16 - caresses

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« Je ne peux pas imaginer ce que les autres ressentent même en me mettant à leurs places parce que tout le monde voit chaque chose différemment.
-Zayn »


Je tente de me rapprocher d'elle un peu plus mais c'est vraiment dur en faite. Elle paraît tellement fragile et secouée que j'ai peur de la briser si la distance entre nous est trop mince alors je reste là où je suis. Je ne suis même pas assez près que pour la toucher en tendant mes bras. Je ferme les yeux et prends une grande inspiration. Je suis sûrement en train de la déranger dans un moment de bordel émotionnel où elle préférerait sûrement être seule. Mais je ne peux pas la laisser seule non plus. Je ne veux pas qu'elle se sente dans une solitude incomparable. Mais le problème c'est que je sois là ou non ne doit rien changer à sa solitude. Ce n'est le genre de solitude que l'on ressent parce que personne ne nous entoure mais le genre plutôt d'un vide quotidien en nous qui donne une impression de manque et de solitude parce ce qui bouchait ce trou n'est plus là ou n'a jamais été là.

Mais elle dégage aussi une sorte de puissance, de charisme et de force. Elle est forte, je le sais. Ses sourires et ses larmes le démontrent l'un autant que l'autre. Je pousse un soupire et mes mains dans les poches avant de mon jeans. Je ne veux pas lui faire de mal ni la déranger. Heureusement qu'on n'est pas censé avoir cours parce qu'on serait vachement en retard alors. Mais au pire, je m'en fous. Ils ont l'habitude et aussi, je n'aimerais pas la laisser dans sa merde alors que si cela se trouve, elle a besoin d'aide mais n'ose pas demander après une telle chose de peur de paraître faible ou dépendante. Mais elle est forte, bien plus que n'importe quelle personne que j'ai pu croisée dans ma vie. Elle n'a jamais connu ses parents et même si elle le cache, elle en souffre et le dit clairement dans sa façon de s'exprimer par rapport aux autres.

Elle crie au monde qu'elle ne va pas bien dans sa façon de dire aux humains d'aller se faire voir et qu'elle les emmerde d'avance. Je l'ai remarqué dans sa manière de nous regarder de toute sa hauteur, de sa grande taille et depuis l'estrade de la classe de mathématique alors qu'elle se présentait. Elle était elle-même, disant quelques défauts mais aussi des qualités. Elle ne se mettait pas en avant et partageait avec nous une partie de sa vie et donc de sa douleur. La plupart des gens se seraient mis en avant et n'aurait cité que des qualités alors qu'elle se mettait plus en arrière –si je puis le dire- et ne citait que des défauts ou presque.

Je passe ma main droite dans mes cheveux, me mordant la lèvre inférieure alors que moi qui croyait être quelqu'un de fort ; je me prends une grosse claque dans la figure. Je suis loin d'être fort face à Summer. Son cœur bat encore pour des raisons qui me sont encore inconnus et je ne crois pas avoir ma place dans sa vie. Je suis sûrement un intrus de plus, sinon elle m'aurait ouvert les bras. Elle a peut-être peur, qui sait ? Je me recule, faisant quelques pas vers l'arrière. Je ne veux pas la déranger, lui imposer ma présence un peu plus longtemps alors qu'elle n'en a clairement pas besoin.

Son corps fin et grand se laisse bercer par le vent, ses cheveux virevoltant tout autour d'elle comme les braises d'un feu qui est en train de s'éteindre. Je fais encore quelques pas vers l'arrière en la regardant puis me retourne et continue ma route vers l'entrée de l'école parce que, normalement, on ne devrait pas se trouver là. Je jette un coup d'œil au ciel presque sans nuages. Ses parents sont là-haut, la laissant sur cette planète avec toutes ces mauvaises personnes. C'est tellement triste que je me sens impuissant.

-Reste Zayn, me supplia-t-elle d'une toute petite voix à peine audible.

Je me retourne et écarquille les yeux. Pourquoi me demande-t-elle de rester alors que je suis de trop dans sa vie ? Que je ne suis pas bon pour elle ? Je passe ma main dans mes cheveux et passe ma langue sur ma lèvre inférieure. Je m'avance vers elle et me positionne sur sa gauche, regardant l'horizon à mon tour. Malgré que le vent qui est comme même froid et puissant me souffle sur le visage, je me sens bien. Ça remet mon esprit en place. Je prends une grande inspiration et tourne la tête vers elle. Quelques secondes plus tard, se sentant sûrement regardée, elle fait de même. Ses yeux brillent et c'est comme si un ciel étoilé –ou l'espace- se présentait devant moi. Je plonge mon regard dans le sien et elle tente de rester forte devant moi.

Je crois que je suis la première personne qu'elle laisse voir dans un si piteux état. J'en suis flatté en tout cas, rien que de croire que cela puisse être vrai. Je tente de lui sourire mais c'est trop dur pour moi et tente de retenir ma peine. Elle me prend ma main droite dans sa gauche. Je jette un bref coup d'œil à nos mains entrelacées et relève ensuite mes yeux vers elle. Summer me sourit doucement, essayant du mieux qu'elle le peut pour ne pas craquer mais je sais très bien que c'est vraiment dur pour elle. Elle est au plus bas et tente de faire bonne figure et ne pas perdre l'équilibre mais c'est quelque chose de vraiment dur quand on a la tête à tout à fait autre chose. Je caresse le revers de sa main avec mon pouce pour lui montrer que je suis avec elle, qu'elle n'est pas toute seule dans cette étape alors que je ne sais même pas en quoi elle consiste exactement.

-Merci d'être là, chuchote-t-elle.

Elle pose sa tête sur mon épaule droite. Étant un Bad Boy, je devrais l'envoyer balader mais si je ne suis pas là pour elle, personne ne le sera et puis il n'y a pas un chat dans les parages alors je peux me permettre de me montrer doux avec elle. Je passe ma main autour de sa taille et la serre contre moi. Elle se retrouve dans le sens du vent alors que je me le prends en plein dans la face. Summer serre son corps contre le mien, enfouissant sa tête dans mon cou et serrant mon pull dans ses mains. Je caresse son dos de mes mains, la serrant un peu plus contre moi pour continuer cette étreinte que j'aimerais ne jamais interrompre. Sauf que toutes les bonnes choses ont une fin.

J'aimerais être là pour elle jusqu'à la nuit de temps, parce que même si elle ne l'avoue pas, elle a besoin d'aide ; tout comme moi.



Your Smile Is My Paradise//z.mOù les histoires vivent. Découvrez maintenant