Chapitre 3

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Camille hoqueta une dernière fois, la douleur se fit encore plus intense, et enfin daigna s'apaiser. Alors que la douleur diminuait peu à peu, elle rouvrit les yeux, encore sonnée, des points noirs dansant dans son regard.

Sa vue était brouillée, et elle vit qu'elle était couchée sur le côté, et qu'elle avait visiblement glissé dans le fond de son lit puisqu'elle ne sentait plus l'oreiller dans son dos et qu'elle sentait tout son corps à plat, bien qu'elle ne fut pas très confortablement installée.

Un sifflement strident lui déchirait les tympans et elle rabattit les oreilles pour calmer la douleur. Elle vit que tous les chats étaient penchés au dessus d'elle, les yeux grands ouverts.

Camille n'eut aucun mal à y lire la surprise.

Tout lui semblait si... étrange...

Elle comprit lorsque, alors qu'un des chats ouvrit la gueule (l'argentée aux yeux verts) et prononça des mots parfaitement compréhensibles :

« Waouh. Je n'aurais pas cru que ce serait aussi... rapide. Aussi... brutal.

- Elle a eu l'air de beaucoup souffrir... ça fait froid dans le dos... »

Camille ouvrit la bouche et eut la surprise de sentir comme des... odeurs qui venaient lui imprégner la langue.

Celle des antiseptiques était atroce. Elle regarda Praline et lui dit :

« Oh ma belle Praline... Que se passe-t-il ? »

Tous les chats ouvrirent des yeux ronds. Praline répondit, presque choquée :

« Je m'appelle pas Praline ! Mon nom est Vent Chaud !

- C'est... étrange comme nom... »

Les chats commencèrent à ronronner d'amusement. Le gris très foncé aux yeux verts prit la parole :

« Nous devons partir, vite, avant que les bipèdes n'arrivent !

- Partir ? Les bipèdes ? Que... ?

- Nous n'avons pas le temps de t'expliquer. Suis nous ! »

Sans réfléchir, Camille se leva et les suivit alors qu'ils sautaient pour atteindre le rebord de la fenêtre. Il ne restait qu'elle et Praline qui n'était pas Praline mais Vent Chaud. Camille s'écarta pour la laisser passer mais la chatte dorée lui fit signe de sauter.

Ce fut en regardant ses pattes (oui oui, ses pattes !) qu'elle se rendit compte que quelque chose clochait. Là où auraient du se trouver ses bras, il y avait des pattes de chats recouvertes de fourrure blanche. Et elle prit conscience que là où auraient du être ses jambes, se trouvaient des pattes et que celles-ci fonctionnaient parfaitement.

« Là c'est clair, je rêve ! »

Elle prit appui sur ses pattes arrières et sauta, se réceptionnant difficilement mais elle fut aidée par les autres chats qui se tenaient devant elle et qui l'aidèrent à ne pas tomber sur le parking, trois étages plus bas.

Lorsqu'elle regarda vers Vent Chaud qui se préparait à sauter à son tour, elle vit son lit. Sauf que son lit n'était pas vide. Elle se voyait.

C'était elle, pâle, le crâne chauve, recroquevillée sur le côté, le visage crispé sur une image de douleur, les bras serrés sur son torse. Humaine.

Et juste à côté, le moniteur cardiaque affichait plat.

Comme si ils avaient attendus que tous les chats soient partis, une équipe médicale arriva en courant dans la chambre. Camille vit, les yeux écarquillés, les infirmiers lui appliquant le défibrillateur sur le torse.

Elle eut l'impression de se sentir aspirée à travers la fenêtre vers son corps humain mais la sensation s'arrêta dès que l'équipe médicale abandonna.

Camille était toujours figée lorsque le groupe de félins reprit sa route. Ce rêve était drôlement... réaliste.

La Guerre des Clans : A la découverte d'un nouvel univers...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant