Chapitre 11

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     Je traverse le camp en trottinant et pousse du bout du museau le lierre qui borde l'entrée de la tanière des chefs. Djaz est a la chasse, Ali m'autorise a rentrer.
    La tanière est chaude et sombre. De la terre borde le sol et, au fond, quelques grandes feuilles sont disposées en cercle.

     J'explique en quelques mots la situation et maman trottine déjà énergiquement en direction d'Odéa. Je la suis, curieux de savoir ce que voulait ma soeur. En nous voyant arriver, elle saute sur le sol et me jette un regard aussi noir que son pelage.
     Elle saute dans la neige et frissonne. Je tend les oreilles et écoute la conversation,
-j'ai sentie une odeur lointaine d'humains, lointaine mais je suis sûre qu'ils sont aux alentours du gros rocher.
     Le gros rocher est une grande pierre ou, au printemps, d'après les chasseurs, foisonnent les lapins et autres proies.
-hum...ils reviennent peut-être en plus grand nombre...
       Elle est interrompue par Hiop qui arrive pile a ce moment et dit:
-j'ai sentie l'odeurs des humains, apparement tu es au courant, Ali. Mais j'ai également senti l'odeur des.. Chiens.
   Ce dernier mot a une consonance étrange dans sa bouche. Je m'apprête a lui demander discrètement si il avait des connaissances sur les chiens, mais, Ali et lui s'éclipsent dans des directions opposés et moi, je reste planté là comme un piquet...
       Odéa se place devant moi, me dominant de toute sa hauteur et me lance:
-dis, tu m'ramène un écureuil!?
-il y a pas d'écureuil en cette saison, dis je en soupirant, mais je te ramènerais un saumon ou rien.
-Rien, je ne marche pas me répondit elle en remontant sur son poste d'observation.

Le fait que Hiop prononce le nom de "chiens" bizarrement m'obstrue l'esprit, et je ne peux penser a autre chose. Je décide donc, quitte a être renvoyer d'aller le questionner.
     Manque de bol, Firone arrive et m'appelle pour aller a la chasse.
      Firone est une vielle louve irritable. Je ne cherche donc pas a contester et marche jusqu'au centre du camp, lieu de rassemblement des chasseurs.
Je frissonne, il se met a neiger et, bientôt un épais brouillard rendra la chasse presque vaine. Djaz nous emmène donc rapidement dans la forêt.
Une fois arrivé, il nous sépare en plusieurs groupe, chasser en meute ne serait qu'une perte de temps.
-Tyneth, Gline et Jalap. Vous irez a la rivière, ordonne t'il de sa voix autoritaire.
-Kalao, ta patte est-elle rétablie??
-oui, je ne peut pas courir bien vite mais ça ira, répond le loup.
-très bien, tu iras donc a la clairière avec la jeune Utah et son frère Schaps.
-quand a vous, dit-il en nous désignant du museau, vous viendrez avec moi au gros rocher.
Je sens bien qu'il n'avait d'autre choix que de me laisser venir avec lui. Illaisse clairement cela transparaitre dans son regard, d'ailleurs...

De toute façon, si nous espérions trouver des ennemis, ou même des proies, ce sera difficile : la neige a déjà recouvert toutes nos traces...

Trois vies.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant