Chapitre 15 : Noël

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  Après avoir vu le film Drago et moi redescendîmes en bas, après tout c'était Noël et je décidai donc d'arrêter de lui en vouloir pour ce qu'il s'était passé avec Daphné. Nous ne prîmes pas tout de suite place à table mais nous dirigeâmes vers le petit salon. Drago me retendit mon jus de citrouille et il s'en resservit un de Whisky pur feu.
- Ce jus est vraiment infâme ! M'exclamai-je après avoir bu une nouvelle gorgée.
Drago leva les yeux au ciel avant de lancer un regard insistant à la lettre que je tenais entre les mains. J'ouvris donc l'enveloppe que m'avait envoyée Ginny.
- Bon alors, elle a trouvé les descriptions de notre monde soit très drôles soit très tristes, dis-je à Drago en parcourant la lettre des yeux. Par triste, je pense qu'elle sous entend les passages avec Voldemort.
- Ou bien le fait que je n'ai jamais eu la réelle possibilité de choisir mon propre camp, me fit remarquer Drago.
Je ne répondis pas à sa remarque pour éviter de provoquer une nouvelle dispute le soir de Noël, mais je n'en pensais pas moins. Si on voulait on pouvait ! Après tout, Sirius avait bien quitté sa famille lui.
- On attaque le passage intéressant, dis-je en voyant que Ginny détaillait certains éléments de la vie du Drago et de l'Hermione de ce monde.
Drago se pencha au dessus de mon épaule pour lire en même temps.


Pour tout t'avouer, je n'avais pas remarqué le changement de comportement de Drago, peut-être parce que je le connais moins où que j'y prêtais moins attention étant donné que je trouvais ma meilleure amie transformée. Ce n'est qu'après avoir su la vérité que j'en ais vu.

Cette phrase me troubla. Etais-je à ce point différente de l'Hermione qu'elle connaissait ? Visiblement, oui.

Hermione, je ne saurais pas te dire ce qui t'a trahi exactement, mais ce sont pleins de petites choses qui ne te ressemblaient pas, à commencer par ta relation avec Drago. Le couple que je connais s'aime vraiment à la folie et ils ont leur monde bien à eux. Tout le monde enviait le couple que tu formais avec Drago, tout le monde. Vous étiez sans cesse en train de vous amuser, de rire, de vous faire des coups pour rire. Vous pouviez être entourés de tous vos amis et être à la fois dans votre petite bulle. C'était très... C'était unique.
Enfin tout ce que je dis ne sert à rien, vous pourriez jouer le jeu à merveille que vous ne parviendrez jamais à recréer tout ça. Il faut que vous vous concentriez sur d'autres aspects de votre vie pour faire le change.
Hermione : Tu prends d'habitudes beaucoup plus soin de toi. Tes cheveux par exemple, par Merlin tes cheveux ! Tout le monde a mis ton manque de soin sur ta rupture avec Drago, mais ça ne durera pas éternellement. Tu es de plus beaucoup plus joyeuse d'habitude, même si c'est essentiellement grâce à Drago qui t'entraine là dedans. Je te signale par ailleurs, que dans ce monde, tu adores le professeur Rogue. Certes il n'accorde jamais de points à Gryffondor, mais c'est pour toi une sorte de défis qui t'amuse beaucoup, et je suis certaine que c'en est de même pour Rogue.


Drago qui s'était retenu de rire face aux remarques sur mon apparence, ne pu cette fois-ci s'empêcher d'e ricaner et je lui adressai un regard noir, avant de reprendre ma lecture.

Tu es également une grande admiratrice de Drago lorsqu'il est sur un ballais. Tu le trouves bien meilleur que Harry et même si Drago t'harcèle pour te faire monter sur un balais tu as toujours refusé en lui disant qu'il ne fallait pas qu'il perde son temps avec toi, mais qu'il en prenne plutôt pour s'entraîner lui. Tu es très attentive à sa progression, je crois que tu espères qu'il deviendra un grand joueur de quidditch.

Je relevai malgré moi les yeux du parchemin pour regarder Drago. J'eus l'impression qu'il s'était gonflé de fierté et je dus lui rappeler que ce n'était pas de lui qu'on parlait mais de l'autre Drago.

Tu es bien entendu la meilleure élève de Poudlard et je suis ravie que ce soit un point que tu partages avec la vrai Hermione. Tu passes autant de temps qu'elle à travailler donc il n'y aura pas de problème de ce côté. En fait, je pense que tout ce qui te change de l'Hermione que je connais se rapporte de loin ou de près à Drago. A mon sens, vous êtes toutes les deux une même personne qui a évolué selon les circonstances de vos deux vies différentes.

Ginny avait raison, j'en étais certaine et je relevai une nouvelle fois les yeux vers Drago. Serai-je moi aussi tombé amoureuse de lui dans notre vrai monde si Voldemort n'avait jamais existé ? C'était apparemment ce que Ginny pensait et je n'osai pas faire la moindre réflexion à Drago sur ce sujet. De toute façon, il ne me regardait pas et continuai de lire la lettre qui parlait à présent de lui.

Drago : Comme je le disais plus haut je ne te connais pas aussi bien qu'Hermione, mais je sais qu'il y a deux choses dans ta vie qui comptent plus que les autres : le quidditch et Hermione. Tu es par ailleurs un vrai gamin, mais c'est une qualité. Tes parents adorent Hermione et je sais d'après Blaise que vous avez déjà parlé de ton mariage avec Hermione. Pour toi, cette finalité est évidente mais je crois qu'Hermione n'en est pas à ce stade.

Je ne pus m'empêcher d'adresser un regard railleur à Drago qui leva les yeux au ciel.

Ton meilleur ami est Blaise Zabini avec qui tu joues au quidditch depuis votre deuxième année. Tu ne t'es d'ailleurs jamais remis du fait que Harry avait été pris dès sa première année dans l'équipe, mais comme Hermione t'assure que tu es le meilleur cela te réconforte. Tu es aussi quelqu'un de très amusant, qui a toujours le mot pour rire, même si les situations ne sont pas drôles. Ah, je suis sur que tu te poses la question étant un mec : Oui tu as déjà couché avec Hermione, mais je n'ai jamais eu plus de détails que ça, Hermione ne me raconte pas grand-chose à ce sujet mis à part que tout se passe très bien. Ce n'est pas une information capitale mais c'est juste pour te prouver que tout se passe bien avec Hermione et que tu n'as donc pas besoin d'aller voir ailleurs. Je te le signale parce que si tu faisais une chose pareille dans ce monde, se serait irréversible aux yeux des autres et tu gâcherais la vie du vrai Drago et de la vrai Hermione lorsqu'ils seraient de nouveaux parmi nous. Donc pas de bêtises !

- Non mais attends, elle plaisante là ! S'exclama Drago en me faisant sursauter. Elle me menace là ?
- Mais non, elle te prévient juste.
- Et si on reste coincé ici un an ? Elle ne croit tout de même pas que je vais...
- Je ne veux pas savoir Drago, le coupai-je aussitôt. Tu n'aurais qu'à t'en charger tout seul. Tu sais avec ... avec ta main quoi.
Drago resta silencieux quelques secondes avant d'hausser les sourcils d'un air moqueur.
- Par Merlin, je n'oublierais jamais, mais alors jamais ce que tu viens de dire, railla-t-il. Jamais jamais jamais. C'est la chose la plus drôle qui n'est jamais sortie de ta bouche !
Il se mit à rire sans aucune gêne ce qui me mit particulièrement mal à l'aise.
- Bon bah ça va, dis-je brusquement. On peut reprendre la lecture ?

Je ne sais pas quoi vous dire de plus, même si quelque chose me vient à l'esprit je les noterais pour vous en faire part plus tard. Dès qu'on retourne à Poudlard, je vous aiderais de vos recherches pour retrouver votre monde, vous pouvez compter sur moi.

Ginny avait terminé sa lettre par des banalités d'usages et je la reposai sur la table basse. J'attrapai mon jus de citrouille et bus une nouvelle gorgé, que je faillis de nouveau recracher.
- Mais jette-moi ce truc ! m'exclamai-je agacée. Je n'arrête pas d'en boire.
- Peut-être parce que tu aimes finalement, me fit remarquer Drago.
- Non ça un goût bizarre.
- Tu ne vas pas en mourir de toute façon. Allez cul sec !
- Je te demande pardon ? demandai-je en haussant un sourcils.
Il alla récupérer la bouteille de jus de citrouille sur la table et se servit un verre avant de revenir s'asseoir en face de moi. Il bu une gorgé et me fixa comme si j'étais idiote.
- En fait tu te moques de moi ? C'est juste pour m'emmerder ?
- Mais pas du tout ! Ne me dis pas que tu trouves ça bon !
Il avala son verre d'un trait et me mit au défi de le faire d'un simple regard.
- Je ne tiens pas à être malade et vomir toute la nuit parce que ce truc est périmé.
- Très bien, on parie ! Si tu vomis je ferais tout ce que tu veux pendant un mois !
Je le toisai d'un air méfiant pendant quelques secondes avant de me dire que si je vomissais je gagnerais largement au change. Un long mois ! Drago allait se coltiner tout le travail pour retrouver notre monde, il allait... Par Merlin, c'était une très bonne idée. Et si je ne vomissais pas je m'assurerais qu'il le croit.
- D'accord, dis-je alors.
- Non non pas un long mois, ajouta-t-il aussitôt.
- C'est ce que tu as dis ! Tu as peur que je vomisse en fait hein ?
- Mais je disais ça comme ça. C'était juste pour te prouver qu'il n'y avait rien de bizarre avec le goût de ton jus de citrouille.
- On a dit un mois, insistai-je.
- Bon d'accord, céda-t-il, mais alors tu en bois deux culs secs.
J'acquiesçai d'un signe de tête.

Une fois que je me fus enfilée les deux verres à la suite, je sentis mon estomac me bruler et ce ne fut qu'à ce moment là que je me rendis compte de ce qu'il se passait. Je me levai brusquement de mon fauteuil pour dominer Drago de toute ma hauteur.
- Tu n'es vraiment qu'un sale gamin ! m'exclamai-je. Ginny a tord, tu ressembles beaucoup au Drago de ce monde !
- Quoi ? demanda-t-il d'un air innocent.
- De l'alcool ! Tu as mis de l'alcool dans la bouteille de jus de citrouille. Mais ça te fait rire en plus ? insistai-je en le voyant se cacher dans ses mains.
- Oh ca va, lâcha-t-il en découvrant son visage hilare. C'était l'idée de Pansy en plus au départ.
- Eh bien ! Cette fille nous aura prouvé à quel point elle est intelligente durant toute la journée.
- Oh allez Hermione, c'est bon, c'était drôle, fit Drago en se levant pour passer un bras autour de mes épaules. Allez viens on va manger je suis sûr que le repas est prêt. Tu verras, Dobby fait des merveilles.
Il m'entraina avec lui jusqu'à la salle à manger sans déplacer son bras.
- Je te signale au passage que je suis contre les elfes de maison et leur esclavage. Si je ne dis rien c'est parce qu'on n'est pas dans notre vrai monde, mais je n'en pense pas moins.
- Oui oui je sais, allez assied-toi, dit Drago en me lâchant enfin pour contourner la table et s'asseoir en face de moi.

Le repas était délicieux, Dobby s'était surpassé et je ne me retins pas de lui faire remarquer plusieurs fois. Il semblait au comble du bonheur face à tous les compliments que je lui faisais et s'assurait d'être davantage aux petits soins avec moi. Cela sembla d'ailleurs exaspérer Drago même s'il ne fit aucun commentaire. Lorsque le dessert arriva, Drago venait de finir de me raconter que malgré ses coups tordus, Pansy était une amie très sympa et qu'elle était totalement fidèle à celle qu'elle était dans notre vrai monde.
- Je ne doute pas un seul instant que vous vous entendiez très bien, répliquai-je. Vous êtes pareils.
- C'est quoi ton rêve Hermione ? Me demanda subitement Drago comme un cheveu sur la soupe.
- Un monde en paix évidemment.
- Non mais sans parler de ça. Je parle d'un rêve personnel !
- Et bien étant donné la nature de mes parents, je pense que c'est assez personnel, répliquai-je.
- Mais quelle mauvaise volonté. Si nous avions toujours vécu dans ce monde, ce serait quoi ?
- Je ne sais pas et toi ?
- Peut-être être un joueur de quidditch international ou alors implanter les films sur le marché sorcier, ou alors rendre mes parents très fiers de moi.
- Et dans notre vrai monde ?
- Je n'en sais rien.
- Allez je suis sûr que si.
- Je voudrais être tranquille jusqu'à la fin de ma vie. Juste être tranquille.
Je n'ajoutai rien mais cela allait parfaitement avec mon plan d'inciter Drago à rejoindre l'ordre.
- Je peux te demander quelque chose ? fis-je d'une voix hésitante.
Je ne savais pas si c'était le bon moment, c'était même surement un peu tôt, mais le besoin de savoir était trop fort. Drago acquiesça d'un signe de tête.
- Tu m'a dis que Voldemort t'avait confié une mission dans notre vrai monde et ...
- Je n'ai pas envie d'en parler, me coupa Drago. Tu as finis ton dessert ? ajouta-t-il presque aussitôt. On sort de table ?
J'étais déçu par sa réaction, déçu qu'il ne me réponde pas, mais je consentis tout de même à me lever. Il n'était pas assez en confiance, mais que pouvais-je faire de plus ! J'avais accepté de me lancer dans plein de jeux avec lui, j'avais accepté qu'il m'apprenne à jouer au quidditch, mais que manquait-il à la fin ?
Nous nous installâmes tous les deux sur l'un des canapés du grand salon. Du moins, Drago s'avachit plutôt dessus pour être exacte.
- Tu sembles être quelqu'un de super dans ce monde, déclarai-je.
- Oui mais ce n'est pas vraiment moi comme tu le sais.
- Au contraire, je pense que c'est toi sans Voldemort, sans histoires de sangs pures et de sangs impures.
Drago poussa un profond soupire.
- Peut-être, finit-il par dire.
Il ne voyait visiblement pas du tout où je voulais en venir alors que j'essayai de lui démontrer que sa vie serait beaucoup mieux de notre coté. Il fallait que j'y aille plus fort, mais sans mentir.
- Tu es quelqu'un de bien dans le fond, vraiment. J'aimerais que tous ceux de notre vrai monde te voient comme ça. Tu le mérites.
J'avais peur d'être allée trop loin à présent, peur d'avoir été trop directe, car j'avais l'impression qu'il avait momentanément cessé de respirer. Cependant, contre toute attente, dans un mouvement très discret, il vint attraper la main que j'avais posée sur le canapé. Son geste me crispa aussitôt.
- C'est gentil, dit-il alors en retirant sa main, aussi naturellement qu'il était venu attraper la mienne.
Je me sentis aussitôt beaucoup mieux. Pas que son contact me dégoûtait, mais cela m'avait mis terriblement mal à l'aise.
- Je sais que c'est Noël mais je n'ai pas de cadeau pour toi, ajouta-t-il. Mais j'imagine que c'est pareil de ton coté.
J'acquiesçai d'un signe de tête hésitant.
- Mais d'ailleurs ! s'exclama-t-il soudain en se redressant sur le canapé. Tu n'es pas du tout bourré !
- Pourquoi, je devrais ? Dis-je en arquant un sourcil moqueur.
- Je t'ai fais boire deux verres culs secs.
Je roulai des yeux dans le vide.
- Je ne vais pas être bourrée au bout de deux verres je te remercie, répliquai-je vexée.
- Tu n'aimes pas l'alcool ? Enfin ce n'est pas un reproche hein, c'est juste une question comme ça. En plus c'est Noël et tu n'as rien bu à table.
- Ce n'est pas que je n'aime pas le goût, même si je te signale que ça ne se marie pas du tout avec le jus de citrouille, c'est juste que j'aime être maître de moi-même.
- Ah oui, ça on le sait.
Je me retournai étonnée vers lui.
- Bah ce n'est un secret pour personne, expliqua Drago. Tu aimes être la meilleure, la plus intelligence, la plus courageuse. Tu aimes tout contrôler, tu devrais te laisser aller de temps en temps ça te ferait du bien.
- Donc il faut que je me bourre la gueule ?
- Par forcément. Tu m'as bien montré que tu pouvais être quelqu'un de sympa même sans boire. On a passé un super début de vacance après tout.
- Tu as raison, fis-je en me levant du canapé. Je passe de très bonnes vacances et avec quelqu'un que je n'aurais jamais cru pouvoir apprécier de ma vie. De plus, c'est Noël, donc tu as raison, ça se fête !
Je m'éclipsai quelques secondes du grand salon, pour revenir avec une bouteille en main et deux verres.
- Ne te force pas, me lança Drago. Je disais juste ça comme ça.
- Justement tu as raison, dis-je en posant les deux verres sur la table basse que j'entrepris aussitôt de remplir.
- Tu me fais peur Hermione, dit cependant Drago d'une voix mal assurée. Je disais ça pour r-i-r-e. Mais moi je veux bien un verre.
Je lui tendis l'un des deux avec un sourire sincère. Pour une fois, je décidai de passer un bon moment, sans penser à mes cours, sans penser à Voldemort, sans penser à quitter ce monde parallèle. Je voulais juste m'amuser et profiter de Noël.

A la fin du verre que je lui avais versé, Drago commençait à être éméché. Ce n'était pas étonnant étant donné qu'il avait commencé à boire en fin d'après-midi avec Pansy et Blaise, puis pendant le repas et à présent maintenant avec moi. J'étais d'ailleurs impressionnée par sa tenue à l'alcool. A sa place, j'aurais déjà été dans mon lit avec une bassine entre les bras.
- On se déguise ? Proposa Drago.
- Pardon ?
- Tu rêverais d'être habillé comment là ?
- En bonne sœur, répondis-je aussitôt en riant.
- En quoi ? Répéta-t-il.
- Non rien, tu ne connais pas.
- Et bien justement montre-moi. C'est un truc moldu j'imagine ?
J'acquiesçai d'un signe de tête, visualisai l'uniforme et pointai ma baguette sur moi pour me faire apparaitre la tenue en question.
- C'est affreux, fit remarquer Drago avec une grimace.
Tout en me resservant un deuxième verre, je tentai d'expliquer à Drago le rôle des bonnes sœurs, l'histoire du Dieu chez les moldus et tout ce qui allait avec.
- Elles restent vierges toute leur vie ? S'exclama-t-il d'un air ahuri.
- J'étais sûr que tu allais réagir à ça, fis-je en levant les yeux au ciel. Je te raconte quelque chose d'essentiel chez les moldus et c'est tout ce que tu retiens.
- Non mais avoue que c'est quand même bizarre. Les moldus idolâtrent la naissance de Jésus mais par contre ils ne veulent pas que certaines femmes aient des enfants.
- C'est pour se consacrer uniquement à Dieu, expliquai-je. Et pour certains hommes c'est pareil.
- Je ne te crois pas !
- SI je te le dis. Bon alors, en quoi tu te déguises toi ?
- Surprends-moi ! Mais pas un truc moldu hein !
Je réfléchis pendant quelques secondes avant de pointer ma baguette sur Drago. Cependant, l'alcool que j'avais ingurgité modifia l'effet voulu lorsque je lançai le sort. Drago se leva du canapé pour rejoindre le grand miroir du salon, visiblement impatient de voir à quoi il ressemblait.
- Je suis quoi au juste ? Demanda-t-il d'un air hésitant en soulevant l'étrange tissu bleu dont il était affublé.
- J'ai un peu raté le sort, avouai-je. Je voulais t'habiller comme les elfes de maison, mais je me suis trompée sur la couleur. Je vais corriger, ajoutai-je aussitôt. Il faut que le tissu soit beige et sale.
- Stop ! s'exclama cependant Drago. Je n'ai pas envie de ressembler à un souillon. J'ai l'air d'un débile avec cette serpillère bleue mais au moins je ne fais pas crade.
- Tu vois ce que Dobby subit tout les jours, lui reprochai-je.
- Par pitié Hermione arrête, rebois un verre, ça te détendra.
Ce fut ce moment que choisis l'elfe pour passer dans le salon. Il nous fixa pendant quelques secondes avant de se précipiter vers Drago.
- Oh que M Malefoy est élégant, s'extasia-t-il me faisant hurler de rire. Par contre pour vous Mlle Granger...
- Oui oui c'est bon Dobby, va nettoyer une autre pièce de la maison, le congédia aussitôt Drago.
Dobby prit la direction de la grande porte du salon mais s'arrêta quelques secondes devant la porte.
- Au fait M Zabini et Mlle Parkinson sont là.
Drago et moi n'eûmes pas le temps de reprendre nos vrais vêtements que ses deux amis venaient de faire leur entrée. Ils restèrent silencieux quelques secondes avant de rire. En fait, seul Blaise riait, Pansy semblait plutôt mal à l'aise et tentait de tirer Blaise avec elle dans le couloir. Elle lui souffla quelque chose à voix basse et Blaise explosa de rire.
- Oh ca va ! s'exclama Drago. C'était pour rire.
- Il n'y a pas de problème, répondit Blaise. On est juste désolé d'être arrivé en plein milieu d'un jeu coquin.
- Mais pas du tout ! m'écriai-je choquée.
- Oh ca va Hermione, on vous a déjà vu dans des situations pires.
J'eus aussitôt envie de lui demander de quoi il parlait, mais Drago m'en empêcha en passant son bras autour de ma taille. Il se pencha vers mon oreille et chuchota.
- Ne nous grille pas, on est sensé savoir de quoi ils parlent je te rappelle.
Je poussai un grognement d'exaspération. Drago qui m'encerclait toujours la taille fit signe à ses amis de nous rejoindre sur le canapé d'en face, ce qu'ils firent.
- Vous ne vous asseyez pas ? nous demanda Pansy en arquant les sourcils.
Drago retira aussitôt sa main de mes hanches et se laissa tomber sur le canapé.

- Je vais en avoir plein les cheveux ! nous lança Pansy qui était cachée derrière l'un des canapés avec Blaise.
- On s'en fiche, lui répondit aussitôt Drago qui était avec moi derrière l'autre canapé sa baguette prête à passer au dessus.
- Je vous ferais remarquer qu'on n'a pas le droit de rester plus d'une minute derrière le même meuble, fis-je remarquer.
- Oui eh bien c'est valable pour vous deux ! renchéri-t-elle.
J'attrapai le bras de Drago pour l'entrainer dans une autre direction, mais il avait visiblement voulu aller de l'autre côté, je fus donc tirée en arrière par sa force et tombai mollement sur les fesses.
- Drago , lui lançai-je sur un ton plein de reproche.
Je me pris soudain un jet bleu en pleine figure, je n'avais pas vu Blaise atteindre notre canapé. Drago nous défendit en lançant un jet rouge dans le dos de Blaise qui retournait se cacher.
- Là-bas, chuchota Drago en me désignant la grosse armoire. Je la décolle du mur et on se cache derr...
Il s'arrêta aussitôt d'un air amusé. Je savais très bien ce qui le faisait rire, je n'avais pas besoin de demander. Je sentais de la peinture bleue dégouliner lentement de mon visage. Je m'essuyai à l'aide de la manche de mon déguisement de bonne sœur et bu une gorgée de mon verre sur la table basse juste à côté de nous. Drago me toisa d'un faux air réprobateur avant de m'attraper le bras et de m'entrainer jusqu'à l'armoire qu'il écarta d'un coup de baguette magique. Je reçu cependant une giclée de peinture bleue au pied ce qui eu pour conséquence de me faire trébucher. Je soupçonnais Pansy d'avoir lancé le sort. Il n'y avait qu'elle pour être aussi vicieuse et me tirer dans les jambes pour me faire tomber. Ce fut donc à plat ventre que j'atterris à côté de Drago qui tenta de retenir un rire. J'étais dans un état pitoyable et cela semblait beaucoup l'amuser. Surtout que lui n'avait qu'une trace bleue à l'épaule. Cependant, son regard sembla également attendrit lorsqu'il me tendit la main pour m'aider à me relever. Alors que je posai le pied à terre pour me redresser et me hisser à l'aide de sa main, je glissai de nouveau et entrainai Drago dans ma chute dans un gros bruit.
- Je donnerais 100 gallions pour voir la scène pathétique qui a dû se passer, lança Pansy de l'autre bout du salon.
J'entendis Blaise ricaner mais je ne leur répondis pas. Drago était tombé à plat ventre face à moi et me fixai. Nous étions surement tout à fait ridicule, tous les deux étendus comme ça sur le parquet, mais nous ne bougeâmes pas pour autant. Je ne parvins même pas à détacher mon regard du sien, et ce contact entre nos yeux me mis mal à l'aise. Drago avança sa main vers mon visage et passa ses doigts sur mon front, visiblement pour enlever la peinture qui continuait de couler. Sa main était douce et sûr.
- On ne vous entend plus, signala Blaise. Tout va bien ?
J'attrapai alors la main de Drago et de l'autre je lui fis signe de se taire. Avec un langage des signes laborieux, qu'il parvint tout de même à comprendre, je lui fis signe de passer par l'autre côté de l'armoire pour atteindre le canapé où se cachaient Blaise et Pansy. Il acquiesça d'un signe de tête et je sortis la première. Je ne lui lâchai pas la main et l'entrainai donc dans ma course. Cet effet de surprise fut très réussit puisque nous atteignîmes nos deux amis à la tête dans un parfait mouvement sans qu'ils s'y attendent. Presque aussitôt nous allâmes nous cacher derrière la grande porte du salon qui était restée ouverte en tentant de camoufler nos rires. L'espace étant petit j'étais obligé d'un peu toucher Drago, avec mon dos contre son torse, tout en tentant d'écouter ce que disaient Blaise et Pansy. Seule la voix de Pansy me vint aux oreilles et je ne pus m'empêcher de rire en entendant ses jérémiades quant à la couleur et l'état de ses cheveux. Drago me plaqua aussitôt sa main sur la bouche et je pouvais presque deviner qu'il fronçait les sourcils. Nous entendîmes du mouvement, signifiant que Blaise et Pansy avaient changé de cachette et je sentis la main de Drago m'encercler le ventre pour me resserrer contre lui alors qu'il retirait sa main de devant ma bouche.
- C'est bon on ne me voyait pas, lui fis-je remarquer à voix basse.
- Je sais, répondit-il d'une voix calme.
Sa phrase me coupa nette. Pourquoi m'avait-il serré contre lui dans ce cas-là ?
- Vous êtes où ? S'éleva la voix de Blaise. On n'a pas le droit de sortir du salon vous vous rappelez hein ?!
Nous ne répondîmes pas car nous étions toujours dans le salon, mais moi c'était surtout parce que j'étais figée par le geste qu'avait eu Drago à mon encontre, surtout qu'il ne m'avait pas lâché. Je sentis son souffle contre mon cou ce qui me paralysa davantage si c'était possible. J'entendis Blaise et Pansy chuchoter, tellement le silence était complet. Mais bien vite, mes battements de cœur me semblèrent plus bruyants, couvrant leurs voix.
- Tu crois qu'ils se sont cachés où ? Me souffla Drago à l'oreille.
Sa voix était douce et roque à la fois et je sentis soudain sa bouche me frôler l'oreille. Etrangement ce faible contact me frustra car ses lèvres étaient chaudes et agréables. Voyant que je ne répondais pas, Drago entra de nouveau en contact avec ma peau.
- Ca va Hermione ? Murmura-t-il.
Cette fois-ci sa bouche resta contre mon oreille et j'eu l'impression que mes jambes allaient céder. Je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait. C'était surement l'alcool.
- Eh oh ! Insista Blaise à voix haute.
- Mais arrête de signaler notre position ! s'exclama Pansy.
- Je suis sûr qu'ils sont sortis.
- Mais non, ils se cachent juste en silence, eux !
A n'importe quel autre moment de la soirée j'aurais eu envie de rire, mais là j'étais beaucoup trop accaparée par mon contact avec Drago et sa bouche qui descendait lentement le long de mon cou. Il descendait lentement dans un léger frôlement alors que je me demandai pourquoi je ne parvenais toujours pas à faire le moindre mouvement pour m'écarter de lui. Sa main qui était sur ma hanche s'encra davantage dans ma peau et je ressentis une étrange chaleur au bas de mon ventre. Voilà pourquoi je ne m'écartais pas de lui, j'adorais ce qu'il se passait entre nous à cet instant, j'adorais le sentir contre moi et je ne voulais surtout pas briser cet instant. Sa bouche s'arrêta à la limite du col de ma robe de bonne sœur et je m'en voulu presque d'avoir opté pour un déguisement qui dévoilait aussi peu ma peau. Cette réflexion m'effraya et alors que je voulu enfin m'écarter, Drago déposa un baiser contre pas peau déclenchant un frisson jusqu'au bas de mon dos. Je voulais m'écarter, vraiment, mais mon corps qui en avait décidé autrement resta totalement immobile. Drago déposa de nouveaux baisers sur ma peau, remontant lentement jusqu'à mon oreille. J'étais certaine qu'il ne pouvait pas passer à côté de ma peau frissonnante et j'en eus honte. Je voulu de nouveau m'écarter mais il me devança de sa voix.
- Tu aimes bien ? me demanda-t-il dans un murmure presque inaudible.
Il n'aurait pas pu me mettre plus mal à l'aise que je ne l'étais déjà. Qu'avait-il a absolument vouloir me parler ! Savoir si j'allais bien, si ses baisers me plaisaient ? Par Merlin, j'aurais voulu disparaître sous terre.
- Je suis..
Il me déposa cette fois-ci un baiser plus osé et plus humide que les autres dans le cou.
- ravie de savoir...
Nouveau baiser un peu plus bas que le précédent.
- qu'on peut réussir à te faire taire...
Sa voix à elle seule était la chose la plus sensuelle que je n'avais jamais entendue. Je crus que mes jambes allaient de nouveau céder sous mon poids qui semblait d'ailleurs peser une tonne. Sa bouche se décolla de ma peau, me frustrant considérablement, pour remonter se loger près de mon oreille.
- On court jusqu'au canapé ? Proposa-t-il à voix basse tout en me serrant encore plus fort contre lui.
Je sentis sa main non occupée glisser le long de mon bras et de nouveaux frissons me parcoururent le corps malgré mes manches longues.
- Ca te dit ? Insista-t-il d'une voix séduisante.
J'étais incapable de savoir de quoi il parlait. Voyant que je ne répondais pas il me réembrassa dans le cou avec ferveur. Je retins juste à temps un gémissement de plaisir mais sans que je puisse le contrôler mon corps se colla encore plus contre le sien.
- On peut rester ici aussi, murmura-t-il avant de reposer ses lèvres dans mon cou.
J'avais envie de me tourner pour me retrouver face à lui. J'en avais tellement envie que c'en était douloureux, pourtant je tins bon. Soudain, alors que le bras de Drago qui m'enlaçait remontait lentement le long de mon corps, la porte derrière laquelle nous étions cachés s'écarta brusquement et nous nous prîmes chacun un jet bleu dans la figure.
- Putain ! S'exclama Drago en me lâchant aussitôt pour se prendre le visage dans les mains. J'en ais plein les yeux !
Blaise et Pansy hurlaient de rire et avaient visiblement du mal à rester debout sur leurs jambes.
- Aller, je pense qu'on a tous mérité de se servir un bon verre de Whisky, fit Blaise d'un air enjoué.
Je le suivis aussitôt, Drago sur mes talons, jusqu'aux canapés que nous remîmes à leurs places initiales.
- Je pense qu'on peut dire qu'on a gagné, déclara Pansy un sourire victorieux inscrit sur son visage.
- Ca dépend des points de vue, fit Drago d'une voix mystérieuse.
Pansy leva les yeux au ciel, mais moi j'avais tout à fait compris l'allusion.
- Laisse tomer Pansy, il sait très bien que c'est nous qui avons remporté la partie, il ne veut juste pas l'admettre, déclara Blaise. Tu sais bien que c'est un mauvais joueur !
- Non non, fit aussitôt Drago. J'admets volontiers que vous avez remporté la partie de tir à la peinture. Même si je n'ai pas gagné, j'ai trouvé ce moment très agréable.
J'avais envie de m'enfoncer dans le canapé et je sentis le regard brulant de Drago se poser sur moi, alors que je me contentais de fixer la table basse face à moi. Je ne vis qu'on m'avait resservit un verre que lorsque Blaise me le colla entre les mains.
- Joyeux Noël ! S'exclama Blaise en levant son verre en l'air.
Nous trinquâmes tous chacun notre tour, mais quand je dû faire tinter mon verre contre celui de Drago, j'évitai soigneusement son regard.
- Dans les yeux Hermione, me lança-t-il, on trinque dans les yeux.
Il faisait exprès de me torturer ou quoi ? Oui c'était évident, et quand je consentis à plonger mon regard dans le sien, je fus bloquée pendant quelques secondes. Je n'avais jamais vu un regard aussi expressif et pénétrant. C'était comme s'il me faisait l'amour rien qu'en me regardant.  


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