Chapitre 9 : Voldemort
Je n'arrivais pas à empêcher mes larmes de couler, c'était comme si tout ce que j'avais retenue depuis que nous avions atterri ici, sortait en même temps. Je ne pleurais pas parce que j'étais triste, mais parce que j'avais peur et que j'étais déçu. Toute cette accumulation ressortait maintenant dans le grand hall devant Drago. Ce dernier paraissait d'ailleurs terriblement mal à l'aise et effrayé à l'idée que quiconque puisse nous voir. J'avais appuyé ma tête contre le mur pour tenter de me calmer.
- Granger s'il te plait... me souffla-t-il à la voix basse.
Je ne parvins même pas à lui répondre, seul un hoquet sortit de ma gorge.
- Hermione, continua-t-il en chuchotant. Viens on sort.
Voyant que je ne bougeais pas il attrapa mon bras, non sans un petite grimace et m'emmena dehors avec lui. Il me fit asseoir sur les grandes marches de l'entrée et s'installa à côté de moi.
- Je ne comprends pas pourquoi tu te mets dans cet état, ajouta-t-il.
Cette fois-ci je parvins à retenir mes nouvelles larmes pour me tourner vers lui.
- Ce monde est affreux.
- C'est ce que je te dis depuis le début, fit remarquer Drago d'un air suffisant.
- Non ! M'exclamai-je. C'est horrible parce qu'on est visiblement dans un monde où Voldemort n'existe pas et on voit tout ce que nos amis et nous avons perdu ! C'est un monde magnifique qui n'est pas le nôtre ! Voilà ce qui est horrible ! Nous sommes nés dans le mauvais monde !
Drago ouvrit la bouche mais ne su visiblement pas quoi me répondre.
- Ce monde est paisible et beau ! Harry a ses parents, il n'y a pas de mangemorts complètement dérangés par l'idée d'un sang pure, il n'y a pas de morts et tout le monde s'entend bien ! Continuai-je. Voilà ce qui est horrible, mais tu n'as pas l'air de le saisir.
- Dans nôtre monde on n'est pas ensemble au moins, se défendit-il d'une petite voix.
Je lui lançai un regard assassin.
- Tu as bien de la chance de ne pas avoir conscience de l'horreur de notre vrai monde comparé à celui où nous sommes actuellement. Tu as bien de la chance, répétai-je une nouvelle fois en me levant des marches.
- J'essayai juste de trouver un point positif à notre monde, se défendit-il en me rejoignant près des grandes portes.
- Bah voyons, répondis-je d'une voix moqueuse. Toi, tout ce qui t'intéresse c'est d'être au dessus des autres par la mise en valeur de ton sang et de ton argent. Tu es pathétique !
- Eh oh ! S'exclama-t-il à son tour en levant les bras. Je n'ai rien dit de tout cela, c'est toi qui ne cesse de m'accuser en interprétant mes soit-disant pensées.
Il avait raison, il fallait que me calme. Je n'avais pas à passer mes nerfs sur lui, même si j'avais raison dans tout ce que je disais. Nous avions fait une trêve pour nous sortir d'ici et je n'allais pas la briser aussi stupidement. Nous avions tous les deux besoins l'un de l'autre pour rejoindre notre vrai monde. Mais j'en voulais terriblement au monde entier de m'avoir emmené ici, de m'avoir fait voir ce qu'aurait pu être le monde sans Voldemort.
- Est-ce que on est sur que Voldemort n'a jamais existé ? Demanda Drago d'une petite voix.
- Dans tout les cas il n'est actuellement pas un mage noir, c'est certain, mais on n'en sait pas plus. Il faut qu'on se renseigne.
- D'accord, répondit Drago. On se retrouve demain à la bibliothèque.
- Non, le contredis-je d'une voix ferme. On va se renseigner maintenant !
Je vis Drago retenir un soupir mais il me suivit tout de même en silence alors que je rentrais dans le château. Il marcha derrière moi jusqu'à ce que nous arrivions à la bibliothèque qui était pratiquement vide. Je m'avançai d'un pas sûr en direction de Mme Pince et elle ne releva la tête que lorsque je fus à sa hauteur.
- Bonjour, dis-je, j'aimerais savoir si vous avez des livres sur Voldemort.
Elle fronça dans un premier temps les sourcils, puis sembla réfléchir.
- Voldemort... répéta-t-elle. C'est un pseudonyme j'imagine ? C'est dans quel domaine ?
Je tournai lentement mon regard vers Drago qui me fixait d'un air interdit. Voldemort n'existait définitivement pas. Nous étions à présent fixé.
- Tu es sûr que tu ne veux pas que j'en parle discrètement à mes amis ? Insista Drago alors que nous marchions à travers un long couloir vide.
- Tu te moques de moi ? Tu as entendu la réponde de Mme Pince ? Il n'y à pas de Voldemort !
- Et pourquoi il serait le seul inexistant dans ce monde ? Insista-t-il.
- Je ne dis pas qu'il n'existe pas, lui fis-je remarquer d'une voix aiguë. Tom Jedusor existe peut-être, mais pas Voldemort.
- Donc nous pourrons nous renseigner à ce sujet.
Je m'arrêtai aussitôt de marcher pour lui lancer un regard noir.
- Ton maître te manque ?
- Je n'ai pas dis ça mais...
- Eh bien tu feras les recherches toi-même dans ce cas là ! J'ai d'autres choses à faire moi, répliquai-je en reprenant mon chemin.
Drago me suivit sans rien ajouter de plus.
Voldemort n'existait pas ici et c'est ce qui rendait ce monde encore plus dangereux. Dangereux dans le sens où il fallait que je garde conscience que ce n'était pas mon vrai monde, il aurait été bien trop facile de s'attarder ici en oubliant ma vrai vie. Il ne fallait pas que je me laisse happer par ce monde sans malheur sinon j'allais devenir complètement folle.
- Si ça se trouve on est en train de rêver, lâcha brusquement Drago.
Je me retournai vers lui adressant un regard entendu.
- Bah quoi ! S'exclama-t-il. Ce serait possible.
- Je te ferais remarquer que ton idée totalement stupide a déjà été contredite dans un film. Il est strictement impossible pour deux personnes de faire le même rêve et d'autant plus de communiquer comme nous le faisons à l'intérieur. Par ailleurs, de nombreuses études ont indiqué que les rêves n'étaient créés que par des idées que nous avions et que c'est nous, au réveil, qui assemblions les pièces pour en faire une histoire.
- C'est quoi un film ? Me demanda Drago.
- Un truc de moldu, répliquai-je en accélérant le pas.
Drago ne se laissa pas démonter et me rejoignis rapidement.
- Explique, insista-t-il.
- Tu vois lorsqu'on prend des photos, elles bougent n'est-ce pas ?
Drago hocha la tête.
- Eh bien les moldus peuvent faire ce genre de photo. Elles peuvent durer plus de trois heures.
Les yeux de Drago s'écarquillèrent de surprise.
- Tu plaisantes ?
- Non. Sur ces longues photos, il y a des acteurs. Ce sont des personnes qui jouent une pièce de théâtre, une histoire...
- Je ne comprends pas, me répondit-il brusquement.
Je m'arrêtai de marcher pour lui faire face.
- Imaginons que toi et moi voulions jouer l'histoire de la marmite sauteuse. Nous le ferions devant un puissant appareil photo pendant disons une heure. Comme dans une pièce de théâtre. Ensuite, toute notre performance serait retenue sur une photo.
Drago ne répondit pas et se contenta de m'observer bouche bée.
- Bref, cela s'appelle un film. Et il y a un film qui parle de la notion de rêve. Enfin, tout ça pour dire que nous ne sommes pas en train de rêver.
Drago ne répondit de nouveau rien.
- Tu n'as rien compris j'imagine ? Où alors tu trouves ça complètement stupide ? Lui lançai-je d'une voix agressive.
- Tu me montreras ? Me demanda-t-il soudain contre toute attente. Un film, tu m'en montreras un ?
- Je ne sais pas si tu as bien saisis, mais c'est un truc de moldu.
- Oui, mais c'est génial ! Les parents n'auraient plus besoin de s'embêter à lire des histoires à leurs enfants le soir ! On leur mettrait un milm.
- Un film, corrigeai-je quelque peu amusé et étonné qu'il s'intéresse à quelque chose du monde des moldus.
- Non mais attends Granger, Hermione, se corrigea-t-il aussitôt. C'est une opportunité en or ! Tu imagines si quelqu'un l'inventait dans le monde des sorciers ? Je ne comprends même pas que personne ne l'ait encore fait !
- Si personne ne la fait c'est parce que la plus part des gens ne s'intéressent pas aux moldus.
- Mais on s'en fiche ! S'exclama-t-il en faisant de grands gestes avec ses bras. Par Merlin, mais je vais rouler sur l'or !
- Calme-toi lui, lançai-je. Il faudrait commencer par retrouver notre vrai monde. Par ailleurs, je ne suis pas sûr que ta famille et tes amis apprécient le fait que tu fasses parvenir chez les sorciers une idée moldue.
- Personne ne le saura, déclara-t-il.
- Je me ferais un plaisir de le raconter à la presse, lui signalai-je d'un air moqueur.
Il me lança un regard noir avant de sourire.
- Je te donnerais 10% des ventes contre ton silence.
- Même pas en rêve, 70% !
- Quoi ?! S'écria-t-il. Mais tu es complètement folle !
- Je te ferais remarquer que c'est moi qui t'ai parlé de tout ça.
- Mais tu n'avais même pas eu l'idée de l'implanter sur le marché sorcier !
Drago et moi nous toisâmes pendant quelques secondes d'un air mi-menaçant mi-amusé.
- Cinquante-cinquante, finit-il par céder.
- Oui oui on verra, répondis-je en me remettant à marcher.
J'avais envie de calmer net en lui disant que personne n'accepterait d'aller voir des films dans le monde des sorciers, car dans tous les cas, il y aurait vite des fuites concernant la provenance d'une telle idée. De plus, Drago ne s'en rendait visiblement pas compte à l'heure actuelle, mais sa famille et ses amis ne le laisseraient jamais s'associer à une fille comme moi, une fille de moldu. Cependant, je ne rajoutai rien et nous arrivâmes bien vite à l'escalier où nous devions nous séparer. D'habitude, Drago descendait en direction des cachots sans un regard pour moi mais là il s'arrêta.
- On continue les recherches demain ? Me lança-t-il.
- Evidemment ! A moins que tu ais déjà trouvé une solution, mais tu me l'aurais dis j'imagine, répondis-je.
- Oui oui. Bon bah à demain, répondit-il mal à l'aise avant de descendre les marches.
Je ne remontai cependant pas tout de suite et fixai Drago en train de sautiller dans les escaliers. J'avais peut-être été un peu trop froide avec lui à l'instant, après tout il avait essayé d'être amical, du moins j'en avais l'impression. Mais pire encore, il avait trouvé une idée moldue réellement bonne. Certes s'était pour se remplir les poches de mornilles mais tout de même. Le voir porter de l'intérêt à quelque chose venant de mon monde était troublant.
En remontant à ma salle commune je repensais à la belle vie que mes amis avaient dans ce faux monde, à la vie qu'avait Harry. J'aurais tout donné pour être née dans ce monde-là, pour qu'Harry soit né dans ce monde là, mais ce n'était pas le cas. Cependant, j'avais bon espoir, Drago et moi retournerions dans notre montre et Harry tuerait Voldemort. Nous aurions ainsi, enfin la vie heureuse que tout le monde méritait.
Lorsque je descendis prendre mon petit déjeuné le lendemain matin, il n'y avait pas grande monde dans la grande salle. Je m'installai aux côtés de Ginny qui n'avait pas l'air dans son assiette.
- Ce ne va pas ? Lui demandai-je d'une voix inquiète.
- J'ai rompu avec Deans, répondit-elle la mort dans l'âme.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- On s'ennuyait. Comment vous faites avec Drago ? Comment vous faites depuis la première année ?
- Nous ne sommes plus en semble, lui signalai-je mal à l'aise.
- Comment avez-vous fait jusqu'à maintenant alors ?! Vous aviez toujours l'air de vous amuser. C'était comme s'il était ton petit ami et ton meilleur ami à la fois. Je t'envie tellement Hermione, car je sais que tôt ou tard vous vous remettrez ensemble.
- Je ne suis pas sûr que...
- Si Hermione ! Me coupa-t-elle. Vous êtes fait pour être ensemble. Vous n'étiez pas deux personnes distinctes, vous n'en étiez qu'une seule, vous formiez un tout qui regardait toujours dans la même direction. Vous n'aviez pas le moindre secret l'un pour l'autre, vous étiez la définition du couple parfait.
J'allais répliquer qu'elle se trompait mais Ginny m'en empêcha.
- Bien sûr que vous vous disputiez et c'est normal, mais tout finissait toujours pas s'arranger parce qu'il arrivait toujours à te faire rire, à t'amuser, à te réconforter, à te protéger, à te rendre heureuse. Vous vous aimiez tant...
Je ressentis un pincement au coeur. D'un parce que Ginny avait réellement l'air d'envier ce pseudo couple que j'avais formé avec Drago et aussi parce que l'amour qu'elle décrivait me semblait impossible avec n'importe quel garçon.
- C'est juste que nous camouflions bien la vérité aux autres, déclarai-je alors dans le but de la réconforter. Peut-être que tout le monde nous voyait comme tu nous voyais, mais ce n'était pas notre cas. Personne ne peut jamais vraiment savoir ce qu'il se passe dans un couple, mis à part les deux concernés. Par ailleurs...
Un gros fracas me fit sursauter et m'empêcha de terminer ma phrase. Drago venait de poser un gros ouvrage sur la table entre Ginny et moi.
- C'est une lecture que je te conseille, me lança-t-il d'un air satisfait.
Je jetai un oeil à la couverture. C'était l'histoire de Poudlard.
- Elle a déjà dû le lire dix fois, lui fit remarquer Ginny d'un air amusé.
- Oui mais hier, elle s'est trompée sur un détail, répliqua-t-il après un bref instant d'hésitation. Donc je pense que cela te ferait du bien de replonger dans le livre, ajouta-t-il à mon attention.
Par Merlin ! Comment n'avais-je pas pu y penser plus tôt. Drago est définitivement loin d'être quelqu'un de stupide. J'attrapai alors aussitôt le livre et l'engouffrai dans mon sac.
- Regardez cet empoté ! S'exclama soudain Drago en ricanant.
Il désigna un point sur nôtre droite et Ginny et moi nous retournâmes aussitôt. Neville semblait avoir besoin d'aide. Il portait son sac et une plante dans une main, trois livres dans l'autre, il avait également quelques parchemins qu'il tenait dans sa bouche, ainsi qu'une plume et un encrier qu'il parvenait à tenir du bout de ses doigts, par je ne sais quel miracle. Il semblait par ailleurs essayer d'ouvrir son sac et le malheur tant attendu arriva. Il fit tomber l'un de ses livres. En tentant de le rattraper il se renversa son encrier sur le visage, trébucha sur le livre au sol et s'étala de tout son long.
Drago explosa de rire et je dû me retenir pour ne pas en faire autant.
- Ce n'est vraiment pas drôle Drago lui signalai-je en reprenant mon sérieux.
Cependant tous les gryffondors présents dans la grande salle riaient autant que Drago. Du moins presque autant, car Drago s'était carrément écroulé de rire sur le banc à côté de Ginny.
Je me levai alors et aidai le pauvre Neville à se relever et ramasser ses affaires, puis je rejoignis ma place.
- Tu n'aurais pas dû l'aider, me lança Drago d'un air déçu. Je suis sur qu'il aurait réussis à retomber par terre une fois debout.
- Tu n'en as pas marre de te moquer ?
- Oh ça va Hermione, intervint Ginny en levant les yeux au ciel. C'était le moment le plus drôle du trimestre.
- Elle a perdu son sens de l'humour, lui signala Drago à voix basse.
Cependant, je l'entendis et lui adressai un regard mauvais. A quoi jouait-il à copiner ainsi avec Ginny ? J'allais lui faire remarquer qu'il avait ses propres amis à la table des Serpentards et que nous n'avions pas besoin de lui ici, mais je n'en eus pas besoin. Il repartait déjà en direction de sa propre table pour prendre son petit déjeuné.
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Un autre monde
FanficSuite à une dispute entre Drago et Hermione en cours de potion, le chaudron de Drago leur explose au visage. Lorsqu'ils se réveillent à l'infirmerie le lendemain, tout le monde tombe sous le choc. Ils sont amoureux l'un de l'autre. Il semblerait mêm...