Chapitre 30 : L'amour n'existe pas

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  Ma journée commença mal, très mal. Drago m'avait réveillé par de doux baisers et je m'étais aussitôt senti affreusement coupable. Comment pouvais-je répondre à ses avances alors que je projetais de tuer sa mère ? Comment pouvais-je l'embrasser en sachant ce que j'allais faire ? J'étais horrible, tout bonnement horrible. La mâtiné ne se passa guère mieux. J'étais incapable de me concentrer au cours et penser à autre chose à qu'à sa mère. Comment allais-je m'y prendre ? Comment allais-je faire toute seule ? J'aurais cruellement eu besoin d'un allier sauf que je n'en avais plus. Ginny ne se souvenait de rien, d'absolument rien. Cela n'avait pas dû être intentionnel de la part de Drago, il n'avait pas dû expressément vouloir lui effacer la mémoire. Le coma du sorcier s'en était chargé pour nous, il s'en était chargé pour Drago, pour que celui-ci ait l'esprit tranquille. Il était vrai que de cette manière, plus personne ne rappelait à Drago que nous étions dans un rêve.
- Tu sais que si ça ne tenait qu'à moi, on n'irait plus du tout en cours, me souffla Drago à voix basse pendant le cours de métamorphose.
Je me tournai vers lui avec peur.
- J'aime apprendre, lui dis-je d'un ton ferme.
- Je sais, répondit-il en m'adressant un sourire sincère.
Alors que j'allais reprendre des notes sur le cours, ma plume se stoppa à seulement un centimètre de mon parchemin. Drago n'avait pas perdu à l'esprit que nous étions dans un rêve, il le savait. Il avait comprit qu'il influait sur le rêve, que nous influions tous les deux sur le rêve, d'où cette étrange phrase qu'il venait de dire. Il savait que c'était mon envie d'apprendre qui maintenait les cours en place. Sans quoi, j'étais persuadée que d 'un coup, nous n'aurions plus été obligé de nous rendre en classe. Cependant, ce n'était pas une bonne nouvelle, ce n'était pas une bonne nouvelle du tout. Avoir vraiment conscience que nous étions dans un rêve, m'avait mis en position de force, mais maintenant... Si ça mère venait à mourir, il saurait qu'il pourrait la faire réapparaitre à l'infini, il saurait que ce n'est qu'un rêve, que sa mère n'avait pas réellement souffert. Comment allais-je donc faire pour lui faire reprendre ses esprits ? Comment allais-je faire ! Non ça pouvait fonctionner ! Cela avait fonctionné pour Dumbledor alors qu'il savait qu'il était dans un rêve, alors qu'il savait tout, puisque c'était lui avait inventé cette potion. Il fallait que je tente, je le devais bien, pour Drago. Je devais essayer de le sauver comme je l'avais prévu hier soir. Cependant, je ne ferais qu'une tentative. Je ne pouvais pas tuer deux fois sa mère. Même si j'étais dans un rêve, ce geste allait beaucoup me couter, j'allais tout de même tuer quelqu'un ! Je ferais donc une seule tentative et si Drago ne réagissait pas, je partirais sans lui. Cette possibilité de me fendit le cœur et je laissai tomber ma tête sur l'épaule de Drago. Evidemment, le professeur ne fit aucun commentaire, parce que nous l'en empêchions. C'était effrayant de voir à quel point nous dirigions ce rêve.
- Ca ne va pas Hermione ? Me demanda Drago d'une voix inquiète.
- Si ça va...
Ma phrase resta en suspens et Drago se dégagea de notre contact pour me forcer à le regarder dans les yeux.
- Tu n'as pas l'air bien, insista-t-il. Tu veux sortir de cours ?
Je hochai timidement la tête. De toute façon cela ne servait à rien, tous ces cours ne servaient à rien finalement. Si je m'en souvenais bien, un mois ici correspondait à peut près à une jounrée dans notre vraie vie... Du coup, j'allais les vivre ces cours, j'allais dans tous les cas les revivre, puisque j'allais partir.
Drago me prit la main et m'incita à me lever de ma chaise. Je suivis son mouvement et bientôt nous fûmes à l'extérieur de la salle de classe, sans que le professeur ait dit quoi que ce soit. Nous pouvions vraiment faire tout ce que nous souhaitions, c'était affreux.
- Dis-moi ce qu'il se passe, me demanda-t-il en posant ses deux mains sur ma taille.
- Rien, je suis juste fatiguée.
- Hermione... Insista-t-il. Je commence à te connaître tu sais. On dirait que tu es ... On dirait que tu es déprimée...
Par Merlin mais que pouvais-je lui répondre ? Que je comptais tuer sa mère et que ça me torturait ? Que je prévoyais de partir sans lui si jamais il ne retrouvait pas ses esprits ? Bien sûr non !
- On n'a pas résolu le problème de Lydia, dis-je soudain en me souvenant soudain de ce mystère absolu.
C'est vrai que j'avais complètement oublié cette histoire avec tout ce qu'il s'était passé avant, j'avais complètement oublié cette fille ! Il fallait dire que c'était bien le cadet de mes soucis à présent.
- Tu plaisantes ? Me lança Drago en haussant les sourcils.
- Je suis très sérieuse au contraire, insistai-je.
Il papillonna des yeux pendant quelques secondes, comme s'il n'en revenait pas. Puis, il lâcha mes hanches et récupéra ma main, m'entrainant avec lui à l'angle du couloir.
- On va aller régler le problème tout de suite et pour être sur qu'elle dise la vérité, on prendra du véritaserum. On n'a qu'à aller en chercher dans la réserve de Rogue, je suis sûr qu'il lui reste des petites choses comme ça, de l'époque où il était maître des potions.
Je n'ai faisais absolument pas confiance à Drago. Je savais qu'il agissait toujours dans mon intérêt, mais peut-être que la vérité de l'était pas. Peut-être qu'il voulait me la cacher.
- On va perdre du temps, répondis-je alors. Je vais demander à Harry et Ron de nous aider, et nous deux, nous irons chercher Lydia.
Drago me toisa d'un air étrange.
- Bah quoi ? Demandai-je en mettant mes mains sur les hanches. J'ai le droit de faire participer nos amis non ?
Drago leva les yeux au ciel mais finit par accepter, certainement pour me faire plaisir. Moi, tout ce que je voulais, c'était m'assurer que ce serait vraiment du veritaserum et pas une potion que Drago aurait échangé.

A peine vingt minutes plus tard nous étions tous les cinq, dans la salle commune des Gryffondor qui était totalement vide à cette heure-ci. Nous faisions tous les quatre face à Lydia, assise à une table en face de nous. Elle avait un regard peu assuré.
- Vous allez finir par me dire ce que je fais là ? Demanda-t-elle en tentant de ne pas paraître effrayée.
- On va régler une histoire dis-je alors. S'est-il passé oui ou non, quelque chose entre Drago et toi ?
Elle lança un regard abasourdis à Drago avant de se retourner vers moi.
- Non, répondit-elle.
- Alors pourquoi m'as-tu assuré que si, la dernière fois que l'on s'est parlé ? Tu m'as même précisé que c'était durant notre séparation, insistai-je.
- C'était juste pour te faire enrager.
- Je ne te crois pas, lui lançai-je d'un ton dur.
- Fais-lui avaler le veritaserum, qu'on en finisse, déclara Drago qui semblait agacé de perdre son temps.
- Vous savez que c'est interdit ? Nous fit remarquer Harry.
- C'est toi qui dis ça ? Lui lançai-je d'un regard sévère. C'est bien toi qui est allé voler le flacon dans la réserve de Rogue !
- Vous ne m'aviez pas expliqué que c'était pour la faire parler elle, insista-t-il.
- Et qu'est ce que ça change ? Tu te doutes bien que c'était pour faire parler quelqu'un, n'est-ce pas ? Qu'est-ce que ça change que ce soit elle ?
Harry sembla hésiter avant de lever les mains en l'air, comme pour dire « je m'en fiche, faites ce que vous voulez, à vos risques et périls ». Cependant, il lança un étrange regard à Drago. Comme s'il le suppliait de mettre fin à tout ça. J'attrapai alors aussitôt le flacon et le tendis à Lydia. Je lui fis signe de boire d'un signe du menton. Elle observa le flacon d'un air apeurée.
Soudain, la porte de la salle commune s'ouvrit avec fracas et nous nous retrouvâmes vers Rogue qui entrait.
- Je peux savoir ce que vous faisiez dans ma réserve Potter ? Lança-t-il d'une voix sévère.
- Quoi ? Mais je n'y étais pas ! Se défendit-il.
- Je vous ais vu en ressortir, cessez de mentir. Et ce flacon qu'est-ce que c'est ? Ajouta-t-il en désignant Lydia.
- On veut faire avouer quelque chose à Lydia, répondit-il.
Je le regardais d'un air ahurit, au même titre que Drago. Que lui prenait-il de dire ce que nous étions en train de faire ?
- Eh bien, vous savez tous ici présent, que c'est interdit n'est-ce pas ?
- On s'en contre fiche ! S'exclama Drago. Maintenant on aimerait terminer ce qu'on a commencé. On vous rapportera la fiole lorsqu'on aura terminé.
Rogue finit par acquiescer d'un signe de tête et sortit de la salle commune. Cela ne m'étonnait même plus, de voir que nous pouvions faire absolument tout ce que nous souhaitions. Cependant, lorsque nous nous retrouvâmes de nouveau seul, Drago et moi nous tournâmes dans un même mouvement vers Harry.
- Tu nous expliques ton délire ? Lui lança Drago. Pourquoi tu as avoué à Rogue ? Tu ne veux pas que Lydia prenne la potion en fait, tu ne veux pas qu'elle la prenne parce qu'elle pourrait révéler quelque chose qui te déplairait ?
- Harry ? Demanda Ron qui était resté silencieux jusque là.
- Bois la potion ! Ordonnai-je à Lydia d'une voix forte. On a perdu assez de temps.
Voyant qu'elle ne bougeait pas, je pointai ma baguette sur elle d'un air menaçant. Je ne la rangeai que lorsque je la vis avaler le contenu de la fiole.
Un étrange silence s'était insinué dans la salle, comme si personne n'osait poser la première question. Alors que j'allais ouvrir la bouche, Harry me devança.
- Je suis désolée Hermione, vraiment désolée ! S'exclama-t-il. Je voulais te le dire, j'ai même fais plusieurs insinuations pour que tu comprennes de toi-même et j'ai...
J'avais l'impression que mes yeux allaient sortir de leurs orbites. Que voulait clairement dire Harry ?
- S'est-il passé quelque chose entre toi et moi ? Demanda subitement Drago à Lydia.
- Oui, répondit-elle.
- Ma question n'est pas assez claire, s'affola Drago d'un air étourdit. Nous sommes-nous déjà embrassés ? Précisa-t-il.
- Oui.
La bouche de Drago s'ouvrit sous le coup de la surprise, mais aucun son n'en sortit. Il fixait Lydia d'un air perdu avant de se tourner vers moi.
- Ce n'est pas possible, insista-t-il. Je ne m'en souviens pas, je te jure Hermione que...
- Quand est-ce que ça a eu lieu ? Dis-je pour couper Drago dans ses explications.
- Cela a eu lieu pour la première fois l'année dernière en février et la dernière fois en octobre de cette année.
Cette fois-ci, ce fut à mon tour de rester totalement muette face la réponse de Lydia. Mais qu'était-elle en train d'avouer ? Drago et moi étions arrivée à peut près à cette période... Ce qui voulait dire que ...
Je tournai un regard effaré vers Drago. Il semblait sous le choc autant que moi, et je pus lire dans ses yeux qu'il avait compris qu'il ne s'agissait pas vraiment de lui.
- Mais Drago et moi étions ensemble à cette période ? Insistai-je.
- Oui.
- Explique-moi mieux que ça ! M'énervai-je.
- Drago me plaisait beaucoup et je lui faisais de discrètes avances depuis presque un an, et un soir, alors qu'il s'était disputé avec toi, nous nous sommes rencontrés dans un couloir. Nous avons couché ensemble dans le placard à balais le plus proche. Ensuite, nous nous sommes revus presque une fois par semaine, le jeudi soir plus exactement.
- Le soir de la semaine où je voyais Ginny ! M'exclamai-je horrifiée.
Je me souvenais très bien quand Ginny m'avait dit qu'Hermione et elle se retrouvaient tous les jeudi soirs.
- Comment cette histoire a-t-elle pris fin ? Demanda Drago à son tour.
- Du jour au lendemain tu ne m'as plus accordé la moindre attention. Ce changement a eu lieu lorsque tu t'es séparée d'Hermione. J'ai crus que c'était parce que tu voulais te mettre avec moi, mais pas du tout.
Je n'en revenais pas, je n'en revenais tout bonnement pas. Ginny m'avait décrit un couple parfait, s'aimant depuis la première année alors qu'en fait, leur relation n'avait été qu'un mensonge !
- Quelqu'un était-il au courant ? Demandai-je le cœur battant.
- Ma meilleure amie, Tiffany et Harry.
Drago et moi nous retournâmes vers Harry qui s'était ratatiné sur sa chaise.
- Tu le savais ? Lui demandai-je, n'en croyant pas mes oreilles. C'est pour ça que tu ne voulais pas qu'elle avale le veritaserum. C'était pour couvrir Drago !
- Il m'avait fait promettre de ne rien dire, se défendit-il. Je suis désolée Hermione, j'ai essayé de te mettre la puce à l'oreille plusieurs fois, mais...
- Tu es mon meilleur ami, maronnai-je. Comment as-tu pu me cacher un truc pareil ? Tu n'avais pas de peine pour moi ? Tu n'avais pas de remord ? Pourquoi n'as-tu pas...
- Drago n'a jamais cessé de t'aimer, me coupa-t-il en lui adressant un bref coup d'œil.
- Bah voyons ! Quand on aime quelqu'un, on va coucher avec une autre ! C'est tout à fait normal, dis-je en exagérant chaque syllabe.
- C'était juste qu'il voulait coucher avec quelqu'un d'autre que toi. Il ne voulait pas te quitter parce qu'il t'aimait, mais il ne voulait pas passer à côté de sa jeunesse. C'était juste pour ça. Il t'aime toujours, insista Harry d'un air désespéré. Mais dis quelque chose toi ! Ajouta-t-il à l'adresse de Drago.
- Nous verrons ça ensemble plus tard, intervins-je d'une voix sèche. Quant à toi, espèce de... dis-je en me tournant vers Lydia, tu ne mérites que...
- Arrête ! S'exclama Drago en attrapant la baguette que j'avais pointée sur elle.
- REND-LA MOI ! Hurlai-je.
- Hermione arrête ! Insista Drago en me retirant ma baguette. Calme-toi ! Ton geste ne va rien résoudre.
- Peut-être, mais cela va largement me défouler !
- Je suis d'accord avec Hermione, intervint Ron d'une petite voix.
Drago lui adressa un regard noir avant de se retourner vers moi.
- Ce n'est pas toi Hermione ! Insista-t-il. Si tu lui fais quoi que ce soit, tu vas t'en vouloir après, je le sais très bien, alors arrête !


- Mon dieu ! Mais comment a-t-il osé ! M'exclamai-je dans un sanglot.
Je me laissai tomber sur mon lit, tandis que Drago refermait la porte de notre suite.
- Harry l'a trahit, et l'autre Drago aussi ! Par Merlin, mais c'est horrible, poursuivis-je en pleurant.
- Hermione... murmura Drago d'une voix douce.
Il vint s'asseoir auprès de moi et passa un bras réconfortant autour de mes épaules.
- Il ne s'agit ni de toi, ni de moi, dit-il. Tout cela s'est passé avant que l'on arrive.
- MAIS MEME ! Hurlai-je.
- Je ne vois pas le problème Hermione ! Insista-t-il d'une voix plus ferme cette fois-ci.
Je me dégageai de son contact pour me lever du lit. Je m'appuyai contre le mur le plus proche tout en essuyant les larmes qui coulaient le long de mes joues.
- Mais tu ne comprends pas ! Dis-je en me tournant vers lui. L'amour n'existe pas ! Ce monde était sensé être parfait alors que tout n'est que mensonge ! Harry a trahit sa meilleure amie, Drago a trompé Hermione sans le moindre remord, comme si c'était normal. Si tu avais entendu Ginny me parler de ce couple si parfait ! Eh bien ! On a de quoi rire à présent !
- Hermione. ..
Drago vint me rejoindre pour me serrer dans ses bras. Son contact me fit du bien, mais j'étais toujours aussi désespérée par ce que j'avais appris.
- Nous ne sommes pas fait pour être ensemble Drago, dis-je d'une voix plus mesurée.
- Pardon ? Fit-il en s'écartant de moi pour pouvoir me regarder dans les yeux.
- Tu finiras toi aussi par me tromper, par trouver quelqu'un de plus intéressant que moi ou qui t'apportera quelque chose qui te manque. J'imagine que je ne suis pas bonne au lit ? N'est-ce pas ?
- Arrête de dire n'importe quoi... Ce n'est pas nous.
- MAIS BIEN SUR QUE SI ! C'est nous, mais dans d'autres circonstances ! C'est la preuve que nous n'allons pas ensemble, que dans tous les cas, nous ne sommes pas faits pour être ensemble !
- CE N'EST QU'UN REVE HERMIONE ! S'énerva-t-il. CALME-TOI MAINTENANT ! RIEN DE TOUT CELA N'EST REEL !
- Tu finiras par me tromper, dis-je la mord dans l'âme.
- Mais tu es complètement folle ! Le Drago de ce monde n'avait connu qu'Hermione. Moi j'en ai connu plein des filles avant toi.
- Merci pour la précision, répliquai-je amère.
- Ce que je veux dire, c'est que je n'ai rien de plus à tester ! Je t'ai trouvé toi et c'est parfait. Tu as beau être une insupportable miss-je-sais-tout, c'est toi qui as été la seule à me convenir ! L'autre Drago ne pouvait pas le savoir, mais moi je le sais ! Alors arrête ton cirque maintenant.
J'éclatai de nouveau en sanglot. Ce monde, me rendait décidemment très émotive. Drago me prit une nouvelle fois dans ses bras, tout en m'embrassant sur le front.
- Je t'aime Hermione, donc calme-toi je t'en pris. Tout va rentrer dans l'ordre.
- Oui fais en sorte que tout rentre dans l'ordre, répondis-je d'une voix faible mais assurée. Efface leur à tous la mémoire, mieux contrôle le rêve pour que personne ne se souvienne de ce moment humiliant pour moi. Mieux, efface-moi la mémoire. Je t'en pris Drago, insistai-je la mort dans l'âme.
Drago ne répondit rien et se contenta de me serrer davantage contre lui.


Drago ne m'avait évidemment pas effacé la mémoire et j'étais restée couchée dans notre lit durant le reste de la journée. Il était repassé plusieurs fois pour savoir comment j'allais, mais je n'avais pas émit le moindre son. Je m'en voulais un peu de mettre emportée de la sorte un peu plus tôt dans la journée. Non, ce n'était pas vraiment que je m'en voulais, j'avais surtout honte de moi. Mais pire, j'étais totalement déprimée. Quoi qu'à ce stade ce n'était plus vraiment de la déprime. J'avais juste envie de m'endormir et de mourir. Drago m'avait assuré que le monde dans lequel nous étions nous avait écouté et que ni Harry, ni Lydia, ni Rogue n'avait souvenir de ce qu'il s'était passé. Dans l'après-midi il était même venu m'assurer qu'il avait réglé définitivement la question de Lydia. Tout serait comme si rien ne s'était passé entre l'autre Drago et Lydia, mais cela n'avait pas suffit à me faire sortir de mon mutisme. Je voulais rester dans ce lit jusqu'à la fin de ma vie. Dumbledor avait eut raison d'interdire ce livre, le coma du sorcier nous rendait tous fou et malheureux.

- Je t'en supplie Hermione, dit-moi quelque chose, insista Drago la mort dans l'âme.
Il ouvrit la fenêtre pour aérer la chambre et s'assis sur le lit à côté de moi, tandis que je fixais le plafond. Les vacances de noël me paraissaient si loin... Pourtant je n'avais jamais été aussi heureuse que durant cette période, durant la dernière semaine plus exactement. Drago avait suffit à mon bonheur à ce moment là.
- On couche ensemble ? Proposai-je à Drago sans détacher mes yeux du plafond.
Il ne répondit pas. J'entrepris alors de retirer mon tee-shirt dans le but de l'inviter à me rejoindre. Cependant, il me stoppa.
- Voyons Hermione, qu'est-ce que tu fais ?
Je tournai enfin les yeux vers lui et je me rendis compte que j'étais prête à pleurer. Mes larmes étaient à deux doigts de rouler le long de mes joues. Le regard désespéré de Drago, finit par me faire pleurer pour de bon. Silencieusement certes, mais je pleurais, sans pour autant le quitter des yeux. J'étais si malheureuse.
- Je vais fermer la fenêtre il commence à faire froid, dit Drago en se levant subitement tandis qu'une rafale de vent s'infiltrait dans la chambre.
- Non, laisse ! Dis-je.
- Tu n'as pas froid ? Me demanda-t-il en se frottant les bras pour se réchauffer.
- Si, mais c'est agréable. J'ai l'impression de mourir.
Drago me lança un regard interdit et ferma aussitôt la fenêtre. Après quoi, il retira ses chaussures et s'allongea sous la couverture. Il me força à faire de même pour me réchauffer et m'attira contre lui tout en me déposant un léger baiser dans le cou.
- Que veux-tu Hermione ? Que désires-tu ? Tu n'as qu'un mot à dire.
Je ne répondis pas et le reste de la semaine passa. Je ne bougeai pratiquement pas du lit, mis à part pour aller à la salle de bain. Au départ, Drago continuait d'aller en cours, de vaquer à ses occupations tout en venant me voir environ toutes les deux heures. Mais finalement, il avait finit par élire domicile contre moi, dans le lit.
- Me prendre dans tes bras ne sert à rien Drago, dis-je au bout d'un moment. Je suis bien comme ça, mais ça ne sert à rien. On n'est pas fait pour être ensemble. On ne sera jamais ensemble. Notre couple n'existe pas et n'existera jamais, quelque soit le monde dans lequel nous nous trouvons.
Je sentis Drago s'éloigner de moi, remuer les draps et se lever. Il fit le tour du lit et se posta face à moi.
- MAINTENANT TU ARRETES ! Cria-t-il. TU M'AIMES ?
Je ne répondis pas.
- C'est une simple question Hermione ! OUI OU NON ?! S'énerva-t-il.
- Oui je t'aime. Mais ce n'est pas suffisant, t'aimer ne sert à rien. Ca ne nous aidera pas.
Il tira rageusement la couverture qui me recouvrait et je me recroquevillais sur moi-même.
- Lève-toi ! M'ordonna-t-il.
Voyant que je ne bougeais pas, il m'empoigna violemment par le bras pour me forcer à me hisser à sa hauteur.
- On rentre, déclara-t-il. Je vais faire cette potion et on va rentrer retrouver la réalité. Je voulais vivre dans un monde parfait, mais avec toi, pas avec ton ombre. Donc tu vas prendre une douche et t'habiller. Moi, pendant ce temps je vais aller chercher tous les ingrédients nécessaires et je te retrouverais ici. On est fait pour être ensemble Hermione, alors tu vas cesser d'agir n'importe comment et de dire n'importe quoi. On va retrouver notre vrai monde et je rejoindrais l'ordre du Phoenix. Je deviendrais ami avec tous ceux que tu aimes, je ferais cet effort pour toi. Je quitterais ma famille et tous ceux qui ont un jour fait partis de mon entourage. Je détruirais cette machine sous le manoir Malefoy, et je ferais tout pour tuer Voldemort. Et je suis certain que je trouverais un moyen de retirer la marque des ténèbres de mon bras. Quand tout sera finit, parce que on gagnera, j'implanterais les films sur le marché sorcier et on deviendra riche. On se mariera et on aura des enfants. J'espère que ça te va comme schéma, parce que moi, il me convient parfaitement. Donc tu arrêtes tes gamineries et tu prends sur toi. On prouvera à tout le monde que l'amour existe réellement et tu vas dès lors cesser d'en douter ! ET VA PRENDRE UNE DOUCHE ! Cria-t-il voyant que je ne réagissais pas.

Sur ces mots, il quitta la chambre et je l'entendis même quitter notre suite dans un grand claquement de porte. Il allait vraiment chercher des ingrédients pour la potion. Nous allions rentrer.  


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