Chapitre 19 : Le grand saut

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  Lorsque je rouvris les yeux le lendemain matin, ma main n'était plus liée à celle de Drago. Cependant, j'étais toujours couchée contre lui, tandis que son bras gauche m'encerclait les épaules. Mon coeur se mit aussitôt à battre violemment dans ma poitrine. Venir le rejoindre dans son lit au milieu de la nuit avait marqué un tournant important dans ma vie, dans nos vies, et il n'y avait plus de retour en arrière possible. Cependant, ce n'était pas un problème. Dans un sens j'étais soulagée, soulagée de m'être enfin autorisé à faire un pas vers lui.
- Drago, tu es réveillé ? Soufflai-je à voix basse.
Je ne voulais pas m'éclipser et faire comme si rien ne s'était passé. Cela aurait été improductif au possible. Je devais assumer mon geste de la veille et voir ce qu'il arriverait à présent.
- Drago ? Insistai-je.
Cependant, il n'y eu aucune réponse, il dormait encore à poing fermé. Je tentai de me rendormir, mais au bout de quelques minutes je dû admettre que c'était impossible, j'étais bien trop tendue pour trouver le sommeil. Je me dégageai alors de son contact et sortis du lit. Après tout, je n'avais pas besoin de rester couchée à côté de lui pour lui prouver que j'assumais ce qu'il s'était passé.
Je rejoignis la salle de bain sur la pointe des pieds et y trouvai Dobby qui changeait les serviettes de bain.
- Oh Mlle Granger ! S'exclama-t-il d'un air ravi.
- Chut ... Drago dort encore, dis-je en souriant.
- M et Mme Malefoy vont être vraiment contents de savoir que vous dormez de nouveau ensemble.
- Nous dormons ensemble depuis le début des vacances, corrigeai-je.
- Dobby sait que ce n'est pas vrai, mais je pourrais mentir aux maîtres si vous voulez, puisque tout est finalement rentré dans l'ordre. Si cela évite des ennuis au jeune maître et à vous-même...
- Oui fais donc ça, répondis-je précipitamment dans le but de mettre fin à la discussion.
- Bonjour.
Drago était appuyé contre l'encadrement de la porte. Il m'avait salué d'une voix douce mais ses yeux trahissaient une certaine anxiété. Dobby sortit de la salle de bain, deux serviettes dans les bras et nous laissa seuls. Voilà que j'étais anxieuse à mon tour. Finalement, j'aurais dû rester dans le lit pour me réveiller auprès de lui. J'aurais ainsi pu me cacher le visage dans un oreiller.
- Bonjour Drago, dis-je finalement d'une voix peu assurée.
- Tu es levée depuis longtemps ?
- Il y a tout juste quelques minutes.
Je le vis jeter un œil à la porte qui reliait ma chambre à la salle de bain.
- J'ai rêvé où tu es passée me voir au milieu de la nuit ?
Je sentis mon visage virer au rouge. Il ne changeait pas finalement, toujours direct. Mais ce n'était pas plus mal.
- Non non, je suis bien venue.
Drago finit par entrer dans la salle de bain, s'approcha du lavabo et se passa de l'eau sur le visage.
- Tu es restée combien de temps ?
Je fronçai les sourcils. J'avais bien peur de ne pas comprendre le sens de sa question. Comment ça combien de temps ?
- Tu es resté combien de temps dans ma chambre ? Insista-t-il en ouvrant son tube de dentifrice.
Il croyait donc que je n'avais fait que passer. Quelle réponse attendait-il ? Allait-il me reprocher d'être restée ou l'espérait-il au contraire ? Voyant que je ne répondais pas, Drago enfourna sa brosse à dent dans sa bouche.
- Je viens juste de sortir de ton lit, répondis-je enfin.
Les yeux de Drago s'agrandirent aussitôt et il me fixa par l'intermédiaire du miroir derrière lui. Puis, il retira la brosse à dent de sa bouche.
- C'est vrai ? Demanda-t-il.
- Oui. Je devrais m'excuser ? Demandai-je d'une voix hésitante. Je pensais que ...
- T'excuser de quoi ? Me coupa-t-il aussitôt en crachant dans le lavabo.
Il se rinça la bouche et se tourna vers moi.
- T'es incroyable comme fille, finit-il par dire en riant, tout en levant les yeux au ciel. Je suis ravi que tu sois restée, non mais tu rigoles !
Il paraissait si heureux à cet instant, que je ne pus que lui sourire en retour.
- Tu as faim ? Enchaîna-t-il.
J'acquiesçai d'un signe de tête. Drago s'approcha alors de moi, fit passer un de ses bras autour de mes épaules et m'entraina à l'extérieur de la salle de bain, puis de sa chambre et nous descendîmes les escaliers pour rejoindre la cuisine. Durant tout le trajet je me retins de parler. Pour la première fois de ma vie, je me posais des questions totalement improbables. Du moins, improbable pour moi. Avais-je mauvaise haleine ? Après tout je ne m'étais pas lavée les dents ? Si je parlais alors que Drago était si près de moi, sentirait-il quelque chose ? Et qu'en était-il de mes cheveux et du pitoyable pyjama que je portais ? Plus je me posais ces questions et plus cela me mettait mal à l'aise. Je m'inquiétais de mon apparence, pire encore, je ne pouvais pas m'empêcher de me dire que je ne devais pas être belle, alors que lui était aussi beau que d'habitude.
Nous nous assîmes l'un en face de l'autre, comme d'habitude et Dobby vint nous servir.
- Tu proposes quoi pour aujourd'hui ?
- On pourrait inviter mes amis.
Drago leva lentement, très lentement ses yeux vers moi.
- On n'a pas arrêté de voir Pansy, Blaise ou encore Daphné et...
- A ce propos, tu étais vraiment jalouse ce jour là ? Quand tu m'as embrassé ? Me coupa Drago.
- Pfff, pas du tout, répliquai-je en secouant la tête.
- Avoue que tu étais jalouse et je laisserai saint potter et weasmoche venir.
- Arrête de les appeler comme ça.
- Tout ce que tu veux si tu avoues.
- Je ne vais pas te mentir pour te faire plaisir.
- Alors explique-moi le pourquoi du comment.
- C'est juste que je n'avais pas envie que Daphné s'interpose entre nous deux. Nous devons retrouver notre monde je te rappelle et je n'avais pas envie que tu sois distrait par cette fille. En plus, excuse-moi mais elle n'a pas attendu bien longtemps avant de sauter sur l'occasion pour se mettre avec toi. Nous étions sensés être ensemble depuis la première année, on se sépare et elle arrive comme une fleur ? Quelle belle amie c'était pour moi ! Et je ne pense pas qu'une fille comme elle te convienne de toute façon. Certes, elle est jolie, mais elle n'est pas très marrante ou encore très enjouée pour quoi que ce soit. Cette fille a une personnalité totalement plate et...
Drago ricana.
- Quoi ? Demandai-je agacée d'avoir été coupée.
- Cela s'appelle de la jalousie. Mais c'est bon, j'ai ma réponse. Tu peux arrêter ta pitoyable explication. Pourquoi tu te prends la tête Hermione, ajouta-t-il mi-amusé, mi-agacé.
Etait-ce vraiment de la jalousie ? Par Merlin... Etais-je devenu ce genre de fille ? Ce genre de fille avec Drago ?
- Harry et Ron peuvent venir, déclara Drago en prenant soin d'insister sur l'emploi de leurs prénoms.
Je lui répondis par un sourire, même si cela voulait dire que je lui donnais raison quant à ma soit disant jalousie.
- Il faut que Ginny vienne aussi. Elle disait dans sa lettre qu'elle avait quelque chose à nous dire, déclara-t-il.
- Ah oui c'est vrai ! La lettre. Mais je ne sais pas si c'est une bonne idée. Harry et Ron ne vont pas trouver ça bizarre si on s'éclipse avec Ginny ?
Drago ne répondit pas et j'étais certaine qu'il pensait exactement à la même chose que moi. J'aurais pu parler seule à seule avec ma meilleure amie, mais du coup, cela aurait valu à Drago de se retrouver seul avec les deux garçons. Par ailleurs, j'étais certaine que l'inverse l'embêtait autant. Cependant, il semblait moins détester Ginny.
- Bon, c'est moi qui parlerait à Ginny alors, céda-t-il dans un soupire. C'est hallucinant ce que tu arrives à me faire faire.
Je ne savais pas si je devais prendre sa dernière phrase comme un compliment ou non.


- Ginny a dit que tu étais sensée prendre soin de toi, fit remarquer Drago d'un air amusé en s'asseyant sur l'un des meubles de la salle de bain.
- C'est ce que je fais je te signale, répliquai-je en insistant sur mes cheveux à l'aide d'une brosse.
Drago qui semblait au comble de l'impatience leva soudain sa baguette dans ma direction tout en prononçant un sort à voix basse. Mes cheveux devinrent aussitôt lisses et beaux, et je me retournai vers lui, les mains sur les hanches.
- La magie n'est pas la réponse à tout !
- C'est un gain de temps, tu es une sorcière, profite en.
Drago se laissa glisser du meuble et ouvrit la porte de la commode qui renfermait les produits de l'autre Hermione.
- C'est lequel de parfum que tu as mis cette nuit ? Demanda-t-il en sortant plusieurs flacons. Il sentait bon.
J'attrapai le parfum en question en m'en aspergeait légèrement, puis, Drago me tendit un mascara que j'appliquai sur mes cils.
- Tu es vraiment belle tu sais. Tu en as conscience au moins ?
Il s'était rapproché de moi, sans pour autant me toucher et je sentis mon cœur battre rapidement dans ma poitrine.
- Tu me trouves belle parce que je triche, répondis-je.
- Prendre soin de toi ne veut pas dire que tu triches Hermione. Tout le monde le fait.
Je le sentis se rapprocher davantage de mon dos, puis je perçu son souffle près de mon oreille.
- Je vais te dire un secret, chuchota-t-il. J'utilise de la crème pour mon visage, ainsi qu'un sort pour prendre soin de mes cheveux. Je mets même tous les jours du parfum, ajouta-t-il dans un ricanement.
- Tu es bête ! M'exclamai-je en riant tout en me retournant vers lui. Tu mets vraiment de la crème ? Insistai-je en arquant les sourcils.
- Oui j'en mets, répéta-t-il en penchant son visage vers le mien. Tu estimes que je mérite d'être puni ?
Sa phrase sonnait affreusement perverse dans sa bouche, ce qui me mit mal à l'aise. Qu'étais-je censée lui répondre ?
- On verra pour la punition ce soir, finit-il par dire en s'écartant de moi.
Dobby apparu soudain pour nous avertir qu'il avait ouvert le portail à Harry, Ron et Ginny. Drago grimaça tandis que je sortais de la salle de bain avec impatience.


Drago n'avait pas attendu bien longtemps pour s'éclipser avec Ginny dans la cuisine, tandis que j'étais restée dans le salon avec Ron et Harry.
- Tu as l'air d'aller mieux, me fit remarquer Harry. Vous vous êtes remis ensemble n'est-ce pas ?
Je me contentai de lui répondre par un sourire timide.
- Tu vois ! S'exclama-t-il à l'attention de Ron. Je te l'avais dis. Hermione et Drago, Drago et Hermione...
- Qu'est-ce qu'il s'est passé au juste entre vous ? Me demanda Ron.
- Je ne sais pas vraiment... Je crois qu'on a eu un cap difficile, avec la fin de Poudlard qui s'annonce dans un an et demi, les chemins que nous allons emprunter, répondis-je.
- Il n'y a vraiment que toi pour t'inquiéter de ça maintenant, lâcha Harry en levant les yeux au ciel. On est en sixième année !
- Alors cela n'a rien à voir avec cette fille ? Tu sais, Lydia, marmonna Ron.
Je vis Harry lui lancer un regard désapprobateur.
Lydia... J'avais complètement oublié cette élève de Serpentard. D'ailleurs tout cela me paraissait finalement suspect. Après tout, nombreux avaient été ceux de mon entourage à me poser des questions à son sujet. Y avait-il vraiment anguille sous roche ? Le Drago de ce monde avait-il fait une bêtise ?
- Je mène ma petite enquête Ron, ne t'en fais pas.
Ce n'était pas vraiment un mensonge, car mon ami venait de soulever un point intéressant. Si le Drago de ce monde avait eu une quelconque relation avec cette fille, cette dernière ne tarderait pas à revenir à la charger et mettre le bazar. Il fallait vraiment que je me renseigne.
- Mais qu'est-ce qu'ils font ? Lâcha soudain Harry en fixant la grande porte du salon derrière laquelle Drago et Ginny avaient disparu pour aller chercher à boire.
- Drago doit être en train d'embêter Dobby. Enfin j'imagine, répondis-je. Sinon, racontez-moi ! Qu'avez-vous fait de vos vacances ? Votre réveillon de noël s'est bien passé ?
- Ah bah ça ! S'exclama Ron d'un ton sarcastique. Quand je pense qu'on est allé chez les Potter pour que le père d'Harry n'ait pas à transplaner en état d'ébriété...
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Demandai-je inquiète.
- Son père a perdu une oreille, répondit Harry en riant.
- Quoi ?? M'exclamai-je. Mais c'est définitif ?
- Heureusement non, on a retrouvé le morceau d'oreille, répondit Ron qui ne semblait pas plus embêté que ça. Tu n'imagines pas la brasse qu'il s'est prit par ma mère. Je crois qu'elle lui en veut toujours.
- Non Ron, intervint Harry. Ta mère lui en veut parce qu'il ton père à insisté pour faire le transplanage d'escorte avec Ginny en disant qu'il allait très bien.
- Elle n'a rien eu ? M'inquiétai-je.
- Non, répondit Ron. Une chance ! Sinon, je crois que ma mère se serait chargée elle-même d'arracher à mon père sa dernière oreille.
- Sinon, nous avons passé un très bon noel. Mon parrain est venu avec une femme, je crois que c'est sérieux cette fois-ci.
Ron pouffa de rire et Harry lui lança un regard en biais.
-Oh arrête Harry, on sait tous que Sirius est un éternel célibataire qui n'a jamais quitté l'adolescence. Mais c'est pour ça qu'on l'aime, ajouta-t-il aussitôt.
C'était si déroutant de les voir parler ainsi de la famille de Harry. Mon meilleur ami semblait si heureux, si épanoui. Comment parviendrais-je a accepter la dure réalité lorsque je reviendrais dans mon monde ? Drago et Ginny me coupèrent dans mes pensées en nous rejoignant dans la salon. Drago portait un plateau avec cinq verres remplis. Je le toisai d'un œil suspicieux ce qu'il remarqua aussitôt.
- Ce n'est pas de l'alcool, me signala-t-il en levant les yeux au ciel.
- J'ai dû intervenir, ajouta Ginny amusée, sinon vous auriez tous eu le droit à un verre de Whisky pur feu.
- La culpabilité te ronge Drago ? Lui lança soudain Ron. Tu as besoin de noyer ça dans l'alcool ?
Nous le fixâmes tous d'un air étonné, mais le regard le plus surpris fut celui de Drago.
- Qu'est-ce qui t'arrive à toi ? Siffla-t-il. Tu as avalé tes cheveux orange ?
- Drago ! M'exclamai-je.
- Pourquoi tu as dit ça Ron ? Demanda Ginny d'une voix calme en lui tendant un verre de jus de citrouille.
- Tu arrives peut-être à faire avaler à Hermione qu'il ne s'est rien passé entre Lydia et toi, mais ...
- Je te conseille de te taire avant de dire des choses que tu pourrais regretter, le coupa aussitôt Drago qui lui lançai un regard assassin. Et de quoi tu te mêles de toute façon ? Tu es jaloux ?
- Certainement pas, répondit aussitôt Ron. Lydia n'est qu'une traînée qui...
- Je ne parlais pas d'elle mais d'Hermione, le coupa une nouvelle fois Drago.
Ron s'étrangla presque avec la gorgée qu'il venait d'avaler.
- Par Merlin, mais j'ai raison ! S'exclama Drago en ouvrant de grands yeux ronds. En même temps c'est compréhensible, tu sors avec cette idiote de Lavande, alors que moi je suis avec Hermione depuis ma première année. Niveau intelligence ce sont les radicales opposées, tu ne dois pas avoir de conversations très intéressantes avec ta copine. Et puis je pense qu'on est tous d'accord pour dire qu'Hermione est bien plus jolie et marrante. Pire encore ! Je n'ose même pas imaginer comme ça doit être au lit avec Lavande. Elle t'appelle Ron-ron même pendant que vous couchez ensemble ? Demanda-t-il amusé.
- Drago, tais-toi ! Lui lançai-je d'un ton crispée.
- Drago ! Intervint à son tour Harry qui sentait le drame arriver.
- Non mais je préfère te prévenir, continua Drago. Hermione ne s'intéressera jamais à quelqu'un comme toi, tu n'as aucune chance. Et de toute façon, je ne la laisserais jamais partir, elle est à moi.
- Eh oh ! Je suis là hein, signalai-je de mauvaise humeur. Et je ne suis pas ta propriété.
- Un peu si, me contredit-il aussitôt. Tu es avec moi et ce n'est pas près de changer, donc si ton ami Ronald pouvait se l'encrer définitivement dans la tête se serait bien. Tu n'as aucune chance à côté de moi, poursuivit-il à l'attention de Ron. Qu'est-ce qu'elle pourrait te trouver hein ? Franchement ? Je suis mieux en tout point !
- Tu n'es qu'un sale gamin à l'ego surdimensionné ! S'exclama Ron. La seule chose que tu as de plus, est l'argent de ton père et ce n'est pas vraiment le genre de chose qui intéresse Hermione. Et si tu crois le contraire c'est que tu ne l'as connais vraiment pas !
- Mais je l'a connais bien mieux que toi ! Je suis avec elle depuis toujours et...
- ARRETEZ ! Hurlai-je en me levant du canapé pour m'interposer entre les deux.
J'adressai un regard assassin à Drago et je vis son regard se remplir de haine. J'avais déjà vu ça dans ses yeux, dans notre vrai monde. Il en était presque effrayant.
Avant que quiconque ait pu ajouter quoi que ce soit, Ron sortit du salon et j'en conclus qu'il était sortit du château lorsque j'entendis la porte d'entrer claquer bruyamment.
Harry et Ginny se lançaient des regards abasourdis tandis que je fusillais toujours Drago du regard.
- Je te remercie, lui lançai-je de mauvaise humeur.
- Mais tu es devenu fou Drago ? Lui demanda Harry.
- Vous savez très bien que j'ai raison, j'en suis sur !
- On sait tous que Ron a toujours eu un petit faible pour Hermione, intervint Ginny, mais ce n'était pas la peine de lui envoyer en pleine figure devant elle.
- Je vais aller le voir, il a du rentrer chez vous, déclara Harry en se levant du canapé.
Il m'adressa un regard désolé avant de sortir à son tour du salon.
Nous restâmes silencieux tous les trois pendant quelques secondes avant que Ginny ne prenne la parole.
- Je ne sais pas qui tu es dans ton vrai monde, mais le Drago d'ici n'a jamais été aussi méchant... dit Ginny.
- Je suis désolée, marmonnai-je.
- Mais arrête de t'excuser, me lança Drago. Ce n'est pas à toi qu'on parle !

Je ne m'étais même pas rendu compte que Ginny était partie. Drago et moi nous étions hurlés dessus pendant un bon moment avant que nous nous apercevions de son absence, ce qui nous donna l'occasion de reprendre notre dispute.
- Je te remercie, dis-je d'une voix sèche. Tu as gâché mon après-midi.
- Elle aurait été de toute façon gâché par leurs présences !
- Ginny est partie à cause de toi alors que c'était la seule qui était restée !
- Elle est partie parce que toi aussi tu hurlais je te signale hein ! Je ne suis pas la seule à m'agiter !
- Arrête de reporter la faute sur moi, c'est toi qui as commencé avec Ron !
- On a déjà parlé de lui pendant quinze minutes ! On peut peut-être passer à autre chose non ?
- Tu n'es qu'un sale gamin égoïste ! Je ne sais pas comment j'ai pu penser que tu avais changé ! Tu ne penses qu'à toi, qu'à ton petit bonheur, qu'à....
- MAIS FERME-LA ! Hurla-t-il en m'adressant un regard noir. Tu n'as pas la moindre idée de ce que je vis ! C'est toi l'égoïste ! Tu es tellement accaparée par ton nombril que tu ne vois même pas dans quelle position je suis. C'est moi qui t'ai révélé les secrets concernant ce qu'il y avait sous la trappe de mon salon, concernant ma mission dans notre vrai monde. J'ai trahi le seigneur des ténèbres, j'ai trahi mon camp, j'ai trahi ma famille ! Et tout ça pour quoi ? Pour me faire reprocher le moindre faux pas ?
Drago me repoussa contre le mur et garda sa main fermement appuyée contre mon épaule afin que je ne bouge pas.
- Je ne suis pas parfait Hermione et tu es loin de l'être également. Tu me demandes de renoncer à tout ce que j'étais, mais tu ne peux pas me changer totalement ! Je ne suis pas un elfe de maison qui va t'obéir au doigt et à l'oeil ! Tu ne te rends même pas compte de tout ce que j'ai fais pour toi ! Peut-être que je ne l'ai jamais dis à voix haute, mais on sait très bien où tout cela va nous mener lorsqu'on retrouvera notre monde ! J'ai définitivement tourné le dos à mes amis et à ma famille au profit de l'ordre et tu en as autant conscience que moi ! Je n'ai plus personne Hermione ! Je suis seul ! Je ne t'ai même pas, toi ! Tu te sers de n'importe quel prétexte pour m'éloigner, pour trouver quelque chose de nouveau à me reprocher ! Tu ne peux pas me forcer à aimer tes amis Hermione, tu ne peux pas me forcer à aimer tous ceux que tu aimes ! JE NE SUIS PAS TON CLONE !
Alors que j'avais tenté de me dégager de son contact durant toute sa tirade, je m'arrêtai aussitôt.
- Tu vas rejoindre l'ordre ? Demandai-je d'une voix faible.
Il ôta sa main de mon épaule et recula de quelques pas.
- Obsédé par tout ce qui te concerne, lâcha-t-il d'une voix amère.
- Non, répondis-je d'une voix douce. Obsédée par ton futur en l'occurrence.
Drago eu un reniflement dédaigneux.
- Arrête Hermione on sait tous les deux quel est le problème au fond. Tu aimes ce que je suis, tu es attirée par moi et pas seulement physiquement. Cependant, tu te détestes pour ça et dès que l'occasion de me tourner le dos ou de te disputer avec moi se présente, tu la saisis. Je suis tout ce que tu ne peux pas être, parce que tu es enfermée dans ton rôle de fille modèle et sérieuse. Mais libère-toi de tout ça ! Vie Hermione !
Dans un élan incontrôlable, j'attrapai le visage de Drago entre mes mains et collai ma bouche à la sienne. Il répondit à mon baiser avec vigueur tout en enroulant ses bras autour de moi pour me serrer contre lui. Je l'embrassai avec une force jusque là inconnu et lorsque Drago fit descendre ses mains le long de mon dos, je compris ses intentions. Je sautai alors pour qu'il puisse passer ses mains sous mes fesses tandis que j'enroulai mes jambes autour de sa taille. Je ne savais pas comment il parvenait à me porter comme ça, mais il arriva même à marcher jusqu'au canapé le plus proche et à m'y étendre sur le dos. Je n'avais pas cessé une seconde de l'embrasser et pour la première fois de ma vie, je compris le sens des deux mots « baiser libérateur ». C'était comme si toute nos disputes, nos cris l'un envers l'autre, notre incapacité à vraiment nous comprendre, prenaient sens à cet instant précis. Comme si ce qu'il se passait entre nous, nous permettait d'oublier le reste, comme si cela avait été l'issue finale depuis le début. Les lèvres de Drago me semblaient être la plus belle chose à cet instant, comme si elles avaient retrouvé leur vraie place contre les miennes. Ses mains, se baladant sur mon corps, me procuraient à elles seules un plaisir immense. Lorsque ses mains entrèrent en contact avec la peau de mon ventre, un frisson me parcouru tout le dos. Je ne fus même pas gênée de me retrouver en soutien-gorge face à lui, tant l'instant me semblait hors temps. Drago s'était quelque peu redressé au dessus de moi et me fixait avec un regard jusque là inconnu. Je n'avais pas envie qu'il s'arrête, qu'il brise cet instant magique, mais pourtant, il persista à plonger ses yeux dans les miens. Il avait même cessé tout mouvement et j'avais l'impression que son corps me repoussait. C'en était presque douloureux.
- On n'est pas obligé Hermione, je pense que c'est mieux d'attendre, souffla-t-il sans me quitter des yeux.
Je sentis mon visage s'affaisser de déception. Il gâchait tout.
- Ce n'est pas le bon moment, continua-t-il comme pour s'en convaincre lui-même.
- Je pense que si, au contraire, parvins-je à répondre d'une voix faible.
Il me scruta pendant quelques secondes, totalement silencieux, comme s'il attendait un signe de doute de ma part, un signe d'anxiété. Mais je n'avais pas peur, il avait raison, Ginny avait raison. Ils avaient tous raison depuis un moment.
Je fis remonter ma main jusqu'à la nuque de Drago et y exerçai une légère pression, pour que nos lèvres se touchent de nouveau dans un chaste baiser.
- Accroche-toi et ne bouge pas, murmura Drago.
J'accédai à sa requête, intriguée, avant de comprendre. Il transplana et j'atterris en douceur sur son lit. Il avança ses lèvres vers moi pour cette fois-ci, m'embrasser avec une infinie délicatesse. Ses gestes, bien que sûr, étaient plus doux, plus mesurés, plus protecteurs. Il fit lentement glisser ma jupe jusqu'à mes pieds, avec la même précaution que s'il touchait quelque chose qui était sur le point de se briser. Lorsque nous nous retrouvâmes nus l'un contre l'autre, mon cœur s'emballa davantage. Le regard de Drago se voulait rassurant, et même... oui, on aurait presque pu dire, plein d'amour, du moins cela ressemblait à l'idée que je m'en faisais. Il captura de nouveau mes lèvres avec douceur, mais aussi avec une envie non dissimulée. Puis je le sentis s'approcher de moi, il était même à deux pas de m'offrir ce que j'attendais. Nos lèvres se séparèrent et il plongea de nouveau son regard dans le mien. Cette fois-ci il semblait anxieux. Alors qu'il allait ouvrir la bouche, je l'arrêtai d'un signe de tête encourageant. J'étais prête, plus que prête, même si mains tremblaient. Il entra alors en moi avec une infinie douceur sans me lâcher du regard, comme pour vérifier que tout allait bien pour moi, comme pour s'assurer de bien me voir si jamais l'envie d'arrêter me prenait.

Nous ne nous étions pas endormi, Drago m'avait gardé fermement serré contre lui tout en me caressant tendrement le dos. J'avais la tête posée sur son torse chaud, me remémorant chaque instant, chaque baiser, chaque caresse, chaque soupire. Je mourrais d'envie de lever la tête pour le regarder, mais j'étais en même temps gênée. C'était incroyable de savoir que j'avais peur de croiser son regard alors que nous venions de partager le moment le plus intime qu'il soit.
- Tu as froid ? Me demanda soudain Drago.
Il n'attendit pas que je réponde. Il remonta la couverture sur mon dos et resserra son étreinte autour de moi. J'étais si bien dans ses bras, j'aurais voulu ne jamais les quitter.
- Ca va ? Enchaina-t-il en me déposant un baiser sur le front.
J'aurais voulu lui répondre, mais bizarrement, je restai totalement muette. Sa main vint se pauser sous mon menton et il y exerça une légère pression pour que je remonte mon visage dans sa direction. Nos yeux entrèrent enfin en contact. Je ne les avais jamais trouvés aussi bleus, aussi envoutants, qu'à cet instant.
- Hermione ? Ca va ?
Il semblait anxieux et je finis pas lui adresser un sourire sincère.
- Oh tu m'as fait peur. J'ai cru que j'avais fais la plus grosse bêtise de ma vie, lâcha-t-il dans un profond soupire.
J'avançai ma bouche vers son cou et y déposai un baiser, pour confirmer que tout allait bien pour moi.
- Qu'est-ce que tu veux faire ? Tu veux rester un peu ici ou descendre en bas ? Tu veux sortir ? Tu veux faire ton entrainement de quidditch ?
- J'espère que tu plaisantes pour le quidditch, répondis-je amusée.
- C'est comme tu veux, mais c'est vrai que si ça ne tenait qu'à moi, on resterait dans ce lit jusqu'à la fin des vacances.
Je sentis mes joues s'empourprer et je reposai ma tête sur son torse pour qu'il ne me voit pas. J'étais affreusement soulagée dans un sens, moi qui avais eu peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas le satisfaire comme les autres avaient pu le satisfaire avant moi. S'il voulait rester dans son lit avec moi, c'était surement que je n'avais pas été aussi mauvaise.
- Faisons ça oui, répondis-je finalement.
Drago me retourna lentement sur le dos, enfermant mes poignets entre ses mains.
- Tu n'aurais jamais dû dire ça, murmura-t-il d'un air amusé, avant de capturer mes lèvres.  


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