Chapitre 26 : La pensine

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Cela faisait au moins vingt bonnes minutes que Pansy m'exaspérait. Je m'étais installée par terre dans un couloir où personne ne venait jamais, pour être tranquille. Mais non, il avait fallut que Pansy passe là par hasard, il avait fallut qu'elle s'assoit à côté de moi pour me parler de Drago. Sa longue tirade sur l'amour me tendait au plus ou point.
- On ne se fait pas la gueule, répondis-je enfin tout en essayant de masquer mon agacement.
- Vous ne vous parlez plus, insista-t-elle cependant.
- Si, bien sûr que si on se parle.
- Vous ne vous parlez pas depuis plus de deux jours, je ne suis pas aveugle.
J'aurais tellement voulu dire à Pansy qu'elle ne savait absolument rien de ma relation avec Drago, j'aurais tellement voulu dire qu'hier soir je lui avais avoué que j'avais trouvé son journal. J'aurais tellement voulu lui dire que nous n'étions pas l'Hermione et le Drago qu'elle connaissait depuis toujours, mais je me retins. Je ne devais pas céder à l'énervement et dire des choses que j'allais regretter par la suite.
- Nous allons tous manger ensemble à midi et vous allez tous voir, que tout va bien, déclarai-je.
- Super ! S'exclama Pansy en se levant. Tu viens ?
- Où ça ?
- Il est midi, c'est l'heure de manger, me lança-t-elle avec un sourire hypocrite.
Comment la mâtiné avait-elle pu passer aussi vite ? Je m'étais pourtant levé à 8h pour travailler.
- On est samedi, lui fis-je remarquer, on n'est pas obligé de manger à midi pétante.
Pansy me lança un regard sévère et je consentis à me lever du carrelage froid, pour la suivre jusqu'au rez de chaussée.

Lorsque nous arrivâmes dans la grande salle, Pansy se dirigea vers la table des Serpentards et je constatai que Drago était déjà là, mais pas seulement. Harry, Ron et Ginny s'étaient joins à la petite assemblée qui m'attendait. Je crus voir Pansy faire un clin d'œil à Blaise qui se leva aussitôt pour me laisser sa place. Sa place qui était évidemment celle juste à côté de Drago. Je voulus faire un commentaire, mais me retins, ils auraient pu faire bien pire, en me plaçant pile en face de lui. Là au moins, je n'étais pas obligée de le regarder. Ce fut donc sans le moindre commentaire, que je pris place à côté de Drago tout en levant les yeux au ciel devant le sourire ravie de Pansy qui s'installa juste en face de moi.

Le samedi, les hiboux nous apportaient le courrier lors du déjeuné, pour nous permettre de faire la grâce mâtiné si nous le souhaitions. Cela n'avait jamais été d'un grand intérêt pour moi étant donné que je ne dormais jamais bien tard, mais je devais bien avouer qu'aujourd'hui...
- Ca te fait rire ? Me lança Drago d'une voix agressive.
- Le journal qui vient de tomber en plein dans ta soupe ? Répétai-je d'un air innocent. Oui ça me fait rire. Mais si tu n'étais pas complètement obsédée par ma personne, tu ne rendrais compte que cela fait rire tout le monde.
Le regard de Drago s'attarda quelques instants sur nos amis qui tentèrent aussitôt de reprendre leur sérieux. Il grogna et retira le journal de sa soupe, qu'il poussa devant lui au milieu de la table. Harry tenta de lire la couverture du journal, mais abandonna puisque rien n'était lisible. Une lettre tomba soudain face à moi et je l'attrapai in extrémiste, avant qu'elle ne termine sa course dans ma propre assiette. La lettre était pour moi et elle venait de Sirius. Il avait été rapide à me répondre. Je m'empressai de la ranger dans mon sac pour la lire plus tard.
- C'est quoi cette lettre ? Me demanda cependant Drago.
- Cela ne te regarde pas, mais la prochaine fois essaye de me poser la question sous l'apparence d'Harry. Peut-être que je te répondrais.
- Oh ca va hein ! S'exclama Drago en levant les yeux au ciel.
Je remarquai que Harry avait les yeux plongés dans son assiette, que Ron tentait de se retenir de rire, Ginny regardait Drago d'un air sévère et les autres... Les autres nous regardaient tous les deux en fronçant les sourcils.
- Vous demanderez à Drago, leur lançai-je pour répondre à leur questionnement silencieux. Mais vous devez déjà savoir qu'il n'a aucune limite et c'est TELLEMENT drôle !
Je vis Daphné ouvrir la bouche, mais Pansy l'empêcha d'aller plus loin d'un simple regard.
- Et sinon, ça vous dirait qu'on fasse un truc tous ensemble cette après-midi ? Proposa Blaise pour détendre l'atmosphère.
- Ah oui ce serait bien, on pourrait aller à Pré-au-lard ? Poursuivit Théodore en souriant.
- Vous n'avez rien de plus original ? Grogna Drago en se servant une part de tarte à la citrouille.
- Tu préfères qu'on joue à échanger nos apparences ? Ca pourrait être très drôle, insistai-je en le fixant. Et on essaiera de deviner qui est qui !
- Sinon, on peut chacun écrire un court journal intime et on essaye de deviner qui à écrit lequel, dit-il avec un affreux sourire hypocrite.
- Je trouve ça beaucoup plus drôle de prendre du polynéctar, insistai-je. Et en plus c'est totalement illégal, donc ça rajoute un peu de piment !
- Moi je trouve que c'est beaucoup mieux de rentrer dans la sphère intime des autres, dans la plus intime de leurs pensées.
J'allais répliquer mais Pansy, qui était en face de moi se leva subitement du banc en bois.
- Je vais trancher, fit-elle en nous regardant sévèrement. On va écrire chacun sur un bout de feuille un reproche, ainsi qu'un compliment, qu'on a faire à quelqu'un d'ici. Cela restera totalement anonyme et nous les lirons à voix haute.
- Je ne vois pas l'intérêt si c'est anonyme, déclara Drago en levant les yeux au ciel.
- Et on est obligé d'écrire un compliment ? Demandai-je.
- Et on ne doit mettre qu'un reproche où on a le droit d'en mettre plusieurs ? Poursuivit Drago.
- UN COMPLIMENT ET UN REPROCHE ! C'est moi qui fais les règles ! S'exclama Pansy.
Les élèves assis aux tables alentour se retournèrent en direction de Pansy. Cette dernière les gratifia d'un regard noir et se rassis à sa place. Elle farfouilla dans son sac et sortis plusieurs parchemins. Elle demanda à tout le monde de sortir sa plume tandis qu'elle découpait les parchemins en plusieurs petits morceaux de papier qu'elle nous tendit.
- On va le faire maintenant, dit-t-elle.
- On est en train de manger, se plaignit Ron.
Elle le gratifia d'un regarde sévère et il n'osa rien ajoute.

Nous restâmes tous silencieux pendant plusieurs secondes, inscrivant un compliment et un défaut sur un même parchemin. Lorsque nous eûmes terminés, Pansy récupéra nos réponses et les rassembla dans un bol de chips vide. Bon je vais tirer les papiers et je vais les lire à voix haute. Je vis le bras de Pansy s'avancer vers le bol et elle tira le premier bout de parchemin.
- Alors le premier reproche est « Harry est aveugle et ne fait pas attention à ceux qui l'entourent » et le compliment qui suit... « Hermione est courageuse », déclara Pansy qui semblait réfléchir à qui pouvait bien avoir écrit ça.
- Que veut dire le défaut ? Que Harry est empoté ? Demanda Ron.
- Eh bien au moins, on sait que ce n'est pas toi qui l'as écrit, lança Drago en ricanant.
- Moi je pense que cela veut plutôt dit qu'Harry n'est pas assez attentif à son entourage d'amis, expliquai-je.
- Eh bas tien, ça ne m'étonnerait pas que ce soit de toi Hermione, je te vois bien te décerner un compliment, me lança Drago d'un air moqueur.
Pansy fit signe de silence avant que je n'ai pu répondre et tira un nouveau morceau de papier.
- Défaut : « Pansy a tendance à se mêler de ce qui ne la regarde pas », lu-t-elle en fronçant les sourcils. Qui a écrit ça ? Demanda-t-elle d'une voix autoritaire en levant le morceau de papier en l'air. Qui l'a écrit ?
- C'est anonyme Pansy, tu l'as dit toi-même, lui fit remarquer Blaise.
- Donc c'est toi ! L'accusa-t-elle en le pointant du doigt.
- Non ce n'est pas moi. Allez lis la suite.
Pansy prit sur elle est repris la lecture.
- Qualité : « Hermione est très intelligente »
- Je retire ce que je viens de dire ! S'exclama Drago. C'est celui-là que tu as écris Hermione. C'est tout à fait ton genre, surtout la critique concernant Pansy et puis si tu peux glisser au passage que tu intelligente, c'est que du bonus hein ?!
- Mais ferme-là ! M'exclamai-je.
Pansy mit le deuxième morceau de parchemin sur la table avec le premier et tira un troisième papier.
- Défaut « Drago est trop entêté » et « Drago sait ce qu'il veut »
- J'ai visiblement une admiratrice, où un admirateur secret, déclara Drago avec un large sourire.
- Le défaut ne convient pas, intervint Harry. Ce n'est pas vraiment un défaut, je veux dire, on pouvait trouver pire.
- C'est ce que je dis, insista Drago amusé. Quelqu'un à cette table m'admire.
- Au cas où tu te poserais la question, ce n'est pas moi, déclarai-je.
- AH AH très drôle Hermione, répliqua-t-il aussitôt, tandis que Pansy tirait un nouveau bulletin.
- Pour le quatrième papier, dit Pansy à voix haute, « Drago est un menteur, c'est maladif » et « Ginny est belle »
Le rouge monta aussitôt aux oreilles de Ginny alors que Drago se tournait subitement vers moi.-
- AH c'est le tien ! S'écria-t-il d'un air victorieux.
- Tout le monde sait que tu es un menteur, dis-je en soupirant. Ca pourrait être n'importe qui à cette table.
- Je sais que c'est toi, insista-t-il d'une voix sifflante.
- Ca fait trois fois que tu dis ça, sur quatre morceaux de parchemin. Tu ne peux pas t'empêcher de me parler c'est fou hein !
Drago ne me répondit pas mais son regard en disait long sur ce qu'il pensait. Pansy tira un nouveau papier.
- Défaut « Neville oublie toujours tout »... Mais quel est le crétin qui n'a pas compris les règles du jeu ? S'exclama Pansy d'un air désespéré. Il fallait dire quelque chose sur quelqu'un de la table, ce n'était quand même pas compliqué. Qualité : « Ma sœur est trop bien pour sortir avec Dean ». Et c'était anonyme Ron ! Anonyme ! Et toi tu dis « ma sœur » ! Non mais tu n'es pas aidé hein.
Drago explosa littéralement de rire en allant même jusqu'à taper sur la table. Je me retins de lui faire le moindre commentaire. Pansy lança à Ron un dernier regard désespéré avant de replonger la main dans le bol.
- Défaut « Hermione viole la vie privée des gens » et « Harry est quelqu'un en qui on peut avoir confiance pour faire des choses amusantes »
Dans un geste incontrôlable j'attrapai mon verre d'eau face à moi et le renversai sur le sommet du crâne de Drago.
- Non mais tu plaisantes là j'espère ! S'exclama Drago en se levant pour attraper la carafe d'eau.
- Drago arrête !
Il n'accorda pas la moindre importance à Blaise et l'approcha de ma tête.
- Tu n'as pas intérêt, dis-je d'une voix calme.
- Je vais me gêner tiens.
Je restai totalement immobile sur ma chaise, attendant de voir si Drago allait avoir l'audace suicidaire de me vider le contenue de la carafe dessus. Cependant, alarmé par ses protestations, je vis que la carafe en question lévitait dans les airs. Harry venait visiblement d'empêcher Drago de créer la goute d'eau qui allait faire déborder le vase.
- Ce jeu est complètement stupide de toute façon, déclara Drago en sortant de table.


Au final, je passais le début de l'après-midi seule avec Ginny. Je lui avouai que c'était moi qui avait dit « Drago est un menteur c'est maladif » et « Ginny est belle ». Le premier mot était destinée à bien rappeler à Drago que je lui en voulais. Quand au deuxième, j'avais voulu que Harry pense à Ginny.
- Pourquoi aurait-il pensé à moi ? Me demanda Ginny en fronçant les sourcils. Ce n'est pas comme s'il le pensait.
- Par exemple, si je te dis que je trouve Blaise beau, tu vas aussitôt te faire la réflexion intérieur et te demander si toi aussi tu le trouves beau. Je voulais que Harry se le pose la question. Vous êtes faits pour être ensemble quelque soit le monde. Ne reste pas avec Dean.
- On ne s'est pas remis ensemble. Enfin ça a duré un jour. Rien n'a changé, m'expliqua-t-elle. Il continue de me considérer comme une pauvre petite chose fragile, non, c'est même encore pire qu'avant. Je sais que certaines filles aiment ce genre de comportement, mais pas moi, j'ai l'impression d'être faible. Et toi alors ? Avec Drago ?
- Je crois que le déjeuné a été assez clair non ? Quoi que je me le demande... J'ai rêvé ou Daphné à demandé discrètement à Théodore si nous étions toujours ensemble ?
Ginny eu un petit rire amusé.
- Quand je t'ai parlé du Drago et de l'Hermione de ce monde, je t'ai dis que leur amour était fusionnel. C'est le cas pour leurs disputes aussi. Vous leur ressemblez tellement que parfois j'oublie que vous n'êtes pas ceux que je connais depuis toujours. Vous avez la même manière de vous en vouloir. Ce midi, c'était totalement eux que j'ai vu à travers vous. Cela va s'arranger ne t'en fait pas.
- Ca n'arrivera pas Ginny. Il me ment et il sait que j'ai lu son journal. Je sais que mon comportement peut paraître inadapté. Je lui en veux pour ses mensonges alors que j'ai carrément lu son journal... Je ne me le pardonnerais jamais je pense, je sais que ce que j'ai fais un bien pire. Néanmoins, je ne peux pas m'empêcher de le soupçonner vis-à-vis de Lydia.
- Il n'a rien écrit à son sujet dans son journal, insista Ginny. C'est une preuve suffisante.
- Mais que faisait-il ce fameux soir ! Que faisait-il ? Tu dois me trouver pathétique, la fille qui sort avec le garçon depuis trois semaines et qui l'épie...qui est jalouse... Mais tu ne connais pas tout le passé de Drago. Il est sortit avec un nombre de fille incalculable. Et quand je dis « sortir », je suis gentille. Il a peut-être juste couché avec elles... Il avait une certaine réputation de tombeur.
- Tout le monde peut changer.
- Ce n'est pas tout, dis-je en sentant les larmes me monter aux yeux. Voldemort lui avait confié une mission cette année, il devait permettre à des mangemorts de rentrer dans le château.
- Dans quel but ? Demanda Ginny horrifiée.
- Dans le but de tuer, c'est une évidence. Après je n'ai pas le détail des cibles, dis-je dans un reniflement. Dans notre monde, il y avait également une machine cachée chez lui... Une machine qui...
Une larme coula le long de ma joue mais Ginny ne fit aucun commentaire. Elle attendit patiemment que je me reprenne.
- Cette machine n'était pas encore finalisée, mais elle avait pour but de tuer toutes les sorciers avec du sang moldu dans les veines.
Ginny se plaqua la main sur la bouche, effrayée.
- Tu te rends compte ? Insistai-je. Voldemort lui-même n'est pas aussi sévère puisqu'il est un sang-mêlé, mais le père de Drago avait de plus gros projets visiblement. Donc bien sûr que j'ai peur que Drago soit allé voir Lydia ce fameux soir, mais j'ai aussi peur que cela puisse être pire, peur qu'il prépare bien pire. J'essaye de me raisonner en me disant que j'ai lu son journal, que j'aurais si quelque chose de ce genre...
- Arrête Hermione, me coupa Ginny. Arrête de te faire du mal, arrête de ressasser toutes ces choses et ces idées noires. Et puis c'est contradictoire avec le fait qu'il veuille rester ici. Il veut rester ici, donc il doit avoir mis toutes ces choses de côté, c'est sûr. Et regarde avec qui il est ! Avec toi ! Penses-tu vraiment qu'il ait encore ce genre de pensé obscure ?
- Non, je sais bien que non. C'est juste un tout qui me fait peur, qui me tend, qui me rend folle.
Je reniflai, m'essuyai les yeux et tentai de sourire.
- Et toi ? Qu'avais-tu écris sur tes papiers ? Demandai-je.
- « Harry est aveugle et ne fais pas toujours attention à ceux qui l'entourent et Hermione est courageuse ». Et je le pense sincèrement, il faut beaucoup de courage pour résister à un nouveau monde complètement étranger. Mais il en faut encore plus pour affronter les personnes que l'on aime, ajouta-t-elle. Va parler à Drago, c'est toi qui est le plus en tord.
Je haussai les sourcils.
- Oh admets-le, fit-elle en riant. Drago a plus de raison de t'en vouloir que toi. Alors vas-y ! Va le récupérer et ne lui reparle plus de Lydia, ni de la soirée où il a disparu et ni du fait qu'il ne veut pas rentrer avec toi dans votre monde.
- Mais enfin, il faut au contraire qu'on en parle !
- Non justement. Normalement, vous vous réconciliez et après vous arrangez vos problèmes, insista Ginny en me poussant en direction des escaliers menant à l'étage inférieur.
- Je ne vois pas comment on peut faire ça dans ce sens, répliquai-je.
Ginny mima des bisous et je compris où elle voulait en venir. C'était comme une réconciliation sur l'oreiller, en plus soft.


Lorsque j'entrais dans la salle commune des Serpentards, celle-ci était pleine à craquer. Quand enfin j'aperçu Drago, il était entouré de Blaise, Théodore, Daphné et Pansy. Ne pouvait-il pas être seul de temps en temps ? Etait-il toujours obligé de s'entourer de ses amis ? Ce n'était pas que je ne voulais plus lui parler, mais je n'avais pas envie que tout le monde me voit faire. Je ne voulais pas que tout le monde me voit faire acte de faiblesse. Du courage, je n'avais besoin que d'un peu de courage. Je fis un pas dans la direction de leur petit groupe, mais m'arrêtai. Drago avait disparu.
- Tu t'es perdu ? Me siffla-t-on à l'oreille. Tu es au courant que c'est ma maison ici et pas la tienne ?
Visiblement, il n'était pas du tout dans le même état d'esprit que moi. Je me retournai pour faire face à Drago. Il était affreusement sérieux.
- Je te rappelle qu'on est ensemble pour le travail de botanique et j'aimerais bien qu'on avance, répondis-je d'une voix suffisante.
- On est samedi, j'ai autre chose à faire, dit-il en me contournant dans le but de rejoindre ses amis qu'il avait abandonné.
- J'ai aussi reçu la lettre qu'on attendait !
Il se stoppa et se tourna lentement vers moi.
- Je croyais que ça ne me regardait pas ? Me lança-t-il de mauvaise humeur.
Je soupirai d'impatience. J'avais déjà fais beaucoup de pas vers lui, il était hors de question que j'en fasse un de plus. Alors que j'allais tourner les talons et abandonner, Drago fit marche arrière pour me rejoindre.
- Bon, fais voir, dit-il.
Je lui fis signe que c'était hors de question que je l'ouvris ici devant tout le monde. Il leva les yeux au ciel, mais finit par m'inviter dans son dortoir vide.

Je me souvins de la bataille acharnée que j'avais eue avec son hibou grand duc et cela me fit sourire. Ce sourire était cependant plein de regrets, car oui je regrettais cette époque où nous venions de rentrer de vacance. Cette époque où tout allait bien entre nous. Mais c'était aussi l'époque où j'avais trouvé son journal et que tout avait basculé. Tout était de ma faute après tout, tout venait de se fichu journal que j'avais lu. Je ne pouvais vraiment m'en prendre qu'à moi-même.
- Bon, tu me la montre cette lettre ? S'impatienta Drago.

« Chère Hermione,

Ta lettre m'a beaucoup surpris et amusé. Dans le bon sens évidemment, car je trouve ça très bien que certains de vos cours parlent des prophéties conservées au ministère. J'ai toujours pensé que les sorciers avaient le droit d'être au courant, pour avoir la possibilité de faire une demande les concernant. Après tout, tous les concernés ont le droit d'entendre leur prophétie, si prophétie il y a. Malheureusement, il n'y en pas à ton nom, ni à celui de Drago. D'ailleurs, cela ne m'étonne pas qu'une élève aussi assidue que toi, se soit empressée de me faire une demande. Dit-toi, qu'aucun autre élève n'a contacté notre service. Peut-être que le ministère filtre et ignore les demandes. Il faudra que je me penche sur la question.

J'espère que ton année se passe bien et que mon filleul est sérieux, mais je sais que je peux conter sur toi pour y veiller.

A bientôt,

Sirius Black »


Après lecture, Drago me rendit la lettre sans un mot. D'accord, cette piste n'avait rien donnée, mais je m'étais tout de même attendu à une réaction de sa part. Même une réaction joyeuse aurait fait l'affaire, car je savais qu'il ne voulait pas rentrer. Mais rien, il ne disait absolument rien.
- Tu veux que je fasse semblant d'être déçu ?
Je le fixai sans savoir quoi répondre.
- Tu sais que je veux rester ici, alors pourquoi tu me montres cette lettre ? Quel est l'intérêt ?
Je haussai les épaules car il avait raison. Je n'étais pas venue pour cette lettre au départ, j'étais venue pour me réconcilier avec lui.
- Ahhh... Murmura-t-il en s'approchant de moi. Tu es peut-être venue pour autre chose en fait ?
Il fit glisser sa main le long de mon épaule et de mon bras, avec un sourire séducteur. J'étais bien trop surprise pour bouger.
- On peut faire ça ici si tu veux, il n'y a pas personne, je peux même verrouiller la porte si tu te sens plus tranquille.
Voyant que je n'avais pas de réaction Drago retira sa main de mon bras et la plaça derrière mon dos pour me forcer à me coller à lui. Il fit descendre son visage dans mon cou et il soupira d'aise.
- Qu'est-ce que tu fais Drago ? Demandai-je d'une voix crispée.
- Et toi ? Répliqua-t-il d'un ton dur en s'écartant aussitôt de moi. Qu'est-ce que tu veux ? Et ne me fait pas croire que tu es venu pour la lettre.
- Je voulais juste...
- Tu voulais quoi ? Me coupa-t-il impatient.
Je restai totalement silencieuse.
- Moi je veux bien coucher avec toi, poursuivit-il. J'aime bien coucher avec les gens en général de toute façon donc si ça te dit.
Sa voix n'était pas du tout charmeuse ou séductrice cette fois-ci. Non. C'était comme s'il essayait de se débarrasser de moi et que si la solution pour y parvenir était de coucher avec moi, il était près à faire ce sacrifice.


- Et qu'est-ce qu'il s'est passé après ? Insista Ginny.
- Je suis partie. Que voulais-tu que je fasse ? Que je couche avec lui ?
- Non non, mais tu aurais pu lui parler. C'est pour ça que tu es allée le voir au départ, si tu te souviens bien.
- Je laisse tomber Ginny, dis-je en soupirant. C'est finit entre nous, nous avons dépassé les bornes et nous ne pouvons pas revenir en arrière. C'est trop tard.
- Pourrais-tu me montrer votre conversation lorsqu'il était sous l'apparence de Harry ?
-Quel est l'intérêt ?
- Je veux voir s'il y a encore de l'espoir, je veux voir sa réaction lorsque tu lui as dis pour le journal.
- Sa réaction ? Répétai-je. Je me suis pris une gifle.
- Une gifle méritée, me fit remarquer Ginny. Fais-moi voir.

Il était tard, très tard et Harry nous avait prêté sa cape d'invisibilité. Ginny et moi, enlevâmes la fameuse cape qu'une fois à l'intérieur du bureau de Dumbledor.
- Comment sais-tu qu'il y a une pensine ici ? Me demanda Ginny d'un air impressionné alors que j'y glissais mes souvenirs récents.
- Harry en a fait usage dans mon monde. Tu es prête ? Plonge ta tête dedans.
Ginny me fixa quelques instants avec appréhension, mais finit par se baisser et plonger son visage dans le liquide froid.
Une bonne heure passa. Heure pendant laquelle je scrutai le moindre mouvement, le moindre bruit émanant du bureau du directeur. Si on se faisait prendre ce serait une catastrophe. Lorsque Ginny sortit de la pensine, elle m'adressa un regard médusé.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Demandai-je anxieuse.
Elle s'assit sur l'un des fauteuils face au bureau de Dumbledore tout en continuant de me fixer avec hébétude.
- Qu'est ce qu'il y a ? Répétai-je.
- Drago t'en veut bien évidemment pour avoir lu son journal, mais ce n'est pas pour ça qu'il t'en veut le plus... Enfin Hermione ! S'exclama-t-elle.
Je lui fis aussitôt signe de baisser le ton de sa voix. Je n'avais pas envie, mais alors, pas du tout envie qu'on se fasse prendre.
- Réfléchis bien Hermione, insista-t-elle à voix basse. Tu n'as pas l'impression que tu as fait pire que lire son journal ? Enfin pire... C'est à lui d'en juger mais ... Hermione bond sang ! Réfléchis.
Je restais totalement silencieuse, ne voyant pas de quoi elle pouvait bien parler.
- Drago ne parlait pas de moi lorsqu'il se faisait passer pour Harry. Lorsqu'il a fait des compliments à mon égard, lorsqu'il a dit qu'il avait envie de m'embrasser, lorsqu'il a dit qu'il pensait m'aimer... Ce n'était pas de moi qu'il parlait Hermione ! Il t'a fait une magnifique déclaration d'amour, il t'a dit qu'il t'aimait ! Et lorsqu'il avait voulu savoir si c'était réciproque tu l'as accusé d'avoir prit l'apparence d'Harry, tu lui as craché au visage que tu avais lu son journal... Enfin Hermione ! Il t'a fait une magnifique déclaration et tu n'en as rien eu à faire ! Bon d'accord, je peux comprendre que sur le moment tu te sois énervée et que tu n'ais pas pensé à l'importance de ses paroles, mais tu aurais pu y penser après coup ! Il a dû repasser ce moment en boucle dans son esprit lui !
Je sentis mon visage se décomposer, comme si mes muscles disparaissaient et que mon visage coulait lentement jusqu'à mon menton. J'eu aussi l'impression d'avoir de l'eau glacé qui glissait le long de mon dos, tandis que mes mains devenaient affreusement moites.

Drago m'avait avoué qu'il m'aimait et je n'avais rien vu de tout ça, je n'avais rien répondu. Je l'avais seulement accusé pour ses mensonges tout en lui balançant à la figure que j'avais lu son journal.

- Est-ce que tu l'aimes ?
Je sentis mon cœur battre à tout rompre dans ma poitrine.
- D'après ce que tu m'as dit, tu étais vierge en arrivant ici, si tu as couché avec lui c'est que tu l'aimes non ?
- Je ne sais pas...
- HERMIONE! Tu l'aimes ou pas ? S'écria Ginny.
Sa voix résonna dans le grand bureau du directeur.
- Oui, soufflai-je. Bien sûr que... Oui, répétai-je en riant étrangement. Oui, je l'aime.
- Alors qu'est-ce que tu attends ?
Par Merlin, Ginny avait raison ! Qu'est-ce que j'attendais ?


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