Chapitre 7 : La trêve
Après avoir quitté Pré-au-lard, Drago et moi étions monté jusqu'à l'étage du bureau de Dumbledore. Ce dernier nous avait aussitôt fait entrer et nous fixait avec une étincelle étrange dans les yeux. Une étincelle amusé que je lui connaissais bien. Alors que je le fixai avec appréhension, mes yeux descendirent lentement jusqu'à sa main. Elle était intacte, totalement intacte, alors que dans notre vrai monde, à cette époque de l'année, elle était déjà bien noire.
- Nous avons un problème, déclara soudain Drago, coupant le cours de mes pensées.
J'explosai soudain de rire, sans savoir réellement pourquoi. Peut-être parce que le mot "problème" semblait totalement inapproprié à notre situation. C'était plutôt une catastrophe. Malefoy m'adressa un regard noir avant de poursuivre.
- Il y a deux semaines, Granger et moi avons eu un problème en potion.
Dumbledore haussa les sourcils d'un air surpris.
- Et c'est pour ça qu'il m'appelle Granger, ajoutai-je amusée.
Malefoy me lança un nouveau regard noir. Il ne devait pas aimer qu'on lui coupe la parole.
- Lorsqu'on s'est réveillé à l'infirmerie, continua-t-il, notre monde avait totalement changé. Je sais que cela peut paraître très bizarre, mais en réalité, Granger et moi nous détestons radicalement. Et là, tout le monde semble persuadé qu'on est en couple, enfin non, ils pensent qu'on s'est séparé.
- Il me semble en effet que vous êtes proche depuis votre première année, déclara le directeur.
- Ecoutez professeur Dumeblore, je sais que ce que l'on vous raconte paraît très étrange, mais j'ai l'impression que nous avons changé de monde. C'est certainement dû à la potion qui nous a explosé à la figure. Nous ne sommes même pas capable de vous dire ce que nous avions mis comme ingrédients... Qu'est-ce que c'est que ce bruit ?! M'exclamai-je soudain en guettant chaque coin du bureau. Il a du bruit, insistai-je.
Malefoy me toisa d'un air amusé tout en tapotant sa tête de son doigt, signifiant que j'étais folle. J'eu soudain un étrange hoquet et Malefoy explosa de rire. Je lui lançai un regard profondément agacé avant de me rendre compte qu'il se passait vraiment quelque chose d'anormal. Le sol bougeait.
- Professeur Dumbledore ! M'exclamai-je. Qu'est ce qu'il se passe ?
Il ne répondit cependant pas, se contentant de m'observer avec attention.
- On peut reprendre ? Me lança Drago. Tu arrêtes ton délire c'est bon ?
Etais-je vraiment la seule à me rendre compte que quelque chose se passait dans le bureau ? Comme si la pièce était ensorcelée. Mes oreilles se mirent même à bourdonner.
- Je suis sûr que c'est toi, m'écriai-je en le pointant d'un doigt accusateur. Arrête ça tout de suite !
- Arrête ton délire espèce de folle, fit Malefoy. Donc comme on vous le disait ....
- Et votre main n'est pas noire, le coupai-je une nouvelle fois pour m'adresser à Dumbledore. Dans notre monde elle est noire.
Drago se tourna vers moi, pour cette fois-ci me lancer un regard agacé.
- Tu es bourré ou quoi ?
- Je te demande pardon ? Dis-je d'une voix aigu. C'est à moi que tu demandes ça ? Qui est-ce qui s'est enfilé plusieurs verres de whisky pur feux hein ? La main du professeur Dumbledor est normalement noire dans notre vrai monde, et tu le saurais si tu ne te livrais pas à toutes tes activités bizarres !
- Tais-toi Granger, grogna-t-il, tu dis n'importe quoi !
- Ah oui ? M'écriai-je de plus belle. Fais voir ton bras !
- Si tu crois que j'ai la marque des ténèbres, tu te trompes affreusement ! Et je te serais grès de ne pas lancer de telles accusations !
Au moment où Malefoy termina sa phrase, son visage devint affreusement blanc, certainement parce que Dumbledore était là à nous écouter.
- Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, s'empressa-t-il d'ajouter. Enfin, c'est Granger qui porte tes accusations bizarres ! Je ne suis qu'un enfant après tout, même si mes parents....
- Le professeur Dumbledore n'a pas besoin de savoir à quelle point ta vie est noire, le coupai-je.
- Jeunes gens, intervint soudain notre directeur qui n'avait pas beaucoup parlé jusque là. Je crois que vôtre problème se résoudra de lui même, avec une bonne nuit de repos. Je pense qu'il serait même judicieux que vous vous adonniez à des activités plus intéressante, comme étudier, ajouta-t-il d'un air amusé. N'oubliez pas que vous n'êtes pas encore majeur et que l'alcool fort vous ais normalement interdit.
Malefoy et moi nous lançâmes un regard interdit.
- Ce n'est pas du tout ce que vous pensez professeur, insistai-je. C'est juste que...
- Allons, Mlle Granger ce n'est pas bien grave. Nous faisons tous des petits écarts de temps à autre, il faut juste savoir quand il est bon de se retirer, continua-t-il toujours d'un sourire bienveillant.
- Non mais franchement tu n'as même pas bu trois verres, me lança Malefoy d'un air scandalisé alors que nous marchions dans un couloir.
- Je te ferais remarquer que tu n'étais pas mieux non plus.
- Si ! Justement, si. J'étais bien mieux que toi. Tu avais juste à la fermer. On peut tirer un trait sur l'aide de Dumbledore maintenant !
- C'est vous qui m'avez forcé à boire je te signale. Je n'aime pas boire, vous m'avez obligé à boire mon verre cul sec.
- Mais je ne pensais pas que cela te mettrait dans cet état, scanda Malefoy.
- Et comment on va faire maintenant hein ? Comment on va faire pour se sortir de là ! Tout ça c'est de ta faute de toute façon. C'est toi qui a commencé à mettre des ingrédients dans ma potion, parce que tu étais jaloux que je l'ai mieux réussit que toi.
- C'est toi qui m'a suivit en faisant pareil et qui a provoqué l'explosion je te rappelle, me contredit Malefoy.
Je ne répondis pas et m'appuyai à l'aide mon bras sur l'un des murs du couloir.
- Vous n'allez pas me vomir dessus tout de même ! S'exclama un homme à la barbe interminable qui se tenait debout dans le tableau sur lequel j'avais posé ma main.
- Ouai, tu ne vas pas vomir hein ? Ajouta Drago d'un air dégoûté. Je te laisse là moi, je ne veux pas voir ça.
Je lui lançai un regard noir. Non je n'allais pas vomir, je me reposai simplement.
- Tu as la tête qui tourne ? Insista-t-il.
Sa réflexion m'exaspéra au plus au point.
- WEAS... GINNY ! Hurla Malefoy.
Je levai faiblement les yeux en direction du bout du couloir. Ma meilleure amie était là, j'étais sauvée. Elle arriva aussitôt à notre rencontre.
- Qu'est ce qu'il s'est passé ? Demanda-t-elle d'un air inquiet en me jetant un regard étrange. Elle est bourrée ? Ajouta-t-elle d'un air stupéfait.
Je vis Malefoy hocher la tête.
- Bon, j'ai compris, je m'en occupe, dit-elle en passant sa main dans mon dos.
Malefoy sembla véritablement soulagé et quitta le couloir.
- Mais quel mufle ! S'exclama-t-elle lorsqu'il eut disparu. Si je n'étais pas passée par là, j'ose espérer qu'il ne t'aurait pas abandonné dans le couloir.
Lorsque je me réveillai, il était pile l'heure du dîner. Tout ce qu'il s'était passé durant l'après-midi me revint rapidement en mémoire. Nous avions tout gâché. Dumbledore avait mit notre histoire sur le compte de l'alcool et ne nous avait donc pas cru. C'était fichu. Ce fut donc de mauvaise humeur que j'entrai dans la grande salle et ce fut d'une humeur encore plus maussade que je rejoignis la table des Gryffondor, où les Serpentard avec une nouvelle fois crut bon de s'installer. Mais quel monde dingue ! Malefoy était là, coincé entre Zabini et Harry. Il n'avait pas l'air enchanté de la situation lui non plus et je réalisai que j'avais tout de même un peu de chance dans mon malheur. Au moins, je n'étais pas coincée toute seule dans ce monde. Certes j'étais avec Malefoy, mais c'était mieux que rien. Je m'installai en face de lui, à la salle place libre. J'avais l'impression que nos amis l'avaient fait exprès. Ils espéraient surement que Malefoy et moi nous remettions ensemble. Malheureusement pour eux, c'était peine perdue. Nous n'étions absolument pas ceux qu'ils pensaient que nous étions. J'eu soudain un affreux questionnement. Si nous avions pris la place de nos doubles, où étaient-ils à présent ? Avaient-ils été envoyé dans notre monde ? C'en était même certain ! C'était la catastrophe ! Tout bonnement la catastrophe. Le faux Malefoy allait se faire tuer dans notre vrai monde, littéralement tuer pour être amoureux d'une fille avec mon sang...Quant à moi, les conséquences allaient être encore pire. Je serais surement la première à être torturé puis tué.
- Ca va mieux Hermione ? Me lança Ginny qui était à l'autre bout de la table.
- Oui, merci pour tout à l'heure, lui répondis-je en lui adressant un sourire reconnaissant.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Demanda Ron en relevant le nez de son assiette.
Visiblement Ginny et Malefoy avaient su rester discret et je leur en étais très reconnaissante.
- Hein ? Insista Ron voyant que je ne répondais pas.
- Je me suis foulée la cheville, répondis-je. Ginny m'a accompagné à l'infirmerie.
Je vis Malefoy lever discrètement les yeux au ciel tout en souriant d'un air moqueur.
- Tu veux un verre d'eau ? Me proposa-t-il toujours d'un air amusé.
- Je t'emmerde Malefoy, répliquai-je en lui lançant un sourire hypocrite.
- Mais arrêtez... Pitiez... Rouspéta Zabini. Ce n'est pas en vous appelant par vos noms de familles que...
- C'est elle ! Le coupa Malefoy en prenant un air scandalisé. Je n'ai rien dis moi !
- Oui eh bien tu l'as visiblement mérité, répliqua Pansy.
- Tu ferais mieux de te tenir à carreau d'ailleurs si tu veux qu'Hermione vienne passer noël chez toi, conseilla Daphné.
- Nous ne sommes plus ensemble, déclara Malefoy d'une voix qu'il voulait calme. Elle ne va donc pas venir chez moi à Noel.
- Non mais Drago, franchement ! S'exclama Blaise. Tu ne vas quand même....
- On peut manger ?! M'exclamai-je d'un ton agacé. Hein ? On peut manger sans se faire harceler vis à vis de notre relation, qui est à présent terminée ? C'est bon ? Ce n'est pas parce que votre vie est particulièrement ennuyeuse qu'il faut se rabattre sur nous !
J'y avais peut-être été un peu fort, mais étrangement, personne ne rajouta quoi que ce soit. J'eu même l'impression que Malefoy m'avait lancé un regard soulagé.
Lorsque nous sortîmes de table, je pris discrètement Malefoy à part pour lui donner rendez-vous dans une heure, près de la salle des Trophées. Il acquiesça et nous rejoignîmes chacun notre salle commune.
Je n'eus pas de mal à m'exiler le ma salle commune, j'avais prétexté avoir des choses à faire à la bibliothèque et personne ne m'avait posé la moindre question. Quant à Malefoy, cela avait certainement dû lui demander plus d'imagination car il me rejoignit avec dix minutes de retard. Je détestai les personnes en retard.
- Il est 19h40, signalai-je quand il fut à ma hauteur.
- Tu plaisantes j'espère ? J'ai dû refuser une partie de poker pour te rejoindre je te signale. Si tu n'es pas contente je peux y retourner.
- C'est toi qui vois, répondis-je. Qu'est ce qui est le plus important ? Retrouver notre monde ou gagner cette partie de jeux de carte ?
Malefoy fit une grimace mais n'ajouta rien.
Nous entrâmes discrètement dans la salle des Trophée qui était vide et après avoir bloqué les portes à l'aide d'un sort, je tirai une chaise pour m'asseoir dessus. Malefoy fit de même.
- J'ai réfléchis à quelque chose, annonçai-je. Si nous sommes ici, à la place de nos doubles, ces derniers doivent être dans notre monde.
Je vis le visage de Malefoy se décomposer.
- Mon double va se faire tuer...
- Et le mien alors ! N'oublions pas que je suis une sang impure n'est-ce pas ? Répliquai-je d'un ton amère.
- Oh ca va, tu ne vas pas toujours tout ramener à ton sang ! Je te signale que mes parents risquent aussi d'être tués. Tu ne penses vraiment qu'à ta petite personne.
- Non je ne pense pas qu'à ma petite personne, puisque je t'en parle.
- Si, je sais que tu t'inquiètes uniquement de ton sort !
- N'importe quoi ! Enfin bref, il faut réfléchir à un plan d'action, il faut qu'on fasse des recherches, il faut qu'on trouve un moyen de retrouver notre monde.
- Sans blague ! Et comment on va faire maintenant que tu as mis Dumbledore de côté ? Hein ?
- Ce n'est pas de ma faute.
Il m'adressa un regard entendu.
- Ce n'est pas uniquement de ma faute, corrigeai-je. Je propose que l'on fasse des recherches chacun de notre côté et l'on se retrouve tous les jours ici, à cette heure-ci pour se tenir informé de l'évolution des choses.
- J'ai des entraînements de quidditch, me signala Malefoy.
- Je croyais que tu trouvais ce sport stupide depuis que nous étions là ! Ce n'est pas ce que tu as dis aux autres ?
- Si on veut se faire passer pour leurs amis, il faut jouer le jeux.
- Oui, c'est en effet ce que je disais depuis le début, fis-je remarquer.
Malefoy me lança un regard agacé. Regard que je soutins.
- Evidemment, miss-je-sais tout.
- La miss-je-sais-tout comme tu dis, n'a pas finit à Saint Mangouste, elle !
- Je te ferais remarquer que tu ne m'as pas franchement aidé ce jour là !
- Que je t'aide ? Mais il ne manquait plus que ça ! On aurait dit un fou furieux alors que je t'avais expressément conseillé de te taire.
- Excuse-moi d'être perturbé par les événements ! Peut-être que cela te plait toi d'être amie avec tous le monde, mais ce n'est pas mon cas ! Je n'ai pas envie de copiner avec Potter et Weasley !
- Je te ferais remarquer que Zabini et les autres ne sont pas un cadeau non plus !
Nous nous toisâmes d'un air méchant pendant quelques secondes.
- Il faut qu'on se calme, dis-je alors d'une voix plus mesurée. Ce n'est pas en nous disputant que nous allons avancer. Donc il va falloir que tu fasses des efforts et que tu fasses équipe avec la fille au sang de moldu !
- Je me contre fiche de ton sang Granger, répondit Malefoy d'une voix cependant très calme.
- Bah voyons, c'est vrai que ces dernières années tu clamais haut et fort que le sang n'avait pas d'importance, dis-je avec une pointe d'ironie dans la voix.
- Qu'est ce que tu voulais que je fasse d'autre, hein ? Tu aurais fait quoi à ma place ? Réponds franchement Granger. Tu aurais fait quoi avec des parents comme les miens ? Des amis comme les miens ? Des mangemorts autour de toi ? Je tiens à ma vie et celle de mes parents.
Je le fixai attentivement sans pour autant ouvrir la bouche. Jouait-il la comédie pour me mettre dans sa poche ou était-ce une sorte d'aveux ? Au fond de moi, j'étais certaine qu'il y avait un peu des deux.
- Faisons une trêve, déclara-t-il alors d'un ton très sérieux. Nous devons travailler ensemble et pour cela je pense qu'il serait bon qu'on ne soit pas constamment en train de se disputer.
Sa proposition m'agaça, même si j'étais d'accord avec lui, car j'avais l'impression qu'il me volait ma réplique. Cependant, j'acquiesçai d'un signe de tête.
Nous allions faire une trêve, nous allions trouver une solution et nous retournerions dans notre vrai monde très rapidement.
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Un autre monde
FanficSuite à une dispute entre Drago et Hermione en cours de potion, le chaudron de Drago leur explose au visage. Lorsqu'ils se réveillent à l'infirmerie le lendemain, tout le monde tombe sous le choc. Ils sont amoureux l'un de l'autre. Il semblerait mêm...