Chapitre 18 : Les deux Ginny

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  - Mais c'est un truc de gamin ! S'exclama Drago seulement cinq minutes après le début du film.
- C'est toute mon enfance, répliquai-je vexée.
- C'est quoi le titre déjà ? « casper et wendy » ? Mais c'est une blague...
- Oh Drago, s'il te plait. C'est juste pour te montrer une des manières dont les moldus nous voient.
- Eh bien ils nous voient comme des méchants sorciers particulièrement moches.
- Ce sont des sorcières, corrigeai-je.
- C'est pareil.
- Tu trouves la blonde vraiment moche ?
Il se tourna vers moi et me lança un regard entendu.
- Elle doit limite avoir quarante ans !
- Quelle mauvaise foi ! M'exclamai-je en riant.
Drago soupira mais n'ajouta rien. Il croisa ses bras sur sa poitrine et garda ses yeux rivés sur l'écran.
Nous nous étions tous les deux allongés sur mon lit et j'avais posé l'ordinateur sur mes genoux, en prenant soin de bien incliner l'écran pour que Drago puisse convenablement voir. Au bout de dix minutes, je l'entendis rire. Il n'y avait rien de drôle dans cette scène, c'était donc certainement par moquerie qu'il avait rit, où plutôt ricané. Cela avait beau faire presque six ans que je n'avais pas vu ce film, je le connaissais toujours pas cœur. La dernière fois que je l'avais vu, je ne savais pas encore que j'étais une sorcière, mais lorsque j'avais reçu ma lettre pour Poudlard je m'étais aussitôt identifiée au personnage de Wendy. Elle était une jeune, jolie et très gentille sorcière de mon âge, contrairement à ses trois tantes. Drago se mit de nouveau à rire et je sus que cette fois c'était parce que la scène l'avait vraiment fait rire. Il devait bien aimer les tantes qui n'étaient pas très gentilles et qui faisaient des blagues douteuses. Il devait se reconnaître dans le personnage, cela me fit sourire. Je tournai légèrement mes yeux vers lui, mais il ne le remarqua pas, il semblait très concentré sur l'écran. Il avait beau être imbu de sa personne, j'avais de plus en plus de mal à lui en vouloir, car il avait raison quand il disait qu'il était très beau, voir séduisant. Sa peau n'avait pas vraiment d'imperfection et ses cheveux blonds lui donnaient des traits d'ange. Oui on pouvait le comparer à un ange tant qu'il était totalement statique et silencieux, car même sans parler, ses expressions de visage en disaient long sur son caractère. Drago décroisa ses bras. Il en passa un sous sa tête et laissa l'autre tomber sur le côté, juste à côté de mon propre bras. Bizarrement ma main me paru très lourde, comme si elle n'était plus à sa place. J'eus envie de la bouger, mais je n'y parvins pas. Je voulais laisser une chance à la main Drago, lui laisser la chance d'effleurer la mienne. Cette réflexion me figea. J'avais reproché à Drago de vouloir coucher avec moi, de s'intéresser à mon physique, et voilà que maintenant j'espérais qu'il entre de nouveau en contact avec moi et tout ça parce que je venais d'admirer son visage pendant quelques secondes. Je reportai mon attention sur le film, mais ce fut tout mon corps qui me sembla cette fois-ci peser une tonne. J'avais l'impression de m'enfoncer dans mon lit. Drago avait une respiration calme et mesurée, alors que j'avais l'impression que mon cœur battait à cent à l'heure. Il sentait par ailleurs très bon, c'était un mélange de parfum et de sa propre odeur. C'était un délicieux mélange. Je me rendis compte que je ne mettais moi-même jamais de parfum, je ne faisais d'ailleurs aucun réel effort pour paraitre belle ou séduisante. Comment pouvais-je l'attirer ? Comment pouvait-il avoir envie de coucher avec moi ? J'étais loin d'être à sa hauteur malheureusement. Et même si je faisais de gros effort, cela lui plairait-il ? Me trouvait-il mieux ou complètement ridicule ? Par Merlin... Etais-je vraiment en train de me demander de quelle manière je pouvais plaire à Drago ? Sa main bougea subitement. Il la porta à son visage pour se gratter l'arrière de l'oreille avant de la reposer sur le matelas. Cependant, il ne la posa pas exactement au même endroit. Peut-être étais-je folle, mais j'avais l'impression que sa main était à présent plus près de la mienne. Et puis qu'est-ce que j'avais chaud ! Je me levais brusquement pour aller ouvrir la fenêtre de la chambre.
- Non mais ça ne va pas ! S'exclama Drago en se redressant sur un coude. Il fait – 10° dehors !
J'avais l'impression qu'il le faisait exprès. N'aurait-il pas pu choisir une autre position que celle d'un apollon sur une plage ?
- J'ai chaud... Marmonnai-je.
- Oui, tu n'as pas l'air bien en effet, me fit-il remarquer en fronçant les sourcils.
- Je vais aller prendre l'air dehors, dis-je en refermant la fenêtre.
Il fit mine de se lever du lit pour m'accompagner mais je l'en dissuadais d'un signe de la main. J'attrapai la lettre que Ginny nous avait envoyé et sortis de la chambre.

Il ne me fallut même pas cinq minutes à mon corps pour reprendre une température normale et bientôt, je m'assis dans la cuisine en déchirant l'enveloppe de Ginny pour accéder au parchemin.
Je m'étais attendu à une longue lettre, mais au lieu de ça, je tombai sur une unique phrase écrite à la va vite.
« Il faut qu'on se voit le plus vite possible Hermione et seule à seule »
Il n'y avait rien d'autre, même si je tournai le parchemin pour vérifier le dos. Que se passait-il donc ? Avait-elle déjà trouvé le moyen pour nous faire retrouver notre vrai monde ? Non ca ne pouvait pas être ça, sinon elle aurait voulu que Drago le sache. Mais elle ne voulait apparemment pas que Drago connaisse l'objet de ce qu'elle voulait me dire. J'aurais pu lui envoyer ma réponse par hibou, mais je ne voulais pas perdre une seconde de plus. Il se pouvait que quelque chose de très grave se trame en ce moment même. Ce fut donc sans prévenir Drago, que je transplanai jusqu'au Terrier.

Lorsque j'arrivai chez les Weasley, Ginny sortit aussitôt m'accueillir.
- C'est parfait nous sommes seules !
Seules ? C'était bien la première fois que c'était le cas au terrier. Ginny m'expliqua en vitesse que sa famille était chez les Potter et je ne posai pas davantage de question. Malgré tout, le ton de Ginny ne présageait rien de mauvais, elle semblait même plutôt de bonne humeur. Elle me fit entrer chez elle et je vis avec bonheur que rien, absolument rien n'avait changé. Elle me fit asseoir à la grande table et me servit un jus de citrouille.
- Tu m'as inquiété avec ta lettre, déclarai-je alors qu'elle s'asseyait à son tour.
- Désolée, maronna-t-elle timidement.
- Bon alors de quoi voulais-tu me parler ? Demandai-je en attrapant un biscuit qu'elle me tendait. Surtout pour ne pas vouloir que Drago soit là !
- Parce que je veux qu'on parle de lui.
Je haussai les sourcils étonnés.
- Je suis passée chez vous à midi et j'ai surpris votre conversation, ajouta-t-elle mal à l'aise. Enfin j'ai surtout surpris le monologue de Drago. Du coup, je n'ai pas osé vous déranger....
Je sentis mon visage virer au rouge. J'étais terriblement mal à l'aise, si elle parlait bien de ce que je croyais.
- Tu sais quand il te disait qu'il voulait coucher avec toi et que...
- Oui oui, la coupai-je précipitamment morte de honte. Je vois très bien de quoi tu parles.
J'aurais voulu disparaitre sous terre.
- Au bout d'un moment, je n'ai plus rien entendu. Vous vous êtes embrassés ? Je te le demande parce que je suis restée quelques minutes dans le grand hall sans savoir si je devais manifester ma présence ou non... Et finalement, j'ai décidé de rapidement te rédiger cette lettre et j'ai quitté le manoir.
- Non on ne s'est pas embrassé, mais je ne vois pas en quoi c'est important.
- Je te promets que je t'expliquerais après, mais dis-moi ce qu'il c'est passé s'il te plait.
- J'ai transplané en dehors de la propriété de Drago.
Ginny m'écoutait attentivement. A croire que ce que j'allais lui dire était d'une importance capitale.
- Il s'est excusé pour tout ce qu'il avait dit, continuai-je, et après nous sommes rentrés.
- Qu'est-ce qu'il t'a dit exactement ? Insista-t-elle.
- Qu'il était désolé, qu'il ne voulait pas que je parte, qu'il ne comprenait pas ce qu'il lui avait pris... Enfin voilà quoi.
- Et son état ? Dans quel état était-il ?
- Il semblait... Je ne sais pas, il paraissait fragile, répondis-je. Comme si il avait vraiment peur que je parte, comme s'il regrettait vraiment. Cela ne ressemblait pas du tout au Drago que je connaissais avant d'arriver ici. Je pense qu'il s'en voulait réellement. Il avait l'air un peu bête aussi, sans être méchante, dis-je en souriant. Ca se voyait qu'il avait du mal à s'exprimer.
Ginny acquiesça plusieurs fois d'un hochement de tête, tout en ayant l'air concentré. Puis elle plongea son regard dans le mien et ouvrit la bouche.
- La seule chose qui vous différencie de l'Hermione et du Drago que je connais, est le fait que vous n'avez jamais été ensemble en première année, comme je vous l'avais dit dans la lettre. Je vais t'expliquer mon point de vu de meilleure amie. Non c'est plus qu'un point de vu, c'est presque vérifié. Drago a toujours eu du mal à montrer ses sentiments de la bonne manière. Durant leurs trois premières années à Poudlard Hermione et Drago ressemblaient presque à des meilleurs amis. Le seul détail qui faisait d'eux un couple, était les petits bisous qu'ils se faisaient de temps en temps. C'est à partir de la quatrième année que Drago s'est fait plus insistant, en tentant de toujours pousser plus loin les baisers qu'il avait avec Hermione. Je le sais, parce que ma meilleure amie m'avait fait part de ses inquiétudes. En cinquième année, Drago a fait le même cinéma, mais cette fois-ci pour coucher avec elle. Il ne lui parlait plus que de ça, tentant systématiquement de la séduire d'une manière qui ne plaisait pas à Hermione. Elle avait l'impression qu'il n'était avec elle que pour ça, qu'il n'y avait plus que cet acte qui l'intéressait. Nous sommes des filles, nous avons besoin d'être rassurées, de savoir que l'on nous aime et Drago ne lui avait jamais dit une seule fois en cinq ans. Tu imagines ? Hermione a faillit quitter Drago cette année là. Elle ne le sait pas, mais c'est entre grâce au coup de pied que j'ai mis au fesses de Drago, qu'ils sont restés ensemble. Moi je savais pertinemment qu'il l'aimait, je suis donc allée lui parler en tête à tête un soir pour lui dire tout ce que je pensais. Il s'y prenait affreusement mal, il ne parlait que de coucher avec elle, sans lui dire que c'était uniquement avec elle qu'il voulait que ça arrive, qu'il voulait être le seul à pouvoir lui procurer du plaisir, qu'il voulait être le seul jusqu'à la fin de sa vie. Drago est un garçon et les garçons n'ont pas la même manière de penser que nous. Pour lui, coucher avec elle ne faisait que concrétiser une fois de plus leur amour, alors qu'Hermione ne le comprenait pas comme ça. Ce n'est pas qu'il avait peur de lui dire qu'il l'aimait, c'est juste qu'il n'en avait même pas compris l'utilité puisqu'à son sens c'était évident.
- Ou veux-tu en venir ?
- A mon sens, c'est exactement ce qui est en train de se passer entre vous. J'en suis même choquée d'ailleurs. Vous vous êtes détestés pendant si longtemps, vous vous haïssiez même. Je vais peut-être avoir l'air bête de sortir cette phrase toute faite, mais je la dis quand même. Il n'y a qu'un pas entre la haine et l'amour et de toute façon je pense que tu n'as jamais vraiment laissé Drago indifférent. Je pense que l'inverse est aussi vrai. A mon avis, tu l'as toujours admiré d'une certaine manière, parce qu'il avait un sang que tu n'aurais jamais, il était amusant, beau et savait mener un groupe d'amis, enfin d'après ce que tu m'as raconté. Vous êtes les totals opposés, et vous vous êtes secrètement enviés dans votre monde depuis votre première année, même si vous ne vous en êtes pas rendu compte. Si vous n'êtes pas comme l'Hermione et le Drago que je connais, c'est uniquement parce que le mage noir dont vous m'avez parlé s'est interposé entre vous. Ce qui m'étonne c'est que cela ne fait que 2 mois que vous êtes ici et vous semblez ... Enfin Drago semble très attaché à toi, il pourrait presque t'aimer. J'ai conscience que ça peut paraitre totalement stupide d'après votre passé mais c'est ce que je ressens. Pour moi, venir dans mon monde était votre destin, même si cela a eu pour effet de me séparer de ma meilleure amie. Vous êtes destinés à vous aimer, comme le couple que je connais. Le seul problème à ce jour est la manière dont Drago s'y prend. Il se comporte exactement de la même manière que celui que je connais. Il ne veut pas coucher avec toi pour tirer son coup, il veut coucher avec toi parce que c'est toi ! Et si tu m'as dis la vérité quant à ce qu'il s'est passé derrière le portail, ses excuses étonnantes, sa panique... Comment dire... Le vrai Drago a eu la même réaction lorsque je l'ai pris en quatre yeux en cinquième année. Il était terrifié d'avoir pu perdre Hermione. A peine notre discussion terminée, il est allé la rejoindre pour que tout rentre dans l'ordre. Je ne dis pas que vous en êtes actuellement là tous les deux également, mais vous marchez sur cette voie. Quelque soit le monde d'où il vient, Drago est toujours le même crétin, handicapé par le fait de pas savoir montrer convenablement ses sentiments.
J'avais l'impression que mes yeux allaient sortir de leurs orbites et j'avais la gorge atrocement sèche.
- Je suis désolée si ça te met mal à l'aise, continua Ginny. Mais franchement, qu'est ce que tu ressens pour lui ?
- Je l'aime bien, parvins-je à répondre.
- Tu mens ! S'exclama-t-elle la mine réjouie.
- Bon, on s'entend très bien plutôt, mais c'est tout. On ne se connait vraiment que depuis deux mois.
- Oui mais vous avez passés ces deux mois ensemble. Vous n'avez pas passé une journée sans vous voir. Ca peut paraitre court deux mois, mais dans votre cas je trouve ça plutôt long. Partager un secret que tout le monde ignore vous a considérablement rapproché.
- Tu ne crois pas à l'amitié fille-garçons ? Lui lançai-je de mauvaise humeur.
- Bien sûr que si, mais pas en ce qui vous concerne. Peu importe d'où viennent les différents Drago et Hermione, ils sont fait pour être ensemble. Vous finirez ensemble, j'en suis persuadée.
J'allais rétorquer à Ginny qu'elle se trompait, mais elle me devança.
- Ose me dire qu'il ne t'attire pas !
- Mais...
- Dis-le !
- Il est très beau c'est sur mais...
- Alors ça ne sert à rien d'en parler pour l'instant, répondit Ginny d'une voix douce. Tu sais au fond de toi que j'ai raison mais tu n'es pas encore prête à l'admettre. C'est peut-être de ma faute, j'aurais dû t'en parler plus tard.
- De toute façon je ne vois pas pourquoi le sujet d'intéresse.
- J'aime toutes les Hermione. Les Hermione de tous les mondes confondus et je ne veux que leurs bonheurs. Et je sais que le tien passera par Drago.

Ce que m'avait dit Ginny m'avait mis dans un tel état que j'étais repartie de chez elle, sans connaître la véritable raison de sa venue au manoir Malefoy. Je ne lui avais même pas posé la question, trop inquiète par tout ce qu'elle m'avait révélé. Drago et moi ? Sérieusement ? Le pire était que la dernière phrase que m'avait lancée Ginny, avant que je transplane, résonnait encore dans ma tête.
« Il ne s'intéresse pas qu'à ton physique ! Il aime tout ce que tu es ! »
Lorsque j'arrivais au manoir Malefoy, se fut un Drago bourré qui m'accueillit.
- Tu étais où ? Me lança-t-il d'une voix agressive.
- Tu bois l'après-midi ? Bravo !
- Je n'ai bu qu'un verre !
- C'est ça... Tu ne tiens même pas debout, tu es obligé de t'appuyer contre le mur.
- Je ne vois pas en quoi le fait que je boive te regarde. Tu étais où ?
- Je ne vois pas en quoi ça te regarde.
- Très bien, répliqua-t-il d'une voix sèche.
Il tourna les talons et rejoignis le salon du mieux qu'il pu. Je soupirai mais le suivis tout de même après quelques secondes de réflexion. Je l'entendis hurler sur son elfe de maison et je pressai aussitôt le pas. Je vis Drago, affalé dans son canapé, son verre de whisky pur feu dans la main, en train de pointer divers endroits du salon à Dobby.
- Là ! Je vois de la poussière d'ici ! Tu ne sers à rien, à rien, à rien ! Je ne sais pas ce qui me retient de te donner un vêtement.
- Drago, grondai-je.
Je m'approchai de Dobby qui tremblait de peur et m'agenouillai face à lui.
- Que s'est-il passé ici ?
- Je ne savais pas où vous étiez partis... Le maître me l'a demandé mais je ne savais pas... Je ne vous ai même pas entendu sortir Mlle Granger.... Je suis désolée, j'aurais dû être près de la porte. Je suis un mauvais elfe, un très mauvais elfe de maison.
- Pas du tout Dobby. Tu es un très bon elfe, le rassurai-je avant de me relever pour faire face à Drago.
Il fixait son elfe d'un œil noir
- C'est quoi cette histoire ? Lui lançai-je.
- Rien. Tout va bien. ET NETTOIE CE SALON ! Hurla-t-il de nouveau.
- BON ON MONTE ! M'écriai-je à mon tour en empoignant Drago par le bras pour le forcer à se lever.
Il ne bougea cependant pas d'un pouce et mon peu de force ne m'aida pas.
- Essaye toujours, fit-il d'un ton sarcastique.
- T'es vraiment stupide ! Non mais tu t'es vu ! Il est quinze heures de l'après-midi.
- Tu m'emmerdes. Et toi c'est pareil, lança-t-il à son elfe qui nettoyait l'un des meubles à l'aide du torchon qui lui servait de vêtement. La prochaine fois que tu ouvres la bouche sans mon autorisation...
- Drago, le coupai-je. Dépêche-toi de te lever !
- Je suis chez moi, je fais ce que je veux.
Je l'empoignai de nouveau fermement par les épaules et transplanai avec lui. J'eus beaucoup de mal à la stabiliser mais nous arrivâmes en un seul morceau dans sa chambre. Cependant, après avoir fait quelques pas, Drago s'arrêta, se pencha en avant et vomit en plein milieu de sa chambre.
- ahhh ! Laissai-je échapper malgré moi dans une grimace de dégoût.
J'appelai presque aussitôt Dobby et celui-ci apparu dans la chambre.
- Je suis désolée d'avoir à te demander ça, mais tu peux nettoyer pendant que je m'occupe de Drago ?
- Oui bien sûr, s'empressa-t-il de répondre.
- Evidemment qu'il peut, c'est son travail, lâcha Drago.
Il refit quelques pas et vomit de nouveau.
- C'est de ta faute, si on n'avait pas transplané, je ne serais pas aussi mal, me reprocha-t-il.
- SI TU N'AVAIS PAS BU, tu ne serais pas aussi mal, dis-je en lui attrapant doucement le bras.
- Lâche -moi, va lire un livre.
J'avais vraiment envie de le laisser se débrouiller tout seul, peut-être finirait-il par s'endormir dans son vomi avec un peu de chance. Cependant, je me ré avançai vers lui pour le tenir de nouveau. Cette fois-ci, il ne me repoussa pas et je l'emmenai jusqu'à la salle de bain.
- Prends une douche ça te fera du bien, lui conseillai-je d'une voix douce.
Il ne répondit pas, au lieu de ça il entreprit de s'asseoir par terre, mais je l'en empêchai.
- Tu pues Drago, donc tu vas prendre une douche. Une douche froide, ça te fera du bien.
- Qu'est-ce que ça peut te foutre que je pus ? Tu comptais m'embrasser ?
Sa question me déstabilisa et la conversation que j'avais eue avec Ginny un peu plus tôt, me revint brutalement en mémoire. M'appréciait-il autant qu'elle le supposait ? Pourtant là, il semblait me détester.
- Tu comptais partir de toute façon. Donc tu peux y aller !
- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Demandai-je en levant les yeux au ciel.
- Tu es partie après vingt minutes de film ! Tu es partie sans rien me dire, tu as disparu pendant plus d'une heure ! Que voulais-tu que je fasse ? Que je te cherche ? Je ne savais même pas où aller ! Et puis si tu étais partie, c'était peut-être parce que tu ne voulais pas être retrouvé.
- Tu dis n'importe quoi Drago, je suis allée m'aérer sur le chemin de traverse.
- Menteuse., dit-il en roulant des yeux tout en s'asseyant par terre.
- Bon ca suffit maintenant !
Je me dirigeai vers la cabine vitrée, attrapai le pommeau de douche que je pointai sur Drago et enclenchai l'arrivée d'eau froide. Il se prit le jet en plein figure.
- Mais t'es complètement folle ! S'exclama-t-il en tenant vainement de se relever.
Je retins un rire en le voyant glisser sur le carrelage trempée.
- Je te signale que c'est hors de question que je nettoie ça ! C'est glacée espèce de folle, remonte la température !
- Je m'en fiche, Dobby est là pour tout nettoyer, lui répondis-je alors.
Il me regarda d'un air choqué tandis que je m'approchai de lui pour lui rincer les cheveux.
- Et la SALE alors ? Me lança-t-il avec un air de défis. Tu vas obliger Dobby à nettoyer tes bêtises ?
J'éloignai aussitôt le jet d'eau de lui.
- Tu connais ?
- Bien sur que je connais. Tout Poudlard a entendu parler de tes idioties de cinquième année.
- Non justement, répliquai-je. Il n'y avait pas tant de gens que ça au courant, parce que quand je commençais à expliquer ce qu'était la SALE tout le monde mettait fin à la discussion d'une manière où d'une autre.
- Rien d'étonnant.
- Tu sais ce que ça veut dire SALE ?
- Bah sale quoi, comme des chaussettes sales !
Je soupirai de déception.
- Société d'aide à la libération des elfes, grogna-t-il finalement. Et ferme le jet d'eau !
J'arrêtai aussitôt l'arrivée d'eau froide, reposai le pommeau de douche et me retournai pour fixer Drago d'un air effaré.
- Ne te fais pas d'idée, j'ai toujours trouvé cet idée complètement stupide. Je m'intéressais juste à ce nouveau moyen de me moquer de toi.
Par Merlin qu'il m'énervait ! Je me précipitai pour récupérer le pommeau de douche mais Drago qui s'était relevé, venait de récupérer ma baguette que j'avais posée près du lavabo et la pointa sur moi.
- Même pas en rêve ! Me menaça-t-il. Maintenant tu vas tout nettoyer.
Je tendis alors une main impérieuse dans sa direction, mais il cacha ma baguette derrière son dos
- Tu te débrouilles sans magie, comme un elfe l'aurait fait, déclara-t-il d'un sourire hypocrite.
- Tu plaisantes j'espère ! C'était pour ton bien cette douche, tu avais beaucoup trop bu.
- Oh bah oui Hermione. Heureusement que tu étais là avec ton transplanage turbulent, sinon je serais encore en train de m'amuser dans mon salon. Je n'avais pas besoin que tu reviennes, tu avais fais le choix de partir.
- Mais je n'étais PAS partie ! M'écriai-je. Tu as bien vu que mes affaires étaient encore dans ma chambre !
- Je ne me suis pas occupé de tes affaires Hermione, je n'avais pas que ça à faire.
- Ah oui, c'est vrai que tu étais si pressé de t'enfiler des verres de Whsiky pur feu !
Drago ouvrit la porte de la salle de bain pour entrer dans sa chambre.
- Je vais dormir.
- Il est quinze heures trente, lui signalai-je.
- J'en ais rien à foutre ! Et nettoie-moi ce merdier avant demain.
Drago claqua la porte ce qui eut pour conséquence de faire trembler toute la pièce. Boire le rendait incroyablement grossier, c'était très désagréable.

« Il a eut peur Hermione, peur que tu ne veuilles plus jamais le revoir, peur que tu t'en ailles pour toujours »
« Tu es attirée par lui, ne dis pas le contraire »
« S'il a bu c'est parce qu'il croyait t'avoir perdu. Certes, il a tiré des conclusions trop vite, mais il était triste »
« Il t'a confié sa mission, l'histoire de la machine, il te fait confiance Hermione »
« Avant j'aurais compris, mais maintenant ? Qu'est-ce que tu pourrais sérieusement lui rapprocher ? »
« Tu ne peux pas nier le fait que tu le trouves séduisant et qu'il te plait »
« Vie Hermione ! Vie ! Personne n'est là avec vous pour te juger. Personne ne saura ce qu'il se passe »
« Avoue que c'était la première fois depuis longtemps que tu n'as pas passé des vacances aussi amusantes »
« Tu as ma bénédiction Hermione, il est celui qu'il te faut. Si nous avions su avant... »
« Tu avais envie de l'embrasser quand vous regardiez Capsper et Wendy, n'est-ce pas ? »
« Tu peux te voiler la face mais le corps ne trompe pas. Tu avais le cœur qui battait, tu avais chaud »
« Il t'a parlé de la SALE et tu sais pertinemment que peu de monde connait la signification de ce cigle. Lui le savait »
« Es-tu aussi hypocrite que ça ? Faire comme si tu ne ressentais rien pour lui ? »
« Qu'essayes-tu te prouver ? Pire, à qui essayes-tu le prouver ? Personne, car il n'y a que lui et toi »
« De quoi as-tu peur ? Qu'est ce que cela te couterait de juste l'embrasser une fois ? »
« Drago ne s'intéresse pas qu'à ton corps, il s'intéresse à tout ce que tu es. Je sais que tu en as conscience à présent »

Je me réveillai en sursaut. Ginny, ma véritable Ginny avait été avec moi cette nuit. Je me rappelais distinctement toutes les phrases qu'elle m'avait dites. Avait-elle raison ? Ginny avait toujours raison. Pourtant ce n'était qu'un rêve, mais Ginny avait été tellement elle-même. Je me levai de mon lit et rejoignis la salle de bain pour me passer de l'eau sur le visage. La pièce était nickelle. J'avais attendu que Drago s'endorme pour aller récupérer ma baguette magique qu'il avait glissé sous son coussin. Puis le nettoyage fait, j'étais allée la remettre ni vu ni connu à sa place initiale. J'avais passé le reste de la journée à travailler sur un devoir de botanique, puis j'avais dîné seule. Drago ne s'était pas levé depuis. L'alcool l'avait vraiment mis dans un sale état. D'ailleurs il n'y avait toujours aucun bruit dans sa chambre. Je posai, sans bruit, mon oreille contre la porte de sa chambre et presque aussitôt, les battements de mon cœur redoublèrent d'intensité. Ginny avait-elle raison ? Drago me plaisait-il ? Lui plaisais-je ?
Mon regard s'égara dans la cabine de douche humide, avec une serviette mouillée qui pendait à côté. Drago s'était finalement levé à un moment donné pour prendre lui-même une nouvelle douche. Pourtant je n'avais rien entendu, il avait du se recoucher presque aussitôt. Je frôlai de mes doigts la serviette bleu, puis j'ouvris le placard que je m'étais interdis de rouvrir depuis que j'étais arrivée. Il s'agissait d'un placard destiné à l'Hermione de ce monde. Il y avait dedans plusieurs produits de beauté que je n'avais pas voulu utiliser. Cependant, c'était au beau milieu de la nuit, à trois heures du matin, que j'eus envie de découvrir plus en détail ce qui s'y cachait.
Il y avait plusieurs crèmes hydratantes, une brosse à dent, des shampoings et démêlants, du maquillage, des lingettes. Je finis pas tomber sur un seul et unique parfum. Le flacon était d'un orange très clair avec de fines écritures grises. Je m'en aspergeai un petit peu dans le cou, puis dans le poignet. J'attendis quelques secondes, puis je portai mon poignet à mon nez. Cela sentait bon, réellement bon. J'adorais même. La Ginny de ce monde avait raison, j'étais la même Hermione. Quand à la vrai Ginny de cette nuit... Les deux me conseillaient visiblement de suivre le même chemin. Celui de Drago. Je rangeai le parfum et m'approchai de nouveau de la porte de sa chambre. Je posai délicatement ma main sur la poignée, le cœur battant. Que devais-je faire ? Entrer ? Et si Drago était toujours en colère contre moi ? Et s'il me jetait dehors avant même que je n'ai pu poser un pied dans sa chambre ? Et si .... Et si quoi ? Et si quoi de toute façon ! Je savais que j'allais rentrer dans cette chambre, c'était comme si j'étais hypnotisée par cette porte fermée et ce qu'elle renfermait. Drago... Je chuchotai son prénom à voix basse. Cela me fit un drôle d'effet. Je ne le chuchotais pas avant. Je ne le prononçais même pas il y a deux mois à vrai dire. Pourtant son prénom me semblait particulièrement mélodieux et plein de sens à présent. Doucement, j'actionnai la poignée. La porte grinça et je grimaçai de peur de le réveiller. Je passai la tête à travers le passage et jetai un coup d'œil en direction du lit. Drago ne bougeait pas, il semblait dormir à point fermé. Il était couché sur le côté et me tournait le dos. Sa couverture était descendus jusqu'à ses hanches et je pu voir son dos nu grâce à la lumière qui provenait de la salle de bain. Il était magnifique. J'avais l'impression que les cheveux blonds qui tombaient sur sa nuque me narguaient. Comme si ils me défiaient de venir prendre leur place. J'en mourrai d'envie. J'étais certaines que mes lèvres auraient trouvé leur place dans son cou, beaucoup plus que ses cheveux. Après quelques secondes supplémentaires, je finis par éteindre la lumière de la salle de bain pour entrer complètement dans la chambre de Drago et refermer la porte derrière moi. J'avançai prudemment mais surement jusqu'à son lit. Il me tournait toujours le dos et semblait dormir paisiblement. Que faisais-je donc là ? Après tout, je n'avais aucune intention de le réveiller. Les phrases de ma Ginny de cette nuit résonnèrent de nouveau dans ma tête, et puis dans un mouvement incontrôlable, je montai sur son lit et me glissai sous la couverture. Alors que je m'allongeai, je constatai que mes mains tremblaient. Oui, elles tremblaient. Etait-ce ça d'être attiré par quelqu'un ? Etait-ce à ça que cela ressemblait ? Etais-je véritablement plus attaché à lui que comme à un simple ami ? J'étais allongée sur le dos, mais j'étais bien incapable de m'endormir, ou ne serait-ce que penser à autre chose que Drago dormant à côté de moi. Il respirait si doucement qu'on aurait presque pu le croire mort. J'avais tellement envie de le toucher, ne serait-ce qu'effleurer son dos du bout des doigts. Je le voulais tellement que c'en était douloureux. Je pouvais peut-être le frôler, il ne le saurait jamais après tout. Alors que j'approchai ma main de son dos, Drago bougea me faisant sursauter. Je retins, par chance, un hoquet de surprise. Drago, dans son sommeil, venait de se retourner sur le dos. La lumière de la lune, passant à travers ses fenêtres, me permit de l'admirer. Il était si beau. J'eus de nouveau envie de le toucher. J'étais certaine que sa peau était chaude. Toujours couchée, je m'approchai quelque peu de lui. J'étais si près qu'il ne devait y avoir qu'un centimètre de vide entre nous. Un vide qui me semblait faire des kilomètres. C'était comme si Drago était là sans que je puisse l'approcher. Pourtant je pouvais, rien ne m'en empêchait. Je me redressai quelque peu sur un coude et, ne parvenant plus à me contrôler, je fis glisser mes doigts sur son torse. J'avais eu raison, il était chaud. Mais pas seulement, il était aussi doux et rassurant. Il sentait également bon et m'attirait d'une manière impressionnante. Mes doigts ne quittèrent pas sa peau, je remontai au contraire lentement le long de son cou. Lorsque j'arrivais à sa mâchoire, Drago eu un mouvement qui me figea. J'aurais dû retirer ma main, mais je n'en étais plus maître. Voyant que Drago dormait toujours, ma main reprit son ascension, le long de sa joue, pour remonter jusqu'à ses tempes. Ce fut ce moment que Drago choisit pour bouger de nouveau. Il fit une grimace et cligna des yeux. J'étais totalement pétrifiée et incapable de retirer ma main de son visage. Après plusieurs papillonnements, les yeux de Drago finirent par s'ouvrir mais je ne parvins pas à le quitter du regard. Il n'eu pas de sursaut de peur en me voyant ainsi penché en dessus de lui, au lieu de ça, il fronça les sourcils.
- Qu'est-ce... Qu'est ce que tu fais ? Murmura-t-il d'une voix à peine audible.
Ce fut le déclic pour moi et je retirai enfin ma main de son visage. Son regard était toujours plongé dans le mien et j'eu l'impression d'avoir l'air idiote.
- Hermione ? Répéta Drago d'une voix faible et roque.
J'acquiesçai d'un signe de tête, en tentant de lui adresser un sourire. Cependant, j'étais certaine que cela avait plus ressemblé à une grimace qu'à autre chose
- Qu'est-ce que tu fais là ? Répéta-t-il comme si cela lui demandait une force surhumaine.
- Je ne sais pas, parvins-je enfin à répondre en chuchotant. Je... Désolée.
Je rompis aussitôt le contact de nos deux regards pour me redresser complètement dans le but de quitter son lit, mais la main de Drago vint s'enrouler autour de mon poignet.
- Tu sens bon, murmura-t-il.
Il tira quelque peu sur mon poignet et je me laissai faire. Il passa ensuite son autre bras autour de mes épaules pour me forcer à me recoucher à côté de lui. Cependant, ma position ne sembla pas le satisfaire car il me serra davantage contre lui et je dû poser ma tête sur son épaule pour qu'il stoppe la pression.
- Reste, chuchota-t-il de nouveau.
Il approcha son visage du mien et me déposa un baiser sur la tempe. Sa main qui tenait toujours mon poignet me relâcha et il vint entrelacer ses doigts aux miens. Le contact de sa peau contre le mienne était agréable. Au bout de quelques secondes, il ne bougea plus. C'était-il rendormit ? Je levai quelque peu la tête, mais ne vis que son cou qui semblait m'appeler. Sa respiration régulière m'indiqua qu'il avait de forte chance pour qu'il soit retombé dans les bras de Morphée. Je pris donc un risque. Un risque qui me démangeait. Je relevai de nouveau légèrement la tête et déposai mes lèvres dans son cou pendant quelques secondes. Quand je me retirai pour reprendre ma position initiale, sur son épaule, je sentis la main de Drago resserrer la mienne.  


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