Chapitre 2

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Camille bailla. Maintenant elle était de plus en plus fatiguée, elle pouvait passer des heures à dormir.

Sans vraiment réaliser ce qu'elle faisait, elle se lécha les bras pour se débarrasser de quelques miettes de pain. Lorsqu'elle sortit de ses pensées, elle ouvrit grand les yeux et commença à avoir un rire nerveux.

« Voilà, rester enfermée et être malade ne t'a pas arrangée, tu es en train de devenir complètement folle ! »

Comme chaque jour depuis trois ans, elle essaya un peu de bouger les orteils, et, comme chaque jour depuis trois ans (logique quoi), elle n'y arriva pas. On ne la faisait pas sortir, sous prétexte que si elle attrapait froid ce serait terrible.

« Pff... C'est eux qui ne savent pas à quel point c'est terrible de rester enfermé tout le temps... »

Elle soupira.

Depuis sa fenêtre elle voyait le ciel délicieusement étoilé mais jamais elle ne le voyait autrement qu'à travers la fine couche de crasse qui recouvrait l'extérieur de la vitre, à moins d'ouvrir sa fenêtre, ce qui lui était interdit la nuit.

Une personne traversa le couloir et le claquement de ses chaussures sur le carrelage agressa les oreilles de Camille. Son ouïe était très affinée depuis quelques temps. Sûrement pour compenser la perte de ses jambes. Elle se concentra un peu sur le paysage extérieur, la cour de l'hôpital cédant place au bout de deux bonnes centaines de mètres à une forêt.

De sa vue elle aussi plus perçante, elle distingua une grande silhouette à la lisière de la forêt, une grande silhouette à cornes, un cerf donc (tout le monde sait que les cerfs ont des bois... Sauf eux je suppose !). Elle voyait très bien la nuit, ce qui lui avait valu des exclamations de surprise de la part de ses camarades de maladie lorsqu'elle avait su distinguer les différents types d'arbres même à cette distance.

Elle vit soudain une petite silhouette apparaître devant le carreau et elle sourit, surprise. Jamais Praline n'était venue la voir de nuit. Lorsqu'elle ouvrit la fenêtre pour lui permettre de rentrer, un courant d'air frais lui effleura le visage et elle ouvrit grand les yeux en voyant quatre autres chats suivre la chatte dorée.

Celui qui avait prit la tête était un grand mâle gris foncé aux yeux verts. Celui qui la suivait était plus frêle (sûrement une chatte) et avait un beau pelage noir et blanc et les yeux bleus. Puis venaient deux dernières chattes, l'une beaucoup plus petite que l'autre, respectivement noire aux yeux bleus et grise très clair aux yeux verts.

Ils s'assirent en rond sur le lit de Camille qui n'en revenait pas et ils commencèrent à miauler en chœur. La jeune fille paniqua.

« Taisez vous ! Si on nous surprend je suis fichue ! »

Comme s'ils avaient compris son appel, les cinq chats se turent. Praline qui se tenait à sa gauche lui monta dessus et lui effleura le nez du bout de la truffe. Aussitôt, un grand mal de tête prit Camille qui ferma les yeux et serra les dents pour ne pas hurler de douleur. Elle se sentait tétanisée, tous les muscles de son corps contractés.

Elle roula sur le côté, pliée en deux de douleur tandis qu'elle avait l'impression qu'on lui poignardait les poumons. Jamais la douleur dans son torse n'avait été aussi grande.

Camille se sentait mourir.

(Désolé pour ce chapitre un peu plus court, mais comme je poste la suite maintenant ça devrait le faire ;)

La Guerre des Clans : A la découverte d'un nouvel univers...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant