Chapitre 12

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Les arbres sont haut et nous permettent de nous cacher facilement, mais, Djaz me poste légèrement en arrière de Hiop. S'il croit que je ne l'ai pas remarqué...
Pendant la chasse, mon père me surveille du coin de l'oeil en permanence. Finalement, j'aurais peut être préférer aller a la rivière, tiens.
Nous chassons donc tranquillement, et, durant un cours instant, Hiop s'éclipse. Il revient au bout de quelques minutes, avec un moineau dans la gueule.
Quelle chance!!! Trouver un moineau a cette période de l'année, c'est un sacré coup de chance. Je remarque que l'oiseau est un peu abimé et aplati. Ce n'est pas grave, déjà mon estomac gargouille. Hiop me regarde; indéchiffrable.

Le loup fait signe a Djaz d'un petit mouvement d'oreille de s'approcher.
Je ne cherche même pas à en savoir plus, Hiop a sûrement détecté des odeurs récentes d'humains et chiens....
Durant une demi-seconde, les yeux de mon père trahissent une émotion: la pitié.

Soudainement, les questions se bousculent dans ma tête, pour qui mon père éprouvait de la pitié? Pouvait t-il avoir ne serait-ce que le moindre sentiment??
Je secoue la tête et tends l'oreille, djaz annonce d'une voix forte que deux chiens sont touts proches.
Instinctivement, je mets sur la défensive, avec trois loups contre deux chiens, l'issue du combat est évidente: nous allons les massacrer!!!!

Mais Djaz me regarde et dit:
-on rentre au camp. Et, voyant mon air effaré:
-Et tu ne discute pas.
Immédiatement, mes oreilles se baissent, et une sorte de haine grandit dans mon coeur. Il me déteste, il ne le cache pas. Mais pourquoi??? Que je sois plus petit mon frère n'est pas une raison, et je n'ai jamais commis une seule erreur!

          Mes pattes raclent le sol avec frénésie, les feuilles mortes volent sous mes pattes. Je le sais, Djaz va me réprimander pour lui avoir désobéi. Et il va en profiter. Et alors? Il ne pourra pas me renvoyer de la meute, il a besoin de tous ses chasseurs.
Je suis juste parti devant. Sans qu'il n'ai pu réagir. Hiop m'a laissé faire, il me comprend, et je pense le comprendre.

A l'entrée du camp, une foule se presse, j'oublie tout mes malheurs pour me écouter la raison de cet attroupement. Thyneth s'approche de moi, crispée. Mon regard se charge d'interrogations. Djaz arrive. Il est presque furieux, ses oreilles bougent en tous sens. Cet attroupement l'énerve, je sais pertinemment qu'il aurait préférer rentrer dans sa tanière et cela me satisfait. Je redirige mon regard vers Thyneth, elle me signe d'attendre.
Maintenant, le brouhaha ambiant est remplacé par de petits chuchotements. Notre chef s'impatiente.
Soudain, une silhouette blanche et musclée s'avance au travers de la foule de loups et s'assoit au centre de la clairière

Mon coeur s'accélère, car je vois au regard de Patz les projets qu'il a en tete. Finalement, le jeune loup déclare d'une voix forte:
-je te défie, Papa.

Trois vies.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant