05 - bien-être

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« Qu'est-ce que j'aurais l'air d'une conne le jour où je sauterais dans le vide.
-Summer »


Je lève ma main gauche en le formant en un poing et l'abat sur la porte blanche. Je toque quatre fois et redescend ma main le long de mon corps. Je fixe étrangement la porte, comme si cela allait servir à la faire s'ouvrir sauf qu'une porte ne peut pas s'ouvrir sous la force d'un regard parce qu'une porte ne vit et je me sens terriblement conne de le croire ou de simplement regarder la porte ainsi. Je détourne le regard quelques secondes et la ramène sur la porte quand j'entends un bruit de clé de l'autre côté de celle-ci.

Ensuite, elle s'ouvre sur une dame d'une quarantaine d'années avec des cheveux châtains clairs et quelques reflets roux, petite et un peu enveloppée mais au visage souriant et chaleureux. Elle a les yeux qui pétillent, comme si elle était contente de me rencontrer ou de me voir pour la première fois. Je suis un peu réticence quand elle s'écarte légèrement pour me laisser pénétrer dans la demeure. Pour finir je prends mon courage à deux mains et tirent mes valises à l'intérieur avec toujours mon sac de sport sur l'épaule droite.

Alors que j'allais faire mon premier pas, je sens une main se poser sur mon épaule gauche. Je me retourne pour voir les deux employés de l'orphelinat me sourire et les deux bras ouverts comme pour me faire un câlin ou encore vénérer Dieu ; je ne saurais trop dire lequel des deux.

-Tu ne viens pas nous faire un câlin pour t'avoir amené jusqu'ici et tout ce qu'on a fait en plus ? Demanda soudain l'homme en souriant hypocritement.

Je lui rends son sourire et continue mon chemin. L'hypocrisie n'est pas vraiment mon truc alors aller leur faire leur putain de câlin n'est clairement pas dans mes cordes. Je suis désolée pour la femme mais je n'y peux rien, je suis trop en rogne que pour me montrer un tant soit peu aimable avec elle malgré qu'elle soit bien plus agréable avec moi que son abruti de collègue. J'entre dans la maison et la femme dit quelques mots avec les deux employés et ils s'en vont aussitôt, reprenant leur voiture et démarrant en trombe ; sûrement ravit de pouvoir enfin rentrer chez eux.

J'analyse le salon qui est sur une cuisine ouvrante de style américaine avec un comptoir/bar en marbre de couleur blanc et sûrement vernis. Il y a deux petits fauteuils d'une place chacun et grand canapé de quatre ou cinq places. Je crois que si je n'arrive pas à dormir dans mon lit, je dormirais dans le canapé ou l'un des fauteuils si j'arrive à me mettre en boule dans ceux-ci.

-Summer ? Entendis-je venant d'une voix douce et sur on ton maternel et protecteur.

Je me retourne et remarque que c'est la dame qui va être ma « mère » à partir de maintenant qui vient de parler parce qu'il n'y avait personne d'autre dans la pièce et que ses lèvres sont formés un rictus heureux. Je lui rends son sourire et analyse ses traits fins même s'ils sont marqués par l'âge et un manque de sommeil. Elle a des poches sous les yeux et quelques rides sur le front, autour de la bouche et des yeux mais c'est tellement léger pour certains qu'il faut plisser les yeux pour les voir.

-Oui madame... ? Répondis-je doucement pour ne pas me montrer désagréable dès la première rencontre.

J'ai du faire bonne impression quand j'ai ignoré le câlin que m'offraient les deux personnes qui m'avait conduit jusqu'ici. Elle n'avait pas l'air d'avoir peur ou d'être choquer. Sûrement qu'elle avait du comprendre avec le sourire hypocrite qu'arborait l'homme en parlant qu'ils faisaient semblant. J'essaye de ne pas me montrer agressive envers elle parce qu'elle paraît si petite et si fragile que l'on pourrait la briser juste en la touchant malgré son petit ventre.

-Madame Janet, mais appelle-moi Dany s'il te plaît, dit-elle pour commencer. Je suis heureuse que tu sois enfin là. Que veux-tu que je te montre en premier dans la maison ? Ta chambre peut-être ? Comme ça tu pourras déposer tes affaires avant de commencer la visite de la maison, termina-t-elle sur un ton toujours aussi doux et délicat.

J'ai l'impression qu'elle ne sait pas haussé le ton, qu'elle ne sait pas s'énerver et que sa voix est naturellement voluptueuse, douce et délicate. J'opine de la tête pour lui montrer que je suis d'accord avec sa proposition et la suit dans les escaliers se trouvant sur la droite entre le salon et la cuisine. Je monte derrière elle, ne portant qu'une valise puisqu'elle en a prit une sans que je n'ai le temps de protester puisqu'elle se trouvait déjà à gravir les marches. Nous arrivons à l'étage et je tourne à gauche, sur ses talons.

Elle dépasse deux portes sur la droite et s'arrête devant la troisième me faisant un signe de la tête d'ouvrir. Je pose ma main libre sur la poignée et appuie dessus poussant ensuite la porte. Je découvre une chambre avec des murs une fois sur deux bruns dans les tons beiges foncés et sur les deux autres murs c'est du bleu ciel. Il y a un grand lit deux places déjà fait, une bonne odeur de bougies parfumées à la rose et à la fraise emplisse mes narines. Il y a une grande armoire et une plus petite –l'une noire et l'autre blanche- puis un bureau de l'autre côté de la pièce près de la fenêtre dans les tons bruns et neutres avec un ordinateur portable dessus et une lampe de chevet.

Je crois voir des cahiers de cours et un nécessaire scolaire mais j'évite de m'attarder dessus. Sur la droite de mon lit, du côté des armoires se trouvent une table de nuit blanche et moderne avec une lampe dessus. Je tourne la tête vers Dany et lui souris, déposant mes affaires sur mon lit et analysant un peu plus les détails de la chambre. J'ai l'impression qu'elle sort tout droit d'une publicité Ikea mais en plus joli aussi.

-Merci beaucoup Dany, murmurais-je.

Je lui ouvris mes bras, pendant quelques temps elle parût étonnée et ensuite elle vient s'y blottir. Je fais au entre une tête et demie et deux têtes de plus qu'elle. J'ai décidé de faire des efforts parce qu'elle paraît bien plus gentille que tous les précédents –mais ce n'est qu'une apparence donc je ne vais pas totalement baissée ma garde.

Puis, je vais aussi faire des efforts parce qu'elle sera sûrement ma dernière famille alors autant mieux que ces derniers mois se passent bien plutôt que de commencer à me crêper le chignon avec une dame qui a au moins le double de mon âge et qui est bien trop gentille que pour s'énerver à mon avis. Je la serre dans mes bras mais pas trop fort de peur de la casser en deux.

-Bienvenue à la maison, Summer, chuchota-t-elle au creux de mon cou, prêt de mon oreille gauche.

Je sens que je vais me plaire dans cette vie à Bradford et peut-être que j'aurais du mal à la quitter quand je partirais à l'étranger pour terminer mes études et changer totalement d'air. Elle sourit contre ma peau et son souffle s'abat conte mon cou frileux. Je me sens bien et ce pour la première fois de ma vie, sûrement.

Peut-être arriverais-je à être heureuse dans cette nouvelle ville et nouvelle vie ?


 


Your Smile Is My Paradise//z.mOù les histoires vivent. Découvrez maintenant