique Oberry Smith, alors, je le fixe pathétiquement et, bizarrement, toute ma colère s'évanouit aussitôt.
- Si c'est une technique pour m'amadouer grâce à ta..., j'hésite quelques instants, cherchant à ce que je vais dire. Musculature, et ben c'est rater.
- On sait jamais, il me répond avec un sourire charmeur.
Argh, il est tellement sûr de lui que je me retiens de lui coller une gifle.
- Où se trouve la salle de bain ? je demande en changeant de sujet.
- La première porte à droite dans le couloir derrière moi, c'est de là que je sors si tu veux tout savoir, il m'explique en me faisant un clin d'oeil.
Je passe devant lui sans y prêter la moindre attention et pars ( je m'enfuis presque ) dans la salle de bain.

*

Je sors de la salle de bain habillée d'un top noir et d'un sweat couleur bordeaux et pars découvrir le jardin car un bruit en proviens. Je m'approche d'une démarche assurée de Thomas, occuper à couper du bois ( ce qui explique le bruit ). À chacun de mes pas, je sens des gouttes d'eau froides de mes cheveux encore mouillés, dégoulinées sur mes épaules et parfois, dans mon dos ce qui est plutôt - désagréable -. En me voyant m'arrêter en face de lui, Thomas s'arrête à son occupation et pose sa hache sur un tronc d'arbre. Son tee-shirt noir est rempli de sueur, ce qui le rend extrêmement moulant. Il s'assied juste en face de moi et plisse les yeux pour mieux me voir, je remarque que le ciel bleu quelques instants plus tôt, est devenu maussade.
- Tu t'es décidé à mettre un haut..., je lui lance avec un air sarcastique.
Il ne répond rien, il n'esquisse même pas un sourire.
- Pourquoi tu m'as ramenée chez toi ? Pourquoi ne pas simplement m'avoir laissée fêter mes dix-sept ans, ivre morte, sur un canapé chez Léna ?
- J'espérais que tu m'apprennes plus sur ce qu'il sait réellement passer quand je t'ai retrouvé, inconsciente, dans une ruelle avec une énorme morsure sur l'épaule ( il montre du doigt le peu de mon pansement qui n'est pas caché par mon sweat ). Soit dit au passant, tu ne m'as toujours pas remercié de t'avoir " sauvé " la vie.
J'aperçois les nuages noirs, annonçant la pluie. Et j'ai raison, quelques minutes plus tard, une pluie battante s'abat sur Whittemore.

Le monde d'à côté | tome 1 : Le loup blanc { En pause }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant